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LÉGENDES ÉPISODE 4/7- Les fantômes du métro en Argentine...

Le réseau de métro le plus ancien d’Amérique latine fête ses 111 ans cette année. Transportant environ 200 millions de passagers par an, il est l’un des moyens privilégiés par les argentins pour se déplacer. Et avec eux, de nombreuses histoires de fantômes qui rôderaient sur les lignes.

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Crédit : Clara Monteiro
Écrit par Clara Monteiro
Publié le 19 mai 2025, mis à jour le 21 mai 2025

 

Évidemment que tout le monde connaît ces histoires !”, lance Rosa Calico, au guichet de la station Pasco, sur la linea A. “Surtout sur cette ligne. Dieu sait qu’il y a des rumeurs sur la station d’à côté.” Le réseau de métro porteño, appelé Subte, a vu passer du monde depuis sa construction : sa première ligne, la A, est la plus ancienne d‘Amérique latine, du monde hispanophone ainsi que de l'hémisphère sud. Comme tout métro qui se respecte, le Subte a son lot de rumeurs et histoires ensanglantées, accumulées au fil des décennies. 

 

La station abandonnée

Vers 1950, la Société des transports de la ville de Buenos Aires effectue des réformes de la ligne A et ferme une station, Pasco Sur. Elle se situait entre les actuelles Pasco et Alberti, sur la ligne A. La raison de cette fermeture n’a jamais été dévoilée officiellement. Ce que l’on sait, c’est que, pendant la construction du métro, entre 1910 et 1913, deux ouvriers italiens meurent à cause de la chute d’une poutre. Ils se trouvaient dans cette station, Pasco Sur. Des histoires émergent, depuis 1950, en lien avec le drame. On raconte que, vers 22h, au passage de la station abandonnée, les lumières des voitures du métro s’éteignent. A côté des wagons abandonnés, certains affirment apercevoir les corps sans vie des ouvriers. Pour ajouter au mystère, la ligne présente une bizarrerie autour de cette station. Si un voyageur veut descendre entre Plaza Miserere et Congreso en direction de Plaza de Mayo il devra sortir à la station Pasco. En revanche, dans l'autre sens, Pasco n’existe pas sur la ligne. Il faut descendre à Alberti. 

 

 

Station Linea A Pasco et Alberti

 

 

Horreur à Saenz Peña

Sur la même ligne, une autre histoire, plus glaçante encore. Un opérateur, pendant son service de nuit, fait une découverte macabre dans les toilettes de la station. Un homme est au sol, et gît dans une mare de sang avec la gorge tranchée. Terrifié, il part alerter ses collègues. Quand ils reviennent tous, le corps a disparu, et les traces de sang aussi. Le lendemain, l’histoire se répète, avec un autre opérateur qui n’était pas au courant des évènements de la veille. Jorge, 38 ans, attend le métro dans cette même station. "C’est vrai que les opérateurs du train doivent voir des choses la nuit. C’est un endroit très ancien, avec beaucoup d’histoire qui a vu passer beaucoup de monde. Personnellement, dans certaines stations, je ne me sens pas à l’aise". Et Jorge n’est pas le seul : de nombreuses personnes ont rapporté, au fil des années, se sentir oppressées, ou entendre des pleurs et des cris sur les quais de la ligne A. Cris attribués aux victimes de l'attentat de la station Plaza de Mayo. Le 15 avril 1953, le président Juan Domingo Peron fait un discours depuis le balcon de la Casa Rosada. Une bombe posée par ses opposants dans la station explose et fait 6 morts. 

 

 

Les spectres de la ligne B

Cette histoire est plus méconnue, même des porteños. Tout se passe à la station Lacroze, sur la ligne B. Elle est située sous le cimetière de la Chacarita, le plus grand de Buenos Aires. Pendant la construction de la station, de nombreuses tombes ont dû être déplacées. Et selon les témoignages, leurs locataires auraient été quelque peu dérangés par les travaux. Les agents de sécurité de la station ont raconté voir de nuit, sur les caméras de surveillance, un spectacle étrange. Des formes translucides sont assises sur les bancs, alors que la station est fermée. Elles paraissent attendre le subte sur le quai. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : ces spectres remarqueraient la présence de ces caméras. Ils se lèveraient alors et fixeraient les appareils sans bouger, comme pour défier les observateurs. "Il y a énormément d’émissions sur le sujet. Pourtant, je n’ai jamais rien vu en 30 ans de métier", assure Rosa. De quoi être rassurés. 

 

 

Voyage dans une autre dimension ? 

La ligne H n’est pas en reste. Elle traverse la ville entre les stations Facultad de Derecho au nord-est à Hospitales au sud-ouest. Un certain nombre de passagers ont relaté que la nuit le subte s’arrête dans une station qui porterait le nom de “Piramides”. Personne ne descend ni n’entre jamais à cet endroit. Beaucoup parlent d’une autre dimension du métro, avec une station qui ne serait accessible que sous certaines conditions, à une certaine heure, etc. Un jeu vidéo d’horreur a même été créé à l’occasion : Fabulas porteñas. Le joueur est bloqué dans la station fantôme de la ligne H et doit survivre face au fantôme agressif qui vit dedans. Tout cela avec une carte Sube sans crédit. Le jeu est sorti il y a quelques mois. Son créateur, Jerónimo Calandro, expliquait pour TN avant sa sortie :

Le but est de faire peur, certes, mais aussi de rendre hommage au subte argentin, véritable symbole de Buenos Aires

 

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