Monsieur Cinéma était parti sans a priori un jour de pluie voir Ayothi et il n’a pas vu passer les deux petites heures de ce drame familial très émouvant. Le réalisateur, Manthira Moorthy, en est à son coup d’essai avec dans le rôle principal Sasikumar et la jeune et remarquable Preethi Asrani.
Ce premier film sans prétention traite d’un sujet grave, la mort de la mère, avec beaucoup de subtilité.
Des sujets lourds évoqués avec douceur
L’histoire commence comme un film sur l’adolescence dans une famille de d’Ayodhya, en Uttar Pradesh. Puis, elle focalise sur le père de famille tyrannique et rigoriste, engoncé dans ses convictions religieuses et trainant avec lui sa famille pour un pèlerinage religieux à l’extrême sud du tamil Nadu. Le film bascule alors dans le drame avec l’accident qui coute la vie à la maman et la gestion de tous les aspects, parfois crus, du rapatriement. Des sujets très lourds sont évoqués en douceur : la religion, la tolérance, l’incompréhension linguistique, l’amour filial, la solidarité.
Et l’on voit se dessiner une figure d’ange gardien qui peu à peu montre combien les actes parlent plus fort que les prétentions et les principes de soi-disant bonne conduite.
Une illustration réussie de la problématique linguistique en Inde
Une réflexion joliment menée par deux formidables acteurs et servie par une photographie magnifique. Et une illustration particulièrement réussie de la problématique linguistique en Inde avec le choc de cette famille d’une des sept villes sacrées d’Inde, propulsée au Tamil Nadu et incapable de communiquer. Une sorte de Little Miss Sunshine en route pour Rameswaram.
▶︎ Un film à voir au cinéma depuis le 3 mars 2023, et sur Internet à partir du 31 mars