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Romain Lefebvre, un français engagé à plus d’un titre au Danemark

Romain Lefebvre portrait Danemark militaire arméeRomain Lefebvre portrait Danemark militaire armée
Romain Lefebvre en uniforme de l'armée danoise
Écrit par Clément Renisio
Publié le 18 octobre 2020, mis à jour le 20 octobre 2020

Rencontre avec Romain Lefebvre qui a servi au sein de l'armée de terre française pendant 9 ans. Il est installé au Danemark depuis 2016, marié à une franco danoise et père de deux enfants. 

 

Clément : Romain, est-ce que tu pourrais te présenter succinctement, avec un petit mot sur ta situation familiale au Danemark ?

Romain : Oui, je m’appelle Romain Lefebvre, j’ai trente neuf ans, je vis à Copenhague depuis 2016. J’ai neuf ans de service au sein de l’armée de terre française comme capitaine d’actif, dont trois en infanterie parachutiste et plus de quatre en infanterie motorisée. J’ai été projeté sur plusieurs théâtres d’opérations : Kosovo, Gabon, Congo... Je suis marié avec une franco danoise qui est médecin et travaille dans une entreprise pharmaceutique. J’ai deux enfants, une fille de presque six ans, un fils de bientôt deux ans. Nous aimons Copenhague et notre quartier de Nordvest. On se plaît bien ici.

 

C : Est-ce que tu peux présenter brièvement tes activités professionnelles ?

R : J’ai rejoint il y a un an Eagle Shark, une société danoise qui exerce dans la sécurité internationale. Ils travaillent dans des pays plutôt anglophones et sont impliqués au Moyen Orient et en Afrique de l’est, notamment au Kenya. Mon rôle, c’est de les aider à basculer sur des secteurs francophones, pas forcément la France, mais plutôt l’Afrique de l’ouest, l’Afrique centrale. Donc d’enclencher et d’accompagner cette transition.

 

C : Je crois que tu as une seconde activité en parallèle.

R : Oui, effectivement, je travaille aussi pour Pragma 9, une entreprise qui exerce dans le secteur des marchés publics en France, et qui aide l’administration à acheter des solutions, principalement informatiques, mais aussi logistiques, telles que du matériel militaire pour le terrain. On a commencé il y a dizaine de mois, à aider des PME danoises à répondre à des marchés publics en France, pour l’instant dans le secteur de la défense et de la sécurité. On est parti du principe qu’il y avait une ouverture du marché français aux solutions danoises, et donc qu’il fallait en profiter.

 

C : Quelles sont les grandes forces ou compétences danoises dans ces secteurs ?

R : Les PME danoises sont avant tout assez flexibles, extrêmement professionnelles. Pour une PME de quinze, vingt ou vingt-cinq employés, il sont capables de fournir des solutions de très haut niveau, et de les produire dans des quantités relativement importantes. Peut-être pas suffisamment pour équiper l’armée entière d’un grand pays, mais en tout cas des unités assez conséquentes.

 

C : Tu es également réserviste depuis peu au sein de l’armée danoise ?

R : Oui, j’ai rejoint en septembre le tout premier régiment d’infanterie légère qui vient d’être créé. En clair, le concept c’est d’avoir des gens qui sont très autonomes avec le matériel qu’ils ont sur eux, et qui soient capables de durer en autonomie dans un conflit de basse ou haute intensité pendant un certain nombre de jours, une semaine, deux semaines. Donc ça constitue une expérience assez nouvelle au Danemark. L’idée pour ce régiment, c’est d’aller chercher ce que font les Français en opération et de le combiner au savoir-faire de l’armée britannique qui constitue traditionnellement un modèle pour les forces danoises. Et vu que c’était une nouvelle expérience, il fallait des gens aguerris à ces pratiques.

 

C : C’est donc l’armée danoise qui est venue à toi ?

Oui, ils m’ont proposé un poste d’officier d’active à plein temps dans l’armée danoise, ce qui était un peu une nouveauté. Normalement, cette solution n’est pas accessible à des non danois, mais l’intérêt était réciproque et ça aurait pu fonctionner. Mais pour des raisons géographiques, ça m’obligeait à déménager, ce qui était trop compliqué. J’ai des enfants qui sont scolarisés à Copenhague, ma femme travaille à Copenhague donc ça n'était pas une possibilité. Et puis finalement, la solution de la réserve s’est présentée, et de fil en aiguille, j’ai accepté cette option. C’est une expérience qui sera très riche et intéressante je pense.

 

C : Tu es également actif sur la scène politique française à Copenhague je crois ?

R : Oui, effectivement, j’anime depuis 2017 le comité des adhérents de la République En Marche au Danemark. On a environ cent trente adhérents ici. Nous avons établi de bons contacts avec diverses formations politiques et des médias danois. Par ailleurs, on essaye d’inciter nos compatriotes du Danemark à s’engager en politique, sachant que la communauté française du Danemark est relativement apolitique.

 

 

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