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Ukraine: Zelensky rejette l'idée d'un cessez-le-feu ou de "concessions" à la Russie

Toute concession sur l'Ukraine à Vladimir Poutine serait "inacceptable" pour Kiev et "suicidaire" pour l'Europe, a prévenu jeudi Volodymyr Zelensky, peu après que Moscou a intimé à l'Occident de négocier sous peine de "destruction de la population ukrainienne".

Zelensky sur un fond bleuZelensky sur un fond bleu
Écrit par AFP
Publié le 7 novembre 2024, mis à jour le 8 novembre 2024

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté jeudi l'idée de discuter d'un cessez-le-feu avec la Russie ou de lui faire la moindre "concession", après que Moscou a intimé aux Occidentaux de négocier sous peine de "destruction de la population ukrainienne".

Le président russe Vladimir Poutine et Donald Trump, qui vient de l'emporter à la présidentielle américaine, se sont dit séparément prêts à discuter l'un avec l'autre.

M. Poutine a affirmé être "prêt à reprendre le contact" avec Donald Trump. "Je pense que nous allons nous parler", a dit le milliardaire américain, qui avait assuré lors de la campagne pouvoir mettre fin à la guerre en Ukraine "en 24 heures".

"On ne peut pas se contenter de dire +(un cessez-le-feu maintenant) et ensuite nous verrons+. Ce n'est pas viable. Et le pire, c'est que c'est irresponsable", a déclaré M. Zelensky lors d'une conférence de presse en marge d'un sommet de la Communauté politique européenne à Budapest, évoquant une "rhétorique très dangereuse".

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Le président ukrainien avait assuré plus tôt jeudi que faire des "concessions à Poutine" était "inacceptable pour l'Ukraine et suicidaire pour toute l'Europe", reprenant en partie un discours prononcé un peu plus tôt.

Les appels en vue de négociations entre la Russie et l'Ukraine se font plus insistants après plus de deux ans et demi d'une guerre dévastatrice, y compris chez certains alliés de Kiev.

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, le dirigeant européen le mieux disposé envers M. Poutine, a répété jeudi son appel à une trêve sur le champ de bataille, pour "donner aux parties belligérantes l'espace et le temps nécessaires pour communiquer et commencer à négocier la paix".

- "Pertes" nord-coréennes -

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M. Zelensky a assuré pour la première fois que les soldats nord-coréens accusés par Kiev et les Occidentaux d'être déployés en Russie pour y épauler les forces de Moscou ont "pris part aux hostilités" et ont subi des "pertes".

Selon lui, 11.000 militaires nord-coréens sont déployés dans la région russe de Koursk, dont les forces ukrainiennes occupent une petite partie depuis une offensive surprise lancée début août.

La Corée du Nord "livre désormais la guerre en Europe", a-t-il déploré.

L'élection de Donald Trump à la présidence américaine a jeté un froid à Kiev, qui craint un désengagement de son principal fournisseur d'armes et de financements dans les mois à venir.

"J'ai parlé au président Trump (...), ça a été une conversation productive mais, bien sûr, nous ne pouvons pas dire quelles actions spécifiques il va entreprendre", a relevé le chef de l'Etat ukrainien.

Il a ainsi appelé Américains et Européens à être "forts" et à "valoriser" leurs relations. "Je crois que le président Trump veut vraiment (parvenir à) une solution rapide. Mais cela ne veut pas dire qu'elle se produira", a-t-il dit.

M. Zelensky a aussi indiqué s'être entretenu à Budapest avec le président français Emmanuel Macron, les deux hommes ayant évoqué l'aide militaire à l'Ukraine et la formation de soldats ukrainiens en France.

- "Destruction de la population" -

Sur le terrain, une série de frappes russes a fait quatre morts et 40 blessés dans la ville de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine. Des bombes planantes ont touché un hôpital et des bâtiments d'habitation, selon les autorités locales.

Ces frappes ont eu lieu quelques heures après que le chef du Conseil de sécurité russe, Sergueï Choïgou, a pressé les alliés occidentaux de Kiev d'entamer des négociations avec Moscou s'ils veulent mettre fin aux attaques contre les Ukrainiens.

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"La situation sur le théâtre des hostilités n'est pas en faveur du régime de Kiev, l'Occident a le choix : poursuivre son financement (de l'Ukraine) et la destruction de la population ukrainienne ou admettre les réalités existantes et commencer à négocier", a-t-il dit au cours d'une réunion.

Avec le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, la balle est dans le camp américain, a par ailleurs estimé jeudi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

"On verra s'il y a des propositions" de la nouvelle administration américaine, a-t-il déclaré.

- Série d'attaques -

Avec la volonté apparente de casser le moral de la population, la Russie bombarde quasi-quotidiennement l'Ukraine.

Jeudi, une frappe sur le village de Mykolaïvka a provoqué la mort de deux personnes et fait cinq blessés, selon le gouverneur de la région orientale de Donetsk, Vadym Filachkine.

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La capitale Kiev a elle été visée par des raids de drones sur la quasi-totalité de la première semaine de novembre, a affirmé l'administration militaire.

La Russie réclame notamment que l'Ukraine lui cède cinq régions du pays et qu'elle renonce à son ambition de rejoindre l'Otan. Des conditions inacceptables pour M. Zelensky, qui insiste sur le retrait pur et simple des troupes russes de la totalité des territoires occupés.

M. Poutine a une nouvelle fois assuré jeudi que Moscou était prêt à négocier avec Kiev sur la base des "réalités actuelles" sur le terrain.

bur-rco-fv-pop/mm

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