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JEAN TESTEMALE - Trois questions au Directeur général de CANAL+ Haïti

Écrit par Lepetitjournal Haiti
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 8 avril 2016

 De nombreuses entreprises françaises participent au développement économique d'Haïti. L'Ambassade a souhaité donner la parole à leurs responsables à travers une série d'entretiens. Le premier d'entre eux est consacré à Jean Testemale, directeur général de CANAL+ Haïti.

CANAL+ est présent en Haïti depuis 2011. Quel bilan tirez-vous de ces cinq années et quelles sont vos perspectives ?

Le bilan est jusqu'à présent très positif. CANALSAT Haïti a d'abord été distribué en Haïti par la société locale Emitel. Au vu du succès de l'offre, le groupe CANAL+ a décidé d'investir en Haïti comme il l'a fait dans de nombreux pays francophones via CANAL+ OVERSEAS. C'est ainsi que nous avons créé la société CANAL+ Haïti en octobre 2015. Autrement dit, il ne s'agit plus d'une distribution de nos produits par un partenaire mais d'une présence directe de CANAL+ en Haïti. Emitel a fait du très bon travail et reste actionnaire du groupe mais nous avons désormais des moyens plus importants en termes de mutualisation des services financiers, logistiques etc. Cette stratégie nous a permis d'ouvrir cinq points de vente dans le pays, dont trois à Port-au-Prince, un aux Gonaïves et un au Cap Haïtien, dans les locaux de l'Alliance française avec laquelle nous travaillons main dans la main. Les clients peuvent s'abonner pendant un mois. Notre stratégie va donc consister à diversifier les outils pour faciliter les réabonnements, qui sont la clé du succès : paiement mobile, transfert d'argent, points de vente plus proches de l'abonné. Il nous faut étendre le réseau de distribution. Nous souhaitons également renforcer l'offre de contenus locaux, comme on l'a fait avec la retransmission de PAPJAZZ, le festival de Jazz en Haiti, un reportage sur les Grenadiers, et l'ajout de 3 chaines de TV Locales dès notre bouquet de base.

Votre groupe vient justement de signer un contrat avec la Fédération Haïtienne de Football. Pourriez-vous nous en dire plus ?

Le football a toujours fait partie intégrante de l'ADN CANAL+, au même titre que le cinéma. La société CANAL+ ANTILLES, représentée par CANAL+ Haïti, vient d'acquérir en exclusivité les droits de retransmission TV du championnat National de 1ère Division masculine pour les 5 prochaines saisons, c'est-à-dire jusqu'en 2020. Nous en sommes très heureux. Dès ce printemps, tout le championnat sera accessible à nos abonnés. Il s'agit d'un partenariat gagnant-gagnant avec la Fédération Haïtienne de Football. Comme cela a été le cas dans d'autres pays, cela va permettre de valoriser le football haïtien et aider à sa professionnalisation. Actuellement, un match entre Port-au-Prince et le Cap Haïtien réunit à peine plus de deux cent supporteurs dans un stade. Nous voulons apporter de la visibilité au football haïtien, en Haïti comme à l'international. Cela sera bénéfique pour tout le monde, les équipes, leur staff et bien sûr les téléspectateurs. Et cela correspond à notre stratégie d'offrir de plus en plus de contenu local. Ce genre d'actions est primordial si on veut atteindre une masse critique d'abonnés et faire prospérer CANAL+ Haïti.

Auriez-vous des conseils à donner à un entrepreneur souhaitant s'implanter en Haïti ?

Cela fait à peine un an que je suis ici. Donner des conseils pourrait paraître prétentieux. Mais je dirais qu'il faut avoir à l'esprit les spécificités du marché haïtien. Ce qui frappe en Haïti, c'est la faiblesse des moyens de communication comparés à d'autres pays. Les deux quotidiens mis à part, il y a peu de presse écrite, les panneaux sont surtout utilisés pour l'affichage politique et l'information fonctionne surtout grâce aux rumeurs, au bouche à oreille etc. C'est assez particulier. Parallèlement, la communication digitale est en plein essor ici comme ailleurs : internet mobile, Facebook, Instagram etc. Il faut être conscient de ces paradoxes. Comme nous l'avons fait avec Emitel, il peut également être pratique de nouer des partenariats avec des entrepreneurs locaux, qui connaissent bien le terrain. Pour le reste, il faut de la ténacité et de la créativité. Comme partout.

 

lepetitjournal.com haiti
Publié le 10 avril 2016, mis à jour le 8 avril 2016

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