Édition internationale

Ma thèse en 180 secondes : la science francophone prend la parole

Le concours Ma thèse en 180 secondes (MT180), créé à Montréal par l’Acfas, s’est imposé en une décennie comme un rendez-vous majeur de la recherche francophone. En donnant à de jeunes scientifiques l’occasion de raconter leurs travaux de manière concise et percutante, il renforce le lien entre science, langue française et société. Sa 14e finale nationale s’est tenue dans le cadre du 92e Congrès de l’Acfas, à l’Auditorium de la Grande Bibliothèque.

Les finalistes canadiens de MT180 Les finalistes canadiens de MT180
Les finalistes canadiens de MT180 - Photo Facebook ACFAS
Écrit par Bertrand de Petigny
Publié le 10 mai 2025

 

 

Une initiative québécoise au service de toute la Francophonie

Lancé par l’Acfas en 2012, le concours MT180 s’inspire librement d’un format australien, mais son ancrage est résolument francophone. Conçu dès l’origine comme un outil de formation à la communication scientifique en français, il est aujourd’hui organisé dans plus de 30 pays et plus de 200 universités. Chaque année, des milliers d’étudiants francophones, du Québec à l’Afrique de l’Ouest, en passant par l’Europe et l’Asie, participent aux sélections locales.

« Ce que nous proposons, c’est de vous glisser dans la peau d’un doctorant, de comprendre son cheminement intellectuel et de découvrir comment il explore et partage le monde », a rappelé Martin Maltais, président de l’Acfas, en ouverture de la finale. Le concours s’adresse à tous les doctorants francophones, qu’ils soient au Canada, en Europe, en Afrique ou ailleurs. Il est aussi, selon lui, « une manière de célébrer la recherche en français dans toute sa vitalité, sa diversité et sa créativité ».

 

 

Un moment fort du 92e Congrès de l’Acfas

Cette 14e finale nationale s’est déroulée dans le cadre du 92e Congrès de l’Acfas, plus grand rassemblement scientifique francophone d’Amérique. Organisée à l’auditorium de la Grande Bibliothèque de Montréal, la soirée a attiré une salle comble et des milliers d’internautes. Les 22 finalistes, sélectionnés dans autant d’universités canadiennes, ont présenté des recherches allant de la poésie scénaristique à l’IA, de la santé publique à la linguistique, en passant par la politique environnementale.

Animée par la journaliste Sophie-Andrée Blondin (ICI Radio-Canada), la soirée a mis en valeur la capacité des jeunes chercheurs à faire vivre leur sujet avec passion et pédagogie. Le concours leur impose de respecter un cadre strict : 180 secondes, un seul visuel, aucun accessoire, et une vulgarisation claire, structurée, engageante. L’évaluation est assurée par un jury de personnalités du monde scientifique et médiatique, et le public vote aussi pour désigner son lauréat.

 

 

La recherche francophone, incarnée et partagée

Cette année, le premier prix du jury a été décerné à Margot Dessartine (Université de Sherbrooke), qui représentera le Canada à la finale internationale de Bucarest à l’automne. Le prix du public est revenu à Cristina Uribe, doctorante à l’UQAM. Les autres finalistes ont brillé par leur diversité de parcours et de regards : un bel échantillon de la Francophonie étudiante dans ce qu’elle a de plus vivant.

« MT180, ce n’est pas qu’un concours. C’est un espace où l’on apprend à parler de science avec cœur et clarté », a résumé l’une des membres du jury. Ce que ce concours révèle, c’est aussi le besoin — et le plaisir — d’une science francophone qui circule, se transmet, se raconte.

 

 

Une Francophonie scientifique à hauteur d’humanité

À l’heure où la mondialisation scientifique tend vers l’uniformisation linguistique, Ma thèse en 180 secondes incarne une autre ambition : celle d’un savoir francophone ouvert, accessible et vivant. Et si ce format devenait la norme pour tous ceux qui veulent rapprocher science, société et diversité culturelle ? Le prochain chapitre pourrait bien s’écrire à plusieurs voix, sur tous les continents de la Francophonie.

 

 

Le président de l'Acfas, Martin Maltais et l'animatrice de la soirée Sophie-Andrée Blondin
Le président de l'Acfas, Martin Maltais et l'animatrice de la soirée Sophie-Andrée Blondin



 

Revivez la soirée en intégralité

Ci-dessous, vous trouverez l’enregistrement complet de cette 14e finale nationale du concours Ma thèse en 180 secondes, tenue à l’Auditorium de la Grande Bibliothèque de Montréal. La soirée s’ouvre sur l’allocution de Martin Maltais, président de l’Acfas, suivie des explications claires et chaleureuses de Sophie-Andrée Blondin, animatrice de l’événement. Vous y découvrirez ensuite les présentations des 22 finalistes, venus des quatre coins du pays, chacun prêt à relever le défi des 180 secondes. Une immersion passionnante dans la relève scientifique francophone.

 

 

Bertrand de Petigny
Publié le 10 mai 2025, mis à jour le 10 mai 2025