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La pipe à eau à la vietnamienne (Điếu Cày - Bong) : une expérience… décapante

La pipe à eau à la vietnamienne (Điếu Cày - Bong) : une expérience décapanteLa pipe à eau à la vietnamienne (Điếu Cày - Bong) : une expérience décapante

Il nous est tous arrivé, au Vietnam, de flâner dans une ruelle calme et d’entendre soudainement un bruit d’ébullition, suivi d’une aspiration pour le moins prononcée.

Un rapide coup d’œil nous aura alors suffi pour nous rendre compte que le bruit en question provenait d’un tube de bambou muni d’une sorte de petit fourneau évasé, tenu avec gourmandise. C’est que les Vietnamiens ont une outil bien à eux pour se calaminer les bronches tout en glougloutant allègrement: la pipe à eau (Điếu Cày).

Autant le dire tout de suite, tenter l’expérience est évidemment chose possible, mais mieux vaut avoir rédigé son testament avant : nos délicates pompes à air d’occidentaux ont en général bien du mal à tenir le choc. On ne joue pas impunément les dragons, fût-ce au pays du Dragon.

Fumer le Bong au Vietnam

Lorsque tout va bien, c'est-à-dire lorsque le fumeur est un Vietnamien rompu à l’usage de la pipe à eau, les choses sont simples. Il (le fumeur donc) commence par rouler une petite dose de tabac (Thuốc Lào) dans sa main qu’il introduit ensuite dans le petit fourneau. Il porte alors l’extrémité du bambou à sa bouche et allume le tabac tout en aspirant, d’où ce gargouillis très caractéristique : il y a en effet un peu d’eau dans le tube de bambou. La fumée issue de la combustion du tabac, elle, remonte lentement. Notre fumeur n’a plus, alors qu’à renverser la tête en arrière et à exhaler lentement la fumée par la bouche, d’un air extatique.

Là où les choses se gâtent, c’est lorsque le fumeur est un parfait néophyte, du genre touriste occidental voulant s’offrir une petite expérience exotique en roulant des mécaniques.

Avis aux curieux de la pipe à eau

Il faut savoir que, pour qui n’est pas habitué, une bouffée de tabac prise dans une pipe à eau fait l’effet d’une supernova. La fumée jaillit alors dans les bronches et l’apprenti-fumeur se met à cracher de la fumée par tous les orifices de son visage, lequel devient tour à tour pourpre, blanc puis vert. S’en suit en général une cascade de toussotements convulsifs, de borborygmes incompréhensibles et de râles désespérés, qui donnent un avant-goût de l’Achéron.

Qu’on se rassure tout de suite, l’expérience montre qu’après avoir passé un bon quart d’heure hagard, l’œil vitreux, le novice (ou bizuth) reprend en général ses esprits.

L’expérience montre aussi que le spectacle d’un Occidental ayant trop présumé de ses bronches est propre à déclencher, chez les Vietnamiens qui l’observent, un accès d’hilarité tout à fait bon enfant !

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