Nombreux sont ceux à la recherche d’expériences authentiques dans la capitale. Bien qu’agréables, les soirées recommandées sur les guides touristiques sont souvent vite délaissées au profit de fêtes plus “argentines”, plus “underground”. TRASH, un concert de percussions proposé par le groupe Choque Urbano dans la salle Maquinal, est un nom qui revient souvent chez les Français d’Argentine. Focus sur un rendez-vous musical du jeudi soir.


“Tu as bien pris ta place pour le Choque ?” : question récurrente du mercredi dans les groupchats des étudiants français en échange à Buenos Aires. Et pour cause : il serait dommage de rater un tel évènement musical. La magie se produit tous les jeudis soirs, les vendredis à l’occasion. Le Choque Urbano, qui se définit comme une “compagnie artistique de percussions avec des objets”, présente alors au monde son show d’improvisation TRASH.
Une soirée signée Choque Urbano
Il est 20h30. La jeunesse cosmopolite de Buenos Aires patiente devant la Maquinal, espace culturel emblématique situé à la frontière entre Almagro et Balvanera. Cigarette ou verre à la main, tous·tes affichent sur leur téléphone un QR code de leur entrée : générale, à 12 000 pesos, ou solidaire, à 7 000 pesos, à condition de ramener un aliment non périssable. Il sera ensuite redistribué à une association pour les gens dans le besoin. C’est là l’une des particularités du Choque Urbano : son engagement. Santiago Ablin, créateur et musicien du projet, explique : “La première année, on proposait des entrées gratuites sur don d’aliments non périssables. C’était une réponse au gouvernement de Milei qui ne fournit plus de nourriture pour les banques alimentaires de Buenos Aires. Cela rend aussi notre art accessible au plus grand nombre.” De nombreux shows de percussion sont proposés au sein de la capitale, comme la Bomba del Tiempo du lundi soir, très prisée par les étrangers. Mais les connaisseurs savent que la soirée TRASH, plus accessible, est la clé d’une soirée réussie. Ses ingrédients ? Une scène accessible en 360 aux allures de boiler room, d’abord. “Mon groupe Choque Urbano a 24 ans d’existence.” explique Santi. “Toutes nos œuvres étaient des spectacles mis en scène, avec acteurs, musiciens et danseurs. Trash est une autre proposition musicale où les gens sont debouts et font partie du concert, autour des musiciens.” Ces derniers sont un autre élément fondamental : charismatiques et connectés au public, ce sont quatre personnages que le public connaît bien. Et chacun.e a souvent son préféré.
Une jam éclectique
Le concert commence aux alentours de 21h30. Très vite, dans le noir, la fumée des cigarettes se mêle aux lumières roses dans laquelle est plongée la Maquinal. Le groupe enchaîne ses thèmes hebdomadaires aux sonorités reconnaissables. Synthé, tambour, batterie… Le tout en improvisation. Les corps se délient progressivement au rythme des percussions. Les artistes se regardent, en transe. Chaque jeudi soir est différent : parfois plus dynamique, parfois plus doux, jazzy ou électro, avec toujours le même niveau d’énergie et de fièvre propre à l’Argentine. Pour ajouter à la fraîcheur du concert improvisé, un·e artiste ou un groupe entier sont invités toutes les semaines. Ils se produisent avec le Choque Urbano pendant une vingtaine de minutes, au milieu du spectacle. Cette saison, beatboxers, divas et danseurs se sont tour à tour produits sur la scène. Et ce pour le plus grand plaisir du public. Dès les premières notes de synthé, tout le monde réagit à la musique, et se déhanche, happé par le jeu de lumières et de sonorités. “Le public étranger de TRASH s’est constitué petit à petit depuis 2 ans grâce au bouche à oreille. On trouve des étudiants, des gens de 40 ans, des argentins, des européens… Je suis très fier de la communauté TRASH qui se réunit toutes les semaines”.
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