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Le Silambam, un art martial traditionnel du Tamil Nadu et populaire à Pondichéry

Démonstration de Silambam par les écoliers de PondichéryDémonstration de Silambam par les écoliers de Pondichéry
Écrit par Anaïs Pourtau
Publié le 15 février 2023, mis à jour le 19 décembre 2023

Le 13 février 2023, à Pondichéry, alors que le soleil continuait sa course vers l’ouest, la Beach Road enfin à l’ombre, était tapissée de plusieurs centaines d’enfants en tee-shirt jaune, 1 200 filles et garçons, de toutes tailles et de tous âges qui occupaient au moins 700 mètres sur le 1,5 kilomètre de la Promenade. 

 

L'affiche de la démonstration de Silambam à Pondichéry

 

 

La démonstration de Silambam à Pondichéry le 13 février 2023

Les uns derrière les autres sur quatre rangées, chaque enfant tient un long bâton agrémenté à chacune des extrémités, d’un ruban aux couleurs du drapeau indien. Pour les plus petits, ce bâton fait bien deux fois leur taille.

 

Les écoliers de Pondichéry prêts pour la démo de Silambam

 

Les touristes indiens et étrangers, les mamans, les papas, les familles bordent chaque côté de la rue.

Un homme discourt avec passion en tamoul dans les hauts parleurs qui crachotent, c’est long. Que dit-il ? Les enfants sont assis sans bouger. 

 

Demonstration de Silambam à Pondichéry

 

Soudain, tous se lèvent et retrouvent une posture quasi militaire. Un rythme de percussions s’élève et les sons s’amplifient pendant que les enfants font tourner leur bâton, dans un même ensemble, d’une main, puis de l’autre, puis avec les deux mains, vite, plus vite, encore plus vite en suivant le rythme donné par les tambours.

 

30 minutes de démonstration de Silambam ! Un record qui rentre dans le Cholan Book of World Records.

 

Pendant plus de 30 minutes, en continu, les enfants de trois écoles de Pondichéry, exerçant auprès d’un Maitre, cet art martial appelé Silambam, vont faire tourner leur bâton, encouragés par les applaudissements et les sifflets du public.

 

Démo de Silambam à Pondichéry

 

 

Lorsque tous enfin s’éparpillent et vont retrouver leurs familles, les jeunes filles interrogées sont visiblement fières et heureuses de répondre : « more than thirty  minutes! ». Ils ont tous accompli un record.

 

Qu’est ce que le Silambam?

Le Silambam est un ancien art martial originaire du Tamil Nadu, né environ 1000 ans avant notre ère. Il est aussi pratiqué au Kerala et dans d’autres pays d’Asie du sud-est, notamment en Malaisie. 

Son nom vient de Silam : colline et de Bam, abréviation de bambou.

C’est un art du combat, dont l’arme est un bâton, de préférence en bambou, mais il peut être en bois de teck ou en châtaignier d’Inde. Il doit être à la fois souple et résistant. La longueur du bâton dépend de la taille de son propriétaire. Idéalement, il lui arrive au front, traditionnellement il mesure 1,68 mètre.

 

Les plus petits lors de la demo de Silambam à Pondichéry

 

 

Un art de la guerre très ancien qui apparaît entre le premier et le 14ème siècle.

Dans la mythologie tamoule, on raconte que le dieu Muruga (dieu tamoul, chef des armées célestes, divinité de la jeunesse et de la guerre), apprit cet art du Sage philosophe Agasthia, d’autres disent qu’il est originaire des montagnes Krunji, en Inde occidentale.

Le Silambam apparaît dans les cours royales tamoules de Chora, Chera et Pandya autour du 14ème siècle. A la fin des compétitions, les vainqueurs pouvaient intégrer l’armée royale. 

Les soldats des rois Puli Thevar Dheeran et Chinnamalai avaient une armée de Silambam nommée Thadii Pattalam et ils s’appuyérent sur les prouesses de cette armée notamment dans leur guerre contre les britanniques. 

Lorsque ces derniers ont colonisé l’Inde, ils ont interdit cette pratique et ont introduit de nouvelles formations militaires, dans lesquelles les soldats apprirent le combat aux armes à feu. 

L’interdiction du Silambam a été levée après l’indépendance de l’Inde, en 1947.

 

Le tambour qui accompagne le Silambam

 

Un long apprentissage de 7 années qui se fait auprès d’un Maître.

Ce sport de combat demande agilité, bonne coordination des membres et des yeux, équilibre et une bonne endurance musculaire. 

C’est pourquoi l’apprentissage de la coordination des membres et des positions des pieds s’apprend d’abord à main nue.

Frappes, rotation des poignets, feintes, sauts, enchaînements d’assauts rapides, techniques de défense, 16 techniques sont apprises pour les rotations de poignets, les positions de jambes, sans jamais arrêter le mouvement. L’athlète devra aussi suivre des cours lui permettant de connaître les points vitaux du corps humain.

Il existe deux formes de compétition, dans un cas le gagnant est celui qui cumule le plus de points en fonctions des passes, dans l’autre le perdant est celui qui laisse tomber son bâton.

 

 

Les habitants du sud de l’Inde, du Tamil Nadu et Pondichéry sont très fiers de ce sport qui comme on le voit ce 13 février à Pondichéry, fait beaucoup d’émules dans la jeunesse.

 

 

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