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Le pari de François Trinh-Duc : bâtir une culture du rugby au Vietnam

L’ancien international français, François Trinh-Duc, s’est engagé depuis une dizaine d’années dans le développement du rugby au Vietnam. Il se confie au Petit Journal Vietnam sur ses projets.

Le pari de François Trinh-Duc : bâtir une culture du rugby au VietnamLe pari de François Trinh-Duc : bâtir une culture du rugby au Vietnam
Écrit par Malo Comor
Publié le 25 octobre 2024

 

On ne le présente plus dans le monde du ballon ovale, François Trinh-Duc, ancien international français, a connu une très grande carrière rugbystique. Tant du côté de l’équipe nationale française avec 66 sélections qu’en clubs, où il a joué la majorité de sa carrière dans son club formateur, Montpellier, pour ensuite évoluer à Toulon, au Racing Métro et finir à Bordeaux.

Mais en 2015, la vie du Montpelliérain va basculer après la publication d’un article du journal L’Équipe évoquant les origines des joueurs du XV de France, qui va piquer sa curiosité. Il va alors ressentir un intérêt croissant pour les origines de son nom de famille.

Depuis, il s'investit dans le développement du rugby au Vietnam. Le Petit Journal le rencontre.

 

Le Petit Journal : Parlez-nous de votre attache pour ce pays. Qu'est-ce qui vous attire particulièrement ?

François Trinh-Duc : Forcément, il y a un lien avec mes origines et mon nom, très connoté vietnamien. À chaque visite, je prends beaucoup de plaisir à découvrir la culture, la nourriture et les paysages. Même si je ne connais pas encore très bien le pays, mes deux séjours ont été mémorables.

 

LPJ : À travers ces voyages au Vietnam, cherchez-vous à retracer les origines de votre famille vietnamienne ?

François : En 2019, je suis allé au village de mon grand-père, à l'est de Hanoï. Mes oncles avaient déjà fait ce lien avant moi, en construisant des bâtiments dans le village. Aujourd'hui, c'est plus à travers le rugby que je continue à tisser des liens avec le Vietnam et sa culture.

 

LPJ : Vous avez donc décidé de vous engager à faire découvrir le rugby au Vietnam…

François : Le rugby est un prétexte pour créer des liens. Il y a quelques clubs, mais ils sont surtout dirigés par des expatriés. L'idée est d'intégrer les jeunes Vietnamiens dans ces clubs, et éventuellement de créer une vraie culture du rugby vietnamien, un peu comme les Japonais l'ont fait.

 

LPJ : Depuis votre première venue il y a une dizaine d’années, vous avez créé une association. En quoi consiste-t-elle ?

François : Oui, tout à fait. J'ai monté cette association avec l'aide de Tom Meyer, qui est notre référent sur place à Saigon. L'objectif est de récupérer des jeunes Vietnamiens en difficulté, garçons et filles, issus d'associations locales, pour les initier au rugby. Ils s'entraînent soit à la British International School de Thao Dien, soit au lycée français.

 

LPJ : Combien d'enfants en bénéficient aujourd'hui ?

François : Cela fait maintenant un an et demi. Nous avons près de 40 enfants, âgés de 12 à 14 ans, qui viennent s'entraîner une fois par semaine. On leur fournit des équipements, des vêtements, et on essaye de leur inculquer des valeurs à travers le rugby.

 

LPJ : Le projet semble s'étendre. D'autres écoles et associations vous ont rejoint ?

François : Oui, tout à fait. Le lycée français nous a fait confiance dès le début, et maintenant, d'autres écoles internationales et associations locales nous sollicitent également. Nous travaillons en collaboration avec des ONG déjà bien implantées pour inclure l'éducation et le sport dans nos programmes.

 

LPJ : Quels sont les objectifs à venir pour l'association ?

François : Cela dépendra des fonds que nous pourrons lever, mais l'idée est de pérenniser le projet, d'impliquer davantage d'écoles, et surtout de fidéliser les enfants. On aimerait aussi former des jeunes Vietnamiens à devenir entraîneurs ou éducateurs. Certains jeunes scolarisés dans les écoles obtiennent même des crédits scolaires en participant comme entraîneurs bénévoles.

 

LPJ : Quels sont les défis pour créer une culture du rugby au Vietnam ?

François : Le plus grand défi est de trouver suffisamment de joueurs pour structurer un championnat ou une fédération. Le style de jeu pourrait s'inspirer des Japonais, avec un jeu rapide et mobile, mais il faut d'abord que le rugby prenne racine ici.

 

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