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Moscou livre des avions de combat à l’armée birmane

Un avion militaire de type Sukhoi Su-30SME Un avion militaire de type Sukhoi Su-30SME
Un Sukhoi Su-30SME du type de ceux livrés à la Birmanie
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 2 août 2021, mis à jour le 2 août 2021

Ces derniers jours, la Russie a livré un lot d'avions de combat multi-rôles Sukhoi Su-30SME et d'avions d'entraînement militaire Yak-130 aux forces armées birmanes, a affirmé le chef du Service fédéral de la coopération militaire, Dmitry Sugaev. Pour le dirigeant russe, « la fourniture de ces appareils et des technologies embarquées renforcera considérablement les capacités de l'armée de l’air birmane ». Il s’exprimait lors du salon aéronautique Maks-2021 qui s’est tenu du 20 au 25 juillet 2021, en présence du président russe Vladimir Poutine. Et Sugaev a bien précisé que « Nay Pyi Taw reste l'un des partenaires clés de la Russie en Asie du Sud-Est ».

De fait, Moscou est l’un des partenaires privilégiés de Nay Pyi Taw depuis 2001 et la signature d’un accord de coopération bilatérale sur les questions militaires. Et selon le Stockholm international peace research institute, entre 2011 et 2020, Moscou a vendu pour presque 650 millions d'euros à la Birmanie, ce qui place les Russes en deuxième position comme fournisseur d'armements à la Tatmadaw (l’armée régulière birmane), derrière les Chinois et leur 1,2 milliard d'euros sur la même période.

Le Sukhoi Su-30SME, un avion maniable plein de missiles et de bombes

La liste des équipements fournis pendant ces années comporte ainsi 30 avions MiG-29, 12 avions d'entraînement au combat Yak-130, 10 hélicoptères Mi-24 et Mi-35P, 8 systèmes de missiles anti-aériens S-125 Pechora-2M, des stations radar, des véhicules blindés et du matériel d'artillerie. Les nouveaux équipements reçus par l’armée birmane sont des systèmes de missiles sol-air Pantsir-C1, des complexes de drones Orlan-10E et de nouvelles stations radar.

Le Sukhoi Su-30SME est une version d'exportation déclassée du Su-30SM, avec des spécifications réduites mais malgré tout de bonnes capacités de combat en raison de sa grande maniabilité et de l'importante charge utile transportée. Face aux meilleurs avions de chasse modernes, le Sukhoi Su-30SME ne pèserait probablement pas bien lourd, mais dans le contexte de combat contre des mouvements ethniques combattants sans forces aériennes mais disposant d’armes sol-air individuelles, cet avion renforce de fait les capacités tactiques de la Tatmadaw.

La Birmanie joue les équilibristes entre la Chine et la Russie

Depuis le début 2021, avant même sa prise de pouvoir, l’armée birmane a multiplié les contacts avec ses homologues russes. Le ministre russe de la Défense, Sergei Sojgu, proche du président Poutine, est venu en Birmanie en janvier dernier, le vice-ministre russe de la Défense, Aleksandr Fomin, est lui venu en mars. Une délégation militaire birmane s'est, elle, rendue en Russie en juin, sous la direction du chef d'état-major Min Aung Hlaing lui-même et du chef de l'armée de l'air Maung Maung Kiaw.

Pour Moscou, la Birmanie constitue un point d’entrée unique sur la zone géopolitique indopacifique et pour Nay Pyi Taw, l’alliance russe est vitale car elle constitue le dernier rempart qui empêche encore la prépondérance chinoise de devenir hégémonie en Birmanie. En juin dernier, lors de son voyage en Russie, Min Aung Hlaing s'était ainsi plaint « de l'ingérence d'États étrangers dans le soutien aux minorités ethniques rebelles à la frontière nord du Myanmar », une frontière avec un seul pays… la Chine L'équilibre entre les influences chinoise et russe est un jeu politique que la Birmanie joue depuis les années 1990. D’ailleurs Moscou comme Pékin ont refusé de condamner le coup de force de la Tatmadaw le 1er février 2021 et protège depuis autant que possible Nay Pyi Taw sur la scène diplomatique.

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