Édition internationale

L'Argentine, un pays tourné vers la protection des océans ?

La troisième Conférence des Nations unis sur l’océan avait lieu à Nice et s'est terminée le 13 juin. 60 chefs d’Etat ou du gouvernement se sont réunis, dont un absent de marque, les Etats-Unis. Le but était d’entretenir une mobilisation de tous les Etats pour préserver les océans qui souffrent d’acidification ou encore de surpêches et de pollutions multiples. Javier Milei a d’ailleurs fait le déplacement jusqu’à Nice pour participer à cette conférence. Avec 5000 kilomètres de côte, l’Argentine prend de plus en plus de mesures significatives pour protéger ses océans, et peut devenir un pays moteur pour la protection des océans.

Une baleine en pleine parade nuptiale à la péninsule ValdèsUne baleine en pleine parade nuptiale à la péninsule Valdès
Une baleine en pleine parade nuptiale à la péninsule Valdès ©AL
Écrit par Amaury Lhermitte
Publié le 15 juin 2025, mis à jour le 17 juin 2025

 

Une prise de conscience du gouvernement argentin

Depuis quelques années, le monde prend conscience qu’il est primordial de préserver la biodiversité. Certains pays comme l’Argentine ou la France se sont fixé des objectifs d’ici 2050. Conscients que 66 % des récifs coralliens sont abîmés en raison de la surexploitation des ressources et de la hausse des températures, les Etats comme l’Argentine espèrent restaurer 20 % des écosystèmes dégradés et de conserver au mieux l’équilibre des milieux naturels. Depuis 2016, la préservation des océans est devenue une priorité pour le gouvernement argentin. Leur objectif premier est de créer un système national des zones marines protégées à l’horizon de 2030. En juillet 2023, l’Argentine travaillait avec l’aide du Dr Juan Emilio Sala, sur un nouveau système de protection de la biodiversité marine. Dans un entretien réalisé par l’Agence Française de développement, le Dr Juan Emilio Sala déclarait : "L’un des défis de l’Argentine est de bien cartographier ses services écosystémiques […] la surveillance dépend du bon vouloir de chaque groupe de recherche et des fonds qu’ils peuvent obtenir, ce qui n’est pas toujours évident.
L’objectif est donc de mettre en place une politique nationale afin d’assurer la systématisation de la surveillance, sa continuité dans le temps et l’établissement des priorités, des méthodes et des protocoles à suivre."

 

Des progrès notables durant ces dernières années

Dans les années 2010, l’Argentine s’est engagée à créer des zones marines protégées dans 10 % de son espace maritime. D’après la Banque mondiale, en 2022, la moyenne mondiale des zones marines protégées étaient de 18 %. En regardant la progression de l’Argentine, l’évolution est positive dans le domaine. En 2017, l’Argentine comptait 4 % des zones protégées dans son espace maritime, contre 12 % en 2024. Si l’objectif est rempli, le pays reste en dessous de la moyenne mondiale. Bien sûr, il faut relativiser sur un point. L’Argentine compte une surface maritime conséquente, elle est le 29e pays qui a la plus grande ZEE (zone économique exclusive). Donc, en superficie, l’Argentine possède une des plus grandes surfaces protégée. La présidente argentine en 2014, Cristina Fernandez de Kirchner avait tourné sa politique sur la volonté de mieux connaître les océans et avait soutenu l’initiative Pampa Azul. Pampa Azul cherche à renforcer, moderniser et développer les infrastructures de recherche ; promouvoir des technologies appropriées pour l'exploration et l'exploitation des ressources marines ; promouvoir l'innovation productive dans les industries liées à ce secteur ; promouvoir la génération de connaissances pour la conservation et la gestion des bien naturels marins et former des ressources humaines dans les disciplines scientifiques et les domaines technologiques connexes. Des progrès peu suffisant, et l’accession à la présidence du climatosceptique Javier Milei peut amener à croire que l’Argentine sera moins impliquée dans la protection des océans. Pourtant, depuis lundi, Javier Milei participe bien à cette Conférence des Nations unis sur l’océan, encourageant pour la suite ?

 

Il reste de nombreux progrès à effectuer pour l’Argentine surtout au niveau de la pêche. Bien que celle-ci soit bien réglementée dans le pays, il y a un manque de transparence et de traçabilité. Par exemple, 36 % des poissons distribués dans les grandes villes en Argentine ne sont pas ce que dit l’étiquette. Le journal La Nation a interrogé Consuelo Bilbao, directrice de Circulo Politicas Ambientales. Pour elle, l’Argentine est un pays arriéré. L’Argentine ne participe pas assez aux espaces multilatéraux liés à la mer et expose un autre problème :

 

"Notre pays est une victime importante de la pêche illégale, tant dans la zone économique exclusive qu'en-dehors du kilomètre 200."

La pêche illégale est un des plus grands fléaux pour les océans.

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