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Travail des enfants dans le textile, une amélioration en demi-teinte

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Des travailleurs du textile dans une usine cambodgienne. Crédits : ILO in Asia and the Pacific/Flickr Creative Commons
Écrit par Victor Bernard
Publié le 12 décembre 2018, mis à jour le 13 décembre 2018

Les travailleurs de moins de 15 ans sont moins nombreux dans les entreprises productrices de textile au Cambodge, selon le rapport annuel publié fin novembre par Better Factories Cambodia, une initiative de l’Organisation internationale du travail et de la Banque mondiale.

Après l’inspection de presque 500 entreprises du secteur, seuls 10 cas de travail d’enfants ont été recensés entre mai 2017 et juin 2018, contre 74 entre mai 2013 et avril 2014. De nombreux membres d’ONG et activistes expliquent cependant comment les entreprises détournent l’attention des observateurs sans pour autant cesser l’exploitation des plus jeunes.

William Conklin, directeur pays du Solidarity Center, une ONG américaine soutenant les droits des travailleurs, explique qu'il « existe un fossé informationnel concernant les sous-traitants, notamment dû au fait que beaucoup d’entre eux fonctionnent hors du cadre de régulation habituel car ils sont temporaires, trop petits ou bien qu’ils veulent échapper à la surveillance du gouvernement ». Certains produits sont parfois même sous-traités dans le cercle familial, et les enfants y participent. S’il est pratiquement impossible de mesurer l’ampleur de ce secteur informel, la recherche et les études sont plus nombreuses. 

Les sondeurs et observateurs se concentrent sur les grandes marques occidentales telles H&M, Gap ou Nike mais inspectent rarement leurs partenaires et sous-traitants locaux. L’information est confirmée par Esther Germans, une collaboratrice de l’OIT, qui indique également que « les conditions de travail sont généralement pires chez les sous-traitants que celles observées lors des inspections, et il est tout à fait probable que les cas de travail d’enfants se multiplient avec une baisse de vigilance  ».

De plus, le rapport de l’OIT apporte une explication supplémentaire à cette baisse observée du travail des enfants au Cambodge. La loi étant désormais connue de nombreux travailleurs cambodgiens, beaucoup d’enfants présentent des papiers d’identité, s’accordant quelques années de plus afin de pouvoir être embauchés. Sur les 10 cas recensés lors de la rédaction du dernier rapport, aucun garçon. Les ouvriers du textile sont en effet majoritairement des ouvrières.

Dy The Hoya, chargé des programmes au centre de l’alliance du travail et des droits de l’homme de Phnom Penh, ajoute que « la majorité de ces enfants sont des réfugiés climatiques sont les récoltes ont été affectés par le réchauffement de la planète ». Il indique en outre qu’aucun changement n’a été observé dans le secteur informel.

Cependant, selon William Conklin, « d’importants progrès ont été faits dans le secteur du textile au Cambodge depuis quelques années. Du travail de recensement et d’analyse de Better Factories Cambodia à l’implication des marques qui veulent à tout prix s’éviter une image internationale d’esclavagistes, une véritable conscience s’installe ».  
 
 

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Publié le 12 décembre 2018, mis à jour le 13 décembre 2018

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