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Un autre chauffeur tué dans l’Arakan

Des civils auprès du cadavre du chauffeur après les tirs sur la camionnette de CPS le 21 avril dernierDes civils auprès du cadavre du chauffeur après les tirs sur la camionnette de CPS le 21 avril dernier
Des civils auprès du cadavre du chauffeur après les tirs sur la camionnette de CPS le 21 avril dernier

Si la mort d’un chauffeur des Nations-Unies dans l’attaque de son véhicule le 20 avril avait pu passer pour une erreur dans la guerre civile sans merci que se livrent actuellement l’Armée de l’Arakan (AA) et la Tatmadaw, l’armée régulière birmane, la mort d’un deuxième chauffeur après que sa camionnette a elle aussi été prise pour cible par des tirs non-identifiés le 21 avril, soit le lendemain, ne laisse malheureusement plus guère de doute sur le côté volontaire de ces attaques de transports civils, et ce d’autant que cette deuxième fusillade mortelle s’est faite au même endroit que la première, le pont de Yar Maung dans la circonscription de Minbya.

C’est Hla Aung Nyunt, un député local du Parti national arakanais, le principal parti politique de l’état de l’Arakan, qui a prévenu les médias de cette nouvelle mort. Selon l’élu, il n’y avait aucune escarmouche en cours au moment des tirs sur le minivan. « Le véhicule appartient à l’entreprise CPS antibiotics et a été pris pour cible juste après avoir passé le pont de Yar Maung. Le chauffeur, U Nwe Nwe Maung est mort sur le coup, son passager Maung Hein Htet Oo a été sérieusement blessé au ventre et transporté à l’hôpital de Sittwe ».

La Tatmadaw a immédiatement accusé l’AA mais selon le député « les témoins ne savent rien et n’ont aucune idée de qui sont les auteurs des tirs ».  Et comme ces dernières semaines il y a eu des poursuites – depuis abandonnées dans certains cas – contre les journalistes et les médias qui essayaient de contacter l’AA afin d’avoir des informations (un comportement normal pour des journalistes), de nombreux médias choisissent désormais de ne plus demander la version de l’AA et de noter clairement que celle de l’armée régulière relève de la communication et pas des faits. Comme le déclare un journaliste de Yangon, « nous ne sommes malheureusement sûrs que d’une chose : les deux chauffeurs sont morts. Quant à savoir qui les a tués, c’est impossible pour l’instant sans une vraie enquête internationale indépendante. Nous sommes dans un petit jeu morbide entre la Tatmadaw et l’AA à se rejeter la responsabilité des tueries. C’est devenu tellement attendu que cela en est horrible, car des gens meurent pendant ce temps sans que personne ne dise ou fasse quoi que ce soit ».

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