Lancée en 2022, la Cellule d’Écoute Jeunesse est née du constat qu’il n’y avait pas assez de ressources en psychologie accessibles pour les enfants et les familles de la communauté française de Ho Chi Minh-Ville. En quoi consiste la Cellule d’Écoute Jeunesse ? Qui est Claire Gaillard, la psychologie en charge de la Cellule ?
La Cellule d’écoute psychologique jeunesse a pour mission de veiller au bien-être mental des enfants et adolescents de la communauté française de Ho Chi Minh-Ville.
L'idée est née en 2021 d’un constat porté par les associations de parents d’élèves, l’association Français du Monde et des établissements scolaires. Ces derniers ont relevé le manque de ressources en psychologie accessibles pour les enfants et familles de la communauté française de Ho Chi Minh-Ville. Ainsi le projet d’une Cellule d’Écoute Jeunesse s’est construit petit à petit à partir de début 2021 et s’est finalisé en mars 2022 avec l’arrivée de la psychologue Claire Gaillard.
La Cellule s’adresse aux enfants de la communauté française et aux élèves des écoles françaises de Ho Chi Minh-Ville. Elle cherche à réduire les difficultés d’apprentissage, d’attention et de concentration ; à aider les enfants à mieux gérer leurs émotions (stress, anxiété) et à apporter un soutien psychologique. La cellule propose plusieurs activités : consultations individuelles et familiales, accompagnement des équipes pédagogiques, ateliers auprès des enfants, conférences pour les parents, activités inter-établissements, etc.
Elle est financée par la subvention STAFE, les associations des parents d’élèves, les écoles partenaires et l’association Français du Monde.
Après plus d’un an d’activité, la Cellule d’Écoute Jeunesse a permis 381 consultations pour 95 familles.
Nous avons rencontré Claire Gaillard, psychologue en charge de la Cellule depuis le 3 mars 2022 Ho Chi Minh-Ville
LPJ: Quel est votre parcours personnel ?
Claire Gaillard : Je suis née en France où j’ai grandi jusqu’à mes 13 ans puis j’ai pas mal voyagé. J’ai étudié dans les Lycées français à l’étranger puis je suis revenue en France pour mes études supérieures. J’ai toujours travaillé dans le domaine de la neuropsychologie avec les enfants.
LPJ: Pourquoi avez-vous décidé de vous engager dans la Cellule d’écoute Jeunesse ?
Je suis en contrat de VSI (volontariat de solidarité internationale). Il s’agit de mon premier VSI. J’ai toujours voulu faire du volontariat mais c’est assez rare dans le domaine de la psychologie. Puis j’ai vu cette offre en août 2021 et ce qui m’a plu c’est que le poste reprenait pas mal de mes expériences professionnelles et personnelles. Ancienne élève des Lycées français à l’étranger et ayant ma mère qui travaillait dedans, c’est un environnement que je connais plutôt bien. En plus, l’offre était dans un pays que je ne connaissais pas, donc bonus : c’était l’occasion de découvrir le Vietnam.
Qu’est-ce que la Cellule d’Écoute Jeunesse au Vietnam ?
LPJ: Comment fonctionne la Cellule ? Quel est votre rôle ?
Même si on travaille avec les écoles françaises de Ho Chi Minh-Ville, on reste totalement indépendant de ces écoles, ce qui facilite le lien entre les familles, les écoles et moi. Toutes les semaines, je dédie un jour à une de nos écoles partenaires : le mercredi je suis à Saint Ange, le jeudi à la Petit École et le vendredi à Boule & Billes. Le samedi, j’ai mon bureau au Petit Musée où je reçois les familles pas disponibles en semaine mais surtout les familles de Marguerites Duras.
Les activités proposées sont différentes car cela dépend des besoins de chaque école. Je travaille beaucoup avec les directions pédagogiques et les enseignants. Je les aide à créer des ateliers dans leurs classes. Le fait d’être présente sur place me permet de travailler avec les enfants sans qu’ils sachent vraiment qui je suis. Je fais des ateliers thérapeutiques, des séances individuelles et aussi quelques évaluations neuropsychologiques même si ce n’est pas au cœur du projet car ce n’est pas vraiment mon rôle.
Mon rôle est d’orienter vers le bon professionnel. On n’est pas là pour se mettre en compétition avec ce qui existe déjà. L’idée de la Cellule est de créer un réseau d’accompagnement pour les enfants.
On organise aussi des cafés-parents et des temps d’échange entre les enseignants des trois écoles, trois fois dans l’année.
LPJ: Votre expérience en quelques mots ?
« Apprentissage, Flexibilité, Riche, Challenge, Partage. »
Être une psychologue française au Vietnam
LPJ: Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?
Tout d’abord, je dirais que j’ai dû reconstruire l’image du psychologue, surmonter les aprioris afin de mieux approcher les élèves et leurs parents. Il fallait aussi trouver les ressources vers lesquelles orienter les enfants et leur famille. Il y avait beaucoup de besoins et de demandes. C’est pourquoi de grands efforts ont été déployés. Enfin, je dirais la mise en place du projet, le temps d’adaptation, la place de chacun, comment on s’organise concrètement.
LPJ: Quels sont les projets pour la Cellule d’écoute Jeunesse ?
Je pense qu’on peut mesurer la réussite de la Cellule par la volonté des écoles à renouveler le projet et, même mieux, à devenir porteuses du projet. A la rentrée prochaine, le Lycée international français (LFI) s’ajoutera au projet. Personnellement, mon contrat s’arrête en juin 2023 donc je ne peux pas m’inclure dans les projets de la Cellule. Je devais faire une mission d’un an et finalement j’ai demandé à renouveler mon contrat pour finir l’année scolaire. Je rentre en France le 2 juillet. Le but maintenant est de recruter une nouvelle psychologue pour que le projet continue. Les recrutements commencent en juin. On a aussi mis en place le Kit de création de la Cellule pour partager le projet avec d’autres pays. Au moins, si les autres communautés françaises à l’étranger sont intéressées pour reprendre le projet, elles auront accès à tout l’historique, les différentes étapes, les activités, etc.
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