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Brouille diplomatique entre le Cambodge et Singapour

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Le premier ministre singapourien Lee Hsien Loong. Crédits : César Itiberé/ Flickr Creative Commons
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 11 juin 2019, mis à jour le 12 juin 2019

Les relations diplomatiques entre le Cambodge et Singapour se sont tendues fin mai, en raison d’une déclaration du premier ministre singapourien sur l’intervention vietnamienne de 1979.

Le 31 mai, le premier ministre singapourien Lee Hsien Loong a déclaré sur son compte Facebook que l’intervention de l’armée vietnamienne au Cambodge, qui avait renversé le régime khmer rouge en 1979, avait « posé une sérieuse menace sur les pays voisins non communistes » dans un message de condoléances à la suite du décès du général thaïlandais Prem Tinsulanonda le 26 mai. Le premier ministre singapourien a réitéré ces propos durant une conférence portant sur la sécurité de la région - le Dialogue de Shangri-La - organisée à Singapour.

Ces déclarations ont suscité de vives réactions au sein du gouvernement cambodgien. Jeudi 6 juin, le premier ministre Hun Sen a écrit sur Facebook que les déclarations de son homologue singapourien constituaient « une action contre la survie du peuple cambodgien. Sa déclaration est une insulte au sacrifice des soldats volontaires de l’armée vietnamienne qui ont aidé à libérer le Cambodge du régime génocidaire ». Le premier ministre a ajouté que le Vietnam avait joué un rôle crucial pour la survie de nombreux Cambodgiens, et que la déclaration de Lee Hsien Loong montrait que « Singapour [avait] contribué au massacre du peuple cambodgien ». Le régime des Khmers rouges a été responsable de la mort de 1,2 à 2,8 millions de Cambodgiens entre 1975 et 1979.

Lui-même ancien responsable khmer rouge, Hun Sen avait fait défection en 1977 auprès du Vietnam avant de revenir avec l’armée vietnamienne qui a pris Phnom Penh en 1979 et établi le régime de la république populaire du Kampuchéa. Cette opération armée a été qualifiée de libération pour ceux qui considèrent avant tout que ce conflit a permis de chasser les Khmers rouges du pouvoir en janvier 1979, et d’invasion pour ceux qui insistent sur l’occupation de 10 ans qui a suivi.

 

Amorce de détente

Vendredi 7 juin, les ministres des Affaires étrangères cambodgien, vietnamien et singapourien ont tenu des entretiens téléphoniques lors desquels ils se sont mis d’accord pour mettre fin à la controverse. Le ministère cambodgien des Affaires étrangères a notamment affirmé que les déclarations du premier ministre singapourien n’étaient marquées par aucune mauvaise intention. D’après une déclaration cambodgienne, « le ministre des Affaires étrangères singapourien a souligné le désir de son pays de voir un Cambodge prospère et en paix, et qu’il n’avait aucune volonté de soutenir le régime khmer rouge et de les voir revenir au pouvoir. Il espère qu’il n’y aura aucune ambiguïté à la sincérité de Singapour. »

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Publié le 11 juin 2019, mis à jour le 12 juin 2019

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