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Le père Tin Thang et son catéchiste libérés sains et saufs

Une vue de Surkhua dans le Chin en BirmanieUne vue de Surkhua dans le Chin en Birmanie
Une vue de Surkhua
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 9 août 2021, mis à jour le 9 août 2021

Le Chinland Defence Force (CDF), un mouvement combattant qui proclame représenter les populations civiles et qui lutte contre l’armée régulière birmane (la Tatmadaw), a finalement relâché le prêtre catholique et son catéchiste pris en otages le 26 juillet dernier. Le CDF accuse le père Tin Thang d’être un informateur des militaires et de travailler avec eux mais ne fournit aucune preuve de ses accusations. La Birmanie est devenue un fourmillement de délation et dénonciations de tous les bords, armée régulière comme milices paramilitaires ayant à ce jour abattu impunément et sans procès des centaines d’individus sur le seul reproche de leurs idées, de leur travail ou de leur lien potentiel avec un camp adverse. « Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage » écrivait déjà Christine de Pisan en 1410 !

Le dénouement de cet enlèvement est cette fois-ci bien plus heureux. De nombreuses voix se sont élevées pour contredire le CDF, qui a probablement assez vite perçu l’impopularité de son geste, sachant qu’un mouvement de résistance ne peut survivre que s’il bénéficie du soutien, actif ou passif, de la majorité de la population, ce qui est le cas à peu près partout en Birmanie pour les milices nées de la volonté de résister aux forces armées régulières après qu’elles ont pris le pouvoir sur un coup de force le 1er février 2021. Le CDF a sans doute compris son erreur et cherché une porte de sortie acceptable.

Tout en maintenant ses accusations contre le père Tin Thang, la milice paramilitaire l’a finalement libéré, avec son compagnon, le 4 août dernier. Selon la version des miliciens, « les deux hommes ont promis de ne plus informer les militaires. Ils ont signé une promesse. Ils ont avoué avoir dénoncé les CDF et nous leur avons dit de ne plus le faire. L’accord signé comporte quatre points. D'autres dirigeants catholiques assistaient à la réunion. Les deux hommes ont accepté de ne pas coopérer avec l'armée, de ne pas informer sur le CDF et de ne pas diffuser de fausses nouvelles ». Toujours selon le CDF, le père Tin Thang va être transféré de Surkhua à Hakha et n’acceptera plus d'argent des militaires.

Le Petit Journal Birmanie n’a pas pu vérifier la teneur d’un quelconque accord, juste que les deux hommes avaient bel et bien été libérés. Le prêtre et son catéchiste, soutenus par leur hiérarchie, ont toujours nié être des informateurs ou avoir bénéficié de l’argent de l’armée régulière. Des habitants de Surkhua disent au contraire que le père Tin Thang a aidé de nombreuses personnes déplacées, notamment des personnes âgées, des femmes et des enfants, qui ont trouvé refuge dans la paroisse à la suite des affrontements entre Tatmadaw et milices locales qui durent depuis deux mois.

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