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Le Musée des Civilisations Noires, le nouveau joyau de Dakar

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L'épicentre du musée : le baobab du sculpteur haïtien, Edouard Duval-Carrié. DR
Écrit par Laure Solé
Publié le 7 février 2019, mis à jour le 4 février 2024

Inauguré le 6 décembre dernier, le Musée des Civilisations Noires impressionne de par son architecture et ses dimensions. Accomplissement du rêve de Léopold Sédar Senghor, l’édifice ultra moderne se situe un peu à l’écart du Plateau, juste en face du Grand Théâtre National du Sénégal. Visite guidée.

Si l’architecture étonne, c’est parce que l’esplanade du musée est inspirée des cases à impluvium de Casamance et du Grand Zimbabwe. Toute la structure du musée présente oeuvres et pièces archéologiques de manière circulaire autour de son épicentre : la sculpture gigantesque d’un baobab, réalisée par l’artiste haïtien Edouard Duval-Carrié.

Le musée est pourvu de 4 étages thématiques. Cependant pour l’instant, seul les deux premiers niveaux se visitent. Le dernier étage se révèle être une salle de spectacle luxueuse, jouissant de balcons meublés pour des réceptions en tout genre.

Chaque niveau met en avant, chronologiquement, les avancées sociales et technologiques transmises par les civilisations noires, sans pour autant opposer les cultures ou s’empêcher d’en exposer d’autres.

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Au deuxième étage, se côtoient exposition d'art contemporain et masques du monde.

Au premier niveau, abordant le berceau des civilisations, les explications sur les murs sont nombreuses et précises. Elles abordent de multiples cultures, pas seulement celles des civilisations noires, mais également d’autres, comme celles des Egyptiens par exemple. Cependant, les objets, outils, squelettes... sont encore peu nombreux. A l’étage suivant, une grande collection de masques est présentée, mais une fois encore, c’est avec surprise que l’on découvre que plus de la moitié d’entre eux ne viennent pas d’Afrique ! Beaucoup sont originaires d’Amérique Latine ou de Chine, parfois même d’Alaska (masques Inuits).

En revanche, si la partie contemporaine du musée accueille quelques oeuvres européennes et américaines, ce sont bien les artistes de la corne de l’Afrique qui sont mis à l’honneur : immenses créations en trois dimensions, art figuratif, vidéos… Les oeuvres questionnent d’ailleurs souvent la place de l’identité noire et africaine dans les sociétés mondialisées. D’autres salles abordent de façon thématique la complexité de la culture et l’identité de l’Afrique noire en présentant des ouvrages religieux, de droit ancien et des tissus traditionnels… Les créations sont subtilement organisées et semblent même parfois se répondre.

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Toutes les créations présentées au musée sont prêtées, et pour l’instant, celui-ci ne jouit pas d’exposition permanente, ce qui explique sans doute l’atmosphère légèrement inégale qui s’en ressent. Cependant, cela ne saurait tarder : le projet financé généreusement par la Chine (à hauteur de 30 millions d'euros) se veut panafricain. Selon le directeur, Hamady Bocoum, l’infrastructure correspond à toutes les normes nécessaires à l’accueil des oeuvres des musées avec lesquels celui-ci a des partenariats. Ces musées comprennent notamment celui du Quai Branly, du Havre, des Invalides pour la France. Pour le moment, le musée présente 1 300 objets et oeuvres, dont 60 prêtés par la France, mais aussi par le Kenya, l'Ethiopie, l'Afrique du Sud, le Tchad, Cuba, la Chine ainsi que les Etats-Unis. 

Informations pratiques :

Musée des Civilisations Noires 

Au croisement de l'autoroute prolongée avec la place de la gare, face au Grand Théâtre National, Dakar-Plateau

Tel : +221 33 959 19 21

Horaires d’ouverture : du mardi au dimanche (fermé le lundi) 10h – 19h

Prix : 2000 cfa par personne, 3000 cfa avec un guide.

laure solé
Publié le 7 février 2019, mis à jour le 4 février 2024

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