Le constructeur automobile Ford se retire du marché indien
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Le constructeur automobile américain Ford Motor a annoncé le jeudi 9 septembre 2021 qu’il se retirait du marché indien et fermait ses deux usines locales, l’une basée à Chennai dans le Tamil Nadu et l’autre à Sanand dans le Gujarat. Des milliers d'employés - à la fois chez Ford Motor Co. et dans plusieurs entreprises dédiées au constructeur automobile - font face à un avenir incertain.
C’est le troisième constructeur automobile américain à quitter l’Inde en quatre ans après le départ de General Motors et d’Harley Davidson.
Un retrait du marché indien soudain
Le constructeur cesse immédiatement de fabriquer des véhicules destinés à la vente en Inde. La fabrication pour l'exportation s'arrêtera à l'usine de Sanand d'ici le quatrième trimestre de 2021. Les usines de moteurs et d'assemblage de véhicules de Chennai cesseront leurs activités d'ici le deuxième trimestre de 2022.
Ford Restructures India Operations: To cease vehicle manufacturing in Chennai & Sanand; Progressively wind-down manufacturing of vehicles for export at Sanand plant by Q4 2021 & Chennai engine/vehicle assembly plants by Q2, 2022; To continue engine manufacturing for export. pic.twitter.com/E1PXmW7Rgq
— Ford India (@FordIndia) September 9, 2021
Cette décision s'inscrit dans le cadre du programme mondial de restructuration de Ford, mais elle a suscité des inquiétudes dans certains milieux quant à l'environnement commercial en Inde. Selon le responsable de Ford qui a fait l’annonce, le paysage mondial du secteur automobile subit d'énormes changements avec l'arrivée des véhicules électriques.
Ford part de la même manière que General Motors !
Un concessionnaire de la marque affirme : "Il y a une semaine, ils parlaient d'un nouveau lancement. Ils parlaient des ventes pour le festival de Ganesh Chaturthi. L'équipe agissait comme si tout était normal et ne nous a donné aucune indication sur ce qui allait être annoncé plus tard cette semaine." (ndlr : General Motors s’est retiré d’Inde de manière soudaine en 2017.)

Un impact indirect sur des milliers d’emploi
Ford emploie 10 000 personnes en Inde. Mais, à Chennai, des communautés entières se sont développées autour de l'usine de Maraimalai Nagar, générant des milliers d'emplois indirects. Il en de même à Sanand dans le Gujarat.
Comme l'écosystème de Sriperumbudur qui soutient Hyundai, il y a un écosystème qui soutient Ford à Maraimalai Nagar.
a déclaré au media The Economic Times of India, le consultant financier Anand Srinivasan. "Et ce sont surtout des petites et moyennes entreprises qui ont investi dans des usines et des machines et qui ont emprunté de l'argent, en espérant que Ford se porte bien et que la société ait besoin de composants.
Le retrait de Ford aura un impact négatif sur plus de 4 000 PME qui risquent d’être elles aussi contraintes à la fermeture.
a déclaré KE Raghunathan, responsable du Consortium des associations indiennes.
Outre ses deux usines, Ford compte environ 170 concessionnaires partenaires en Inde, qui exploitent collectivement quelque 400 salles d'exposition et emploient des milliers de personnes dans les secteurs de la vente et du service après-vente, selon les données de la Federation of Automobile Dealers' Association (FADA).

Le leader du PMK, un parti politique du Tamil Nadu, a demandé au gouvernement de l’Etat d'engager des discussions avec la direction de Ford afin d'explorer les possibilités de poursuivre ses activités de manière à ne pas licencier les employés. Les gouvernements des États et le gouvernement central ont la responsabilité de protéger le bien-être de la main-d'œuvre de l'industrie, a-t-il déclaré.
Le gouvernement se veut rassurant sur le secteur automobile indien
Le retrait de Ford d'Inde est dû à des raisons opérationnelles et ne reflète pas l'environnement commercial du pays, a déclaré un haut fonctionnaire du gouvernement.
Le secteur automobile du pays a bénéficié d'investissements de 35 milliards de dollars au cours des six dernières années et une série d'acteurs mondiaux, dont Tesla, Kinetic Green Energy, Bahwan International Group et Nidec, évaluent actuellement leurs projets en Inde. “Yazaki, Daicel, CKD et C4V ont acquis des terrains pour installer des usines ou ont signé des protocoles d'accord pour investir dans le pays”, a ajouté ce haut fonctionnaire, soulignant que l'Inde reste une destination attrayante.
Le gouvernement travaille également sur un système d'incitation lié à la production pour le secteur automobile, qui est l'un des 13 secteurs identifiés comme prioritaires. La construction automobile continue d'attirer les investissements étrangers en Inde et a atteint une masse critique avec des exportations totales de 27 milliards de dollars.
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