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Plus de six milliards d’euros annuels perdus dans le commerce illicite

Le jade, trésor de la Birmanie mais source de nombreux trafics illicitesLe jade, trésor de la Birmanie mais source de nombreux trafics illicites
Le jade, trésor de la Birmanie mais source de nombreux trafics illicites

Le commerce illicite et les activités économiques clandestines associées représentent un manque à gagner annuel de quelque 6 milliards d’euros pour l’état birman, d’après le rapport annuel 2019 sur le commerce et le développement de la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (Cnuced). « Et ce n’est que le sommet de l’Iceberg » ajoute U Than Myint, le ministre birman du Commerce, qui s’exprimait le 3 février dernier à Genève dans le discours inaugural qui lui avait été confié pour l’ouverture du Forum international sur le commerce illicite qui s’est tenu les 3 et 4 février dernier.

L’événement organisé sous les auspices de la Cnuced et de l’Alliance transnationale de lutte contre le commerce illicite (Tracit) s’attachait à dresser un « portrait » de ce commerce qui retire chaque année de l’ordre de 2 000 milliards d’euros des circuits économiques normaux et forme un enjeu clef du développement des pays pauvres et de l’équilibre social et politique des pays riches. Le forum a également discuté les moyens de lutter contre ce fléau.

Pour les pays en voie de développement tels que la Birmanie, ce commerce illicite signifie en effet un danger permanent pour un développement économique et social durable, juge la Cnuced : « Le commerce illicite pose trois types de défis aux financement des objectifs de développement durable : il évince et isole l’économie normale, il prive les gouvernements de fonds vitaux pour investir dans les services sociaux et publics et enfin il augmente les coûts de développement en affaiblissant les progrès déjà faits ».

La Birmanie constitue un exemple des enjeux et des difficultés rencontrés par les autorités officielles un peu partout dans le monde. Avec plus de 6 000 kilomètres de frontières, plusieurs régions du pays sous le contrôle de groupes armés rebelles, cinq pays frontaliers, le pays n’est pas en l’état possible à contrôler efficacement. Les 6 milliards de manque à gagner reflètent uniquement les pertes par les voies commerciales classiques entre le pays et ses voisins, explique le rapport de la Cnuced, mais il existe de nombreux trafics sur des voies ou par des moyens encore plus détournés, pour les animaux sauvages par exemple mais aussi pour l’alcool et le tabac, note le document.

Qui reprend le cas classique, emblématique et malheureusement vrai du jade qui génère des trafics tels que certains parlent de « casse du siècle ». « La Birmanie produit du jade pour une valeur entre 12 et 31 milliards de dollars étasuniens selon les années et 80% de cette valeur relève du commerce illicite, ce qui prive l’état de milliards de revenu qui pourraient servir à améliorer les infrastructures, les services de santé, etc. » En outre, cette contrebande suscite une concurrence déloyale pour les PME birmanes et introduit sur le marché des produits qui peuvent être dangereux, comme de faux médicaments, déplore le ministre U Than Myint.

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