

Le musée Théodore Monod accueille "L'exposition du Trône" jusqu'au 15 février 2019. Voyage en compagnie d’un des trois artistes exposants : Ibrahima Cissé, dit Deb’s.
L'Exposition du Trône accueille trois artistes, tous amoureux de leur pays, mais exprimant leur attachement de manières très différentes. L’exposition est parrainée par Sibiloumbaye Diedhou, roi d’Oussouye, la région touchant le fleuve Casamance, au sud du Sénégal.
L’un des artistes, Serge Corréa est lauréat du Grand Prix de la République pour les Arts. Il a de nombreuses fois été exposé à Dakar comme à Paris. Ses peintures sont connues par leur style unique : celles-ci sont très colorées et harmonieuses. Serge Corréa use de matériaux étonnants, mais sa signature est surtout dans l’originalité du cadre et des dimensions de ses oeuvres. En effet, beaucoup de ses peintures sont des huiles réalisées sur de grandes toiles trapézoïdales. En prenant le contrepied de la traditionnelle toile carrée ou rectangulaire, Serge Corréa réinvente le rapport entre l’observateur et l’oeuvre, le forçant à ne pas simplement balayer du regard ses peintures, mais à contempler leur complexité et à se plonger dans leur atmosphère.

Matar Ndour est ethno-photographe, et davantage que comme un artiste, il se revendique plutôt comme le messager de moments de vie. Il présente ici son travail “Signes et Symboles” en collaboration avec Ndukur Kacc Ndao (socio-anthropologue du sud, sud-est du Sénégal). Sa démarche est de faire connaître, à travers ses clichés, une communauté minoritaire, ignorée et isolée.

Pour Ibrahima Cissé, dit Deb’s, Serge Corréa est son “grand frère” et l’inspire beaucoup artistiquement. Deb’s a développé un style très varié et très personnel, différent de celui de Serge Corréa. A côté de ses peintures, la légende indique souvent : “Technique Mixte/Matière Café Touba”. “J’utilise souvent du café Touba dans mes peintures, explique Deb's. Cela produit des effets esthétiques, mais aussi pour la symbolique : le Café Touba représente le Sénégal, dans ses dimensions économiques, sociales, culturelles. Le Café, tout le monde le partage pour discuter, mais il rappelle aussi le commerce triangulaire, c’est très complexe”. Chaque peinture a une histoire, des anecdotes qui l’accompagnent : des esquisses à leur achèvement. “J’ai commencé en m’inspirant de l’abstraction géométrique, et puis je me suis approprié cela. Mes peintures sont spirituelles, je ne me mets pas trop d’interdits, de barrières”. Cela se constate dans la variété de ses peintures : de l’une à l’autre, c’est un nouvel univers qui semble réinventé.

“Nous avons beaucoup en commun”, déclare Deb’s à propos de cette exposition. “L'amour du pays, mais aussi, un travail acharné”.
Informations Pratiques
Musée Théodore Monod des Arts Africains, face à la place Soweto, encadré par l’assemblée Nationale, la Cathédrale de Dakar et l’Hôpital Principal.
Jusqu'au 15 février, ouvert tous les jours de 10h à 17h, sauf le lundi.
Entrée gratuite
Quant aux bâtiments principaux du Musée, ils sont fermés jusqu'au 1er mars en vue d'une nouvelle installation de sa collection.
