En 2022, la cinquième Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement (ANUE-5) avait adopté une résolution historique visant à élaborer un traité mondial de lutte contre la pollution plastique. La cinquième – et a priori ultime – session de négociations a lieu en ce moment-même, du 25 novembre au 1er décembre, à Busan, en Corée du Sud. A ce stade, force de constater que les discussions piétinent… Il faut dire que le commerce des déchets plastiques génère plusieurs milliards de dollars et que certains pays sont particulièrement actifs dans ce domaine. A commencer par le Vietnam, qui est aujourd’hui le premier importateur mondial de déchets plastiques, alors qu’il a déjà bien du mal à recycler les siens.
Il faut savoir qu’au Vietnam, le recyclage des déchets plastiques se fait dans des villages (celui de Minh Khai, par exemple, dans la province de Hung Yen, à 1 heure de route de Hanoï), souvent situés en périphérie des grandes villes.
Dans un rapport publié en 2021, la Banque mondiale estime à 300.000 tonnes la capacité annuelle de traitement de ces fameux villages, qui sont de véritables décharges à ciel ouvert.
300.000 tonnes par an
300.000 tonnes, c'est de toute façon bien moins que les 420 000 tonnes importées par le Vietnam l'année dernière (soit une augmentation de 11% par rapport à 2022).
Pour les chercheurs qui se sont penchés sur la question, le recyclage est entravé par une certaine incapacité à trier correctement les déchets plastiques, tant en mer que sur terre. Selon un rapport du Fonds Mondial pour la Nature (WWF), seuls 30% des déchets plastiques produits au Vietnam auraient été triés en 2023.
Un impact sur l'environnement
Toujours d’après le WWF, une grande partie du plastique non recyclé est déversé dans des décharges insalubres, et environ 15 % de ce plastique est directement rejeté dans l’environnement et les océans.
Les discussions en cours à Busan pourraient bien aboutir à des restrictions sur le commerce des déchets plastiques, mais au Vietnam, une certaine industrie informelle s’est développée, qui rend difficile une appréhension correcte des flux et des taux de recyclage.
Autant dire que le problème est loin d’être résolu… Et en attendant, les habitants de Minh Khai, eux, vivent en enfer.