Autant le dire d’entrée de jeu, ce n’est pas encore chose faite puisqu’il ne s’agit que des éliminatoires pour la catégorie « meilleur long métrage étranger ». Cela étant, le conseil national d’évaluation des œuvres cinématographiques a pris sa décision, et c’est sur Tro tan ruc ro (« Glorious ashes » ou « Cendres glorieuses », en français), le dernier film de Bui Thac Chuyen, que s’est arrêté son choix.
Vi Kien Thanh, le chef du département cinéma du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, a confirmé la décision prise mardi 26 septembre, non sans préciser qu’An Nam Film, qui est la société de production du film, allait en finaliser la candidature d’ici le 2 octobre.
D’une durée de presque deux heures, le film lui-même est sorti en 2022, après 7 ans de gestation (et un sérieux ralentissement dû à la crise sanitaire).
Tro tàn ruc ro, de son titre vietnamien
C’est en fait la libre adaptation de deux nouvelles de Nguyen Ngoc Tu, Tro tan ruc ro (Cendres glorieuses, donc) et Cui muc troi ve (Bois pourri flottant), qui mettent en scène trois femmes dans des villages ruraux du sud du Vietnam.
« A mon avis, un film qui suscite de l’empathie et qui plonge le spectateur dans le quotidien des gens est un film complet. J’espère que mon film trouvera son public et que celui-ci pourra s’y connecter aussi profondément qu’à sa propre âme », avait déclaré Bui Thac Chuyen au moment de la sortie du film.
Un beau succès, déjà
Le film a en tout cas reçu un accueil chaleureux, aussi bien auprès du public qu’auprès de la critique. Il a du reste été primé aux Golden Kite Awards 2023 (meilleur long métrage), qui sont comme des Oscars à la vietnamienne, et au festival des trois continents de Nantes en 2022 (Montgolfière d’Or).
Pour retrouver trace d’un film vietnamien nominé aux Oscars, il faut remonter à 1993 avec L’odeur de la papaye verte de Tran Anh Hung, qui avait expressément demandé que son film, bien que produit en France, représente le Vietnam. A noter que cette année, Tran Anh Hung est également en lice pour les Oscars, mais au nom de la France, cette fois.