Ni structure centralisée, ni institution figée, le CSF incarne une francophonie de terrain, faite de liens humains, de projets solidaires et de maisons ouvertes. À sa tête, Jean-Pierre Chiaverini mobilise les anciens de la Jeune Chambre internationale pour irriguer les territoires d’initiatives concrètes. Entre Marseille, Manosque, Montréal ou Madagascar, le Cercle trace une ligne claire : celle de la coopération active.


Le CSF est né dans le sillage de la Jeune Chambre internationale (JCI), ce mouvement mondial de jeunes leaders citoyens fondé au lendemain de la Première Guerre mondiale. « J’ai moi-même été président de l’Association Française des Sénateurs JCI », explique Jean-Pierre Chiaverini. Ces "sénateurs", non pas parlementaires mais anciens membres engagés et faits membres à vie de la JCI en raison des services rendus à l’organisation, continuent à soutenir les plus jeunes en partageant leur expérience. L'esprit de service y est central : « Nous sommes là pour écouter, accompagner, transmettre. » Ce lien reste actif : en avril 2025, le CSF a animé un atelier intitulé « Venez mesurer votre désir de francophonie » lors de la FrancoFormation JCI au Pays de Herve, en Belgique, rassemblant 185 participants venus de sept pays francophones.
La Jeune Chambre Internationale (JCI) est une organisation mondiale de jeunes citoyens actifs, âgés de 18 à 40 ans, qui vise à créer un impact positif dans leurs communautés. Elle regroupe des jeunes de tous les secteurs de la société, désireux de développer leurs compétences en leadership, en gestion de projet et en action communautaire.
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Essaimer la francophonie
Au fil des ans, le CSF a impulsé ou soutenu la création de plusieurs Maisons de la Francophonie en France et dans le monde : Marseille, Auxerre, Bordeaux, Toulon, Côte d’Azur, mais aussi à Yaoundé et bientôt à Manosque. « À chaque fois, ce sont des dynamiques locales qu’on appuie : un maire motivé, une équipe engagée, et un territoire qui a soif de francophonie. »
Ce maillage territorial s'étend aussi hors de France, du Québec à Haïti, en passant par la Côte d’Ivoire, le Togo, Monaco et la Belgique avec une vingtaine de correspondants actifs dans le monde.

À Paris, en octobre 2024, au Village de la Francophonie en marge du 19e Sommet, ce réseau s’est illustré par un stand collectif du CSF et des Maisons des francophonies où près de quinze correspondants étaient présents pour animer un concours de dessin sur les 10 mots sur le podium en cette année olympique.
Agir pour des projets concrets et visibles
Pas de réunionite au CSF. Les projets sont légion et toujours ancrés : concours de poésie « Les petits planétaires », colloques sur l’accès aux services essentiels, soutien à des actions éducatives à Ouarzazate, Ouagadougou ou Madagascar, ou encore partenariats avec des Jeunes Chambres nationales pour valoriser des initiatives francophones.
Le prix CSF « Désir de Francophonie » en est un bon exemple : en octobre 2023, il a été remis à la Jeune Chambre Économique (JCE) de Tours pour une action de coopération artistique et la lutte contre les discriminations avec la JCE de Port-Bouët en Côte d’Ivoire.
Et en novembre 2024, le prix a été décerné à la JCE Grand sud de La Réunion pour son action avec la JCI Madagascar « Formation et Action Régionale dans l’Océan Indien », un bel exemple de coopération internationale francophone.
Le Prix « Désir de Francophonie » est décerné par le Cercle des Solidarités Francophones (CSF) pour honorer un projet ou une action d'une association locale française du réseau international de la Jeune Chambre Économique Française (JCEF) qui partage les valeurs et la culture francophones. Le prix consiste en un financement pour une participation à la FrancoFormation JCI de l'année suivante.

En avril dernier, à l’occasion du 21eme anniversaire du CSF, une cérémonie organisée à Paris, au Sénat, a été l’occasion de remettre à Benjamin Boutin, et à 4 autres personnalités, le titre de Messager de la Francophonie, saluant leur parcours intellectuel et militant. Une manière pour le CSF de rappeler que la Francophonie est aussi une affaire d’idées, de transmission et d’engagement.
Messager de la Francophonie un titre, une trajectoire, une vision
« La Francophonie, en France, c’est souvent un combat. Ailleurs, c’est une évidence », regrette Jean-Pierre. Le CSF travaille à inverser cette tendance par des actions symboliques : en mars 2020, il était au Cameroun pour une journée de solidarité, en lien avec des associations locales autour de la Maison de la francophonie Trois Lys Nsimalen à Yaoundé. Une démarche qui se poursuit aujourd’hui, avec la même volonté d’agir localement, comme en témoigne le projet en préparation dans l’océan Indien ou les coopérations en cours avec la Côte d’Ivoire, le Sénégal, Haïti et la Roumanie.
Une francophonie des liens et non des structures
Plus qu’un réseau, le CSF est une constellation de personnes. « On fonctionne beaucoup par affinités, par confiance. Les gens se retrouvent sur des valeurs communes de solidarité et de francophonie partagée. » Cette souplesse lui permet d’agir rapidement, de tisser des ponts là où les institutions peinent parfois à suivre. La reconnaissance du CSF comme ONG partenaire de l’OIF entre 2011 et 2018 a marqué une étape, mais n’a jamais ralenti l’élan d’initiatives.
Depuis 2021, le Cercle est également membre du Réseau international des Maisons des Francophonies (RIMF), un engagement qui traduit sa volonté de collaborer avec d’autres acteurs engagés de la société civile francophone. Jean-Pierre Chiaverini y siège en tant qu’administrateur, poursuivant ainsi son travail de tisseur de liens à l’échelle internationale.
Et la dynamique continue : un colloque international sur les langues, mémoires et patrimoines de l’océan Indien est en préparation, en lien avec des partenaires de Madagascar, Maurice, Les Comores, Les Seychelles, Mayotte et la Réunion.
Une Francophonie qui agit, ici et maintenant
Le CSF n’est pas une idée abstraite de la Francophonie : il en fait une réalité tangible. Chaque action, chaque projet, chaque partenariat s’ancre dans un lieu, une date, une communauté. Que ce soit à Yaoundé, à Abidjan, à Paris ou à Soumagne, l’association multiplie les occasions d’agir concrètement pour faire vivre les valeurs francophones. En revendiquant cette temporalité précise – celle du terrain, de l’événement, du geste posé – le CSF rappelle que la Francophonie se construit par des actes. Et si, finalement, c’était cela la clé : une Francophonie qui laisse des traces, là où elle passe ?
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