Les célèbres pépinières de pêchers qui embellissent chaque année Hanoï pour le Têt, ont été dévastées par les crues du fleuve Rouge. Des milliers de pêchers ont péri sous l'effet du typhon Yagi, plongeant les horticulteurs locaux dans une situation catastrophique. À l’approche des festivités, l'avenir de cette tradition est plus incertain que jamais.
Celles et ceux qui connaissent bien la capitale vietnamienne savent que les quartiers de Phu Thuong, Nhat Tan et Tu Lien (arrondissement de Tay Ho) abritent de vastes pépinières, situées en bordure du fleuve Rouge. C’est là que sont cultivés les pêchers qui tous les ans, au moment du Têt, donnent à la ville un air de fête.
Qu’en sera-t-il, cette année ? Difficile à dire. Les pépinières en question ont été littéralement submergées par les récentes crues du fleuve Rouge, et maintenant que les eaux se retirent petit-à-petit, c’est un spectacle de désolation qui s’offre aux regards. Navrant. Des dizaines de milliers de pêchers sont morts, emportés par les crues dévastatrices causées par le typhon Yagi. Pour les horticulteurs, dont c’était le gagne-pain, c’est un désastre d’une rare ampleur.
Résilience et organisation
Beaucoup d’entre eux ont néanmoins décidé de retrousser leurs manches et de sauver ce qui peut l’être en prévision du prochain Têt. Dans bien des cas, les racines ont pourri et il a fallu déraciner les arbres morts, les faire sécher pour ensuite les faire brûler. Les arbres qui ont survécu – il y en a tout de même quelques-uns – ont été replantés à des emplacements plus élevés, dans des endroits en principe hors d’atteinte en cas d’inondation.
« Peut-être qu’une nouvelle vie va germer de tous ces pêchers morts ? »
On peut toujours se consoler en se disant que les arbres morts pourront constituer une nouvelle couche de limon sur un sol qui peut en avoir besoin. « Peut-être qu’une nouvelle vie va germer de tous ces pêchers morts ? », veulent croire les horticulteurs des berges du fleuve Rouge, qui font en tout cas preuve d’une résilience qui force l’admiration.
Les autorités au chevet des horticulteurs
Les autorités de l’arrondissement de Tay Ho, elles, ne restent pas les bras croisés. Elles ont demandé que les dégâts soient rapidement évalués et que des dispositifs de prêts soient envisagés pour venir en aide aux ménages en difficultés. Le vice-président du Comité populaire du district, Nguyễn Thanh Tịnh, a avancé le chiffre de 85 milliards de dôngs (approximativement 3,1 millions d’euros), nécessaires, selon lui, pour permettre aux foyers sinistrés d’entrevoir la sortie du tunnel.
Il y a en tout cas fort à faire. Pour ce qui est des dégâts agricoles à Tay Ho, les premières estimations font état de 179,05 hectares de cultures détruites et de pertes évaluées à environ 86,5 milliards de dôngs (environ 3,1 millions d’euros) de pertes… Si l’on s’en tient aux seules plantations de pêchers, 65,05 hectares ont été ravagés pour un coût estimé à plus de 39 milliards de dôngs (à peu près 1,4 millions d’euros). Dans l’immédiat, il va falloir réhabiliter les terres agricoles et soigner les plantes ornementales et les fleurs qui peuvent encore l’être. Le prochain Têt tombe le 29 janvier 2025 sur le calendrier grégorien. Ce sera l’année du Serpent. Il reste donc quatre mois aux horticulteurs des berges du fleuve Rouge pour tenter de se sortir la tête de l’eau, au sens propre comme au sens figuré…
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