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HONNEURS – Silvia Bouffier-Spindler et Anne Henry-Werner nommées respectivement Officier et Chevalier dans l’ordre national du Mérite

ORDRE DU MERITE Silvia Bouffier-Spindler et Anne Henry-Werner ORDRE DU MERITE Silvia Bouffier-Spindler et Anne Henry-Werner
(Photos VK lepetitjournal.com/francfort)
Écrit par Lepetitjournal Francfort
Publié le 5 novembre 2018

Deux femmes, deux nationalités différentes, deux parcours remarquables au service du rayonnement de la langue française en Allemagne, de l'amitié et du dialogue franco-allemands ! L'une est allemande, Silvia Bouffier-Spindler, l'autre française, Anne Henry-Werner. Elles ont reçu de Sophie Laszlo, Consule générale de France à Francfort, respectivement les insignes d'Officier et de Chevalier dans l'ordre national du Mérite.


Dans les locaux du Musée d'archéologie de Francfort, collègues, anciens collaborateurs, conseillers consulaires, amis, parents, sont venus nombreux à la cérémonie officielle de remise des insignes le 14 juillet 2015. Parmi eux, Claudine Lepage, sénatrice des Français établis hors de France avait fait le déplacement depuis Paris et Nicola Beer, secrétaire générale du FPD et ancienne ministre de la culture en Hesse était également présente.

Un peu d'histoire et quelques chiffres

Institué en 1963 par le général de Gaulle, l'ordre national du Mérite récompense des mérites militaires ou civils rendus à la nation française. Second ordre national après la Légion d'honneur, il peut honorer tout citoyen méritant quel que soit son domaine d'activité ou sa place dans la société. Il se compose de trois grades, celui de chevalier, d'officier, de commandeur et de deux dignités, celles de grand officier et grand'croix. Celles et ceux qui se voient proposer l'insigne de l'ordre national du Mérite, ont plus de 54 ans et rendu des services à la nation pendant un minimum de dix ans contre vingt ans pour la Légion d'honneur. 4.600 personnes reçoivent le petit ruban bleu chaque année et 306.000 ont été nommées depuis 1963, aussi bien des femmes que des hommes !

Mais qu'ont donc fait Silvia Bouffier-Spindler et Anne Henry-Werner pour mériter cette belle décoration ?

Pour les personnes présentes connaissant bien l'engagement des deux protagonistes, ce n'était nullement une surprise?

Une franco-allemande convaincue, précurseur de l'AbiBac

Mariée à un Français, Silvia Bouffier-Spindler confiera mener une véritable vie franco-allemande entre deux langues et deux cultures depuis de nombreuses années. Elève à l'occasion d'un échange dans les années 60 à Grenoble puis à Boulogne-sur-mer, sa rencontre avec des Français qu'elle côtoie encore aujourd'hui, sera alors déterminante. Son fort intérêt pour la langue et la culture françaises lui feront emprunter la voie de la romanistique à l'Université Goethe de Francfort. Diplômée également en Lettres Modernes et en Histoire de l'université de Lille où elle mènera de front les études et l'enseignement de sa langue maternelle l'allemand, sa carrière à la Ziehenschule de Francfort comme professeur de français et d'éducation civique à partir de 1978 sera surtout marquée par l'introduction de l'AbiBac, le double diplôme Abitur allemand et Baccalauréat français, la Ziehenschule devenant alors le deuxième lycée à proposer l'AbiBac en Allemagne. Silvia Bouffier-Spindler a aussi initié des échanges entre des écoles de Hesse et d'Aquitaine proposant l'AbiBac. Nommée directrice du rectorat de Francfort dont elle est maintenant retraitée, elle a introduit l'AbiBac dans d'autres lycées, comme notamment le Lycée Français Victor Hugo, a participé à l'organisation de

manifestations francophiles comme « Cinéfête » et « Les Francofolies » dans le cadre du Salon du Livre mais aussi soutenu la création de la bibliothèque francophone « Au plaisir de Lire ».
Déclarée Officier dans l'ordre national du Mérite, Silvia Bouffier-Spindler, qui n'hésitera pas à pointer du doigt la récente réforme des collèges en France allant selon elle à l'encontre de ce qui a été construit depuis 50 ans, promettra de « continuer à propager l'importance du noyau franco-allemand dans une Europe qui va mal ». Et d'ajouter « l'Europe a besoin de davantage de jeunes ayant des compétences linguistiques. L'apprentissage de la langue est la clé de la réussite à l'échelle européenne voire mondiale ».

Une femme d'action pour qui l'engagement citoyen fait partie du quotidien

C'est au tour d'Anne Henry-Werner de recevoir sa belle décoration bleue sur sa robe bleue ! Son père, Daniel Henry, âgé de 85 ans, ainsi que sa soeur, avaient fait le déplacement depuis Bordeaux pour assister à la cérémonie, probablement un des plus beaux cadeaux de la journée hormis le beau ruban du mérite remis par Mme la Consule pour la faire Chevalier. Mariée à un Allemand et mère de deux filles binationales de 25 et 13 ans, le grand plongeon d'Anne Henry-Werner dans le bain linguistique allemand a démarré pendant ses études en Langues étrangères appliquées à Bordeaux et d'interprétariat et de traduction à l'ESIT à Paris. Son DESS en poche, elle

s'installera en Allemagne où elle vit depuis 28 ans et s'y sent bien. Traductrice spécialisée, elle s'est toujours investie parallèlement à ses activités professionnelles à titre bénévole. D'abord représentante de parents d'élèves dans les écoles fréquentées par ses filles, puis engagée depuis 1983 au sein de l'ADFE Hessen (Association des Français de l'étranger) dont elle assume actuellement la présidence, elle s'est surtout attachée, depuis une dizaine d'années, à faire perdurer et développer l'animation enfantine, une initiative de l'ADFE en faveur des enfants issus de couples mixtes qui semble lui tenir particulièrement à coeur. Scolarisés dans des écoles allemandes, les enfants participant à l'animation enfantine - soit 1.500 enfants en 30 ans - peuvent améliorer leur connaissance de la langue et de la culture françaises en dehors du noyau familial. Un autre projet plus récent et dorénavant bien rodé, c'est l'organisation du bal du 14 juillet qu'Anne Henry-Werner a lancé à Francfort en 2013 avec une dizaine d'associations françaises et franco-allemandes. « L'engagement citoyen a toujours été une composante essentielle de ma vie », indiquera Anne Henry-Werner qui se définit comme « Française de culture et de coeur et européenne convaincue ». Cet engagement, elle le poursuit à travers ses activités de conseillère consulaire depuis un peu plus d'un an, une mission qui la confronte aux difficultés que peuvent affronter des Français de l'étranger parfois en situation de détresse « Quels sont mes moteurs ? » A cet auto-questionnement Anne Henry-Werner répondra : « probablement la passion, l'action solidaire et la curiosité ». « Merci d'être ici, merci d'être dans ma vie ».     

Valérie Keyser (www.lepetitjournal.com/francfort), mardi 28 juillet 2015

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Publié le 27 juillet 2015, mis à jour le 5 novembre 2018

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