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Nouvelles libérations massives des prisons de Birmanie

Un bus YBS jaune comme ceux qui ont ramené les prisonniers libérés chez euxUn bus YBS jaune comme ceux qui ont ramené les prisonniers libérés chez eux
Les prisonniers libérés ont été ramenés chez eux dans des bus comme celui-ci
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 22 juillet 2021, mis à jour le 22 juillet 2021

Alors que l’épidémie de Covid-19 explose dans le pays, avec encore plus de 6 000 cas annoncés officiellement hier et désormais plusieurs centaines de morts quotidiens, le nouveau gouvernement est incapable d’organiser une réponse cohérente et efficace. Il essaie simplement de parer au plus pressé en évitant autant qu’il le peut la formation de « cluster » de Covid-19 et en insistant sur les messages de prévention, que la population commence à prendre au sérieux après des mois et des mois de grande négligence collective.

La lutte contre l’épidémie est d’ailleurs la raison invoquée par le Conseil d'administration de l'État – le nom que les généraux ont donné au nouveau gouvernement qu’ils ont créé après le coup de force du 1er février – pour justifier sa décision de vider une bonne partie des prisons du pays. Il est en effet notoire, malgré les dénégations officielles, que le milieu carcéral comptait de plus en plus d’infection à la Covid-19.

Les accusés de trafic de drogue amnistiés, pas ceux de diffamation

La raison officielle de ces libérations anticipées massives est que « les détentions prolongées empêchent les tribunaux d'entendre les accusés conformément aux règles sanitaires de la Covid-19 » et de plus que « certains citoyens faisant l'objet de poursuites devraient bénéficier d'une certaine clémence ». Onze chefs d'accusation différents sont concernés par cette clémence soudaine, dont les délits ou crimes liés au jeu, à la prostitution ou à la drogue… mais pas ceux liés à la diffamation ou au blasphème.

Hier 22 juillet, des détenus de la prison d'Insein, la plus grande geôle de Yangon, ont ainsi vu leurs procédures en cours retirées et ont été libérés immédiatement ensuite, raccompagnés chez eux dans des bus des services municipaux. Le nombre total des bénéficiaires de cette amnistie n’a pas été officiellement communiqué.

Clémence rime avec méfiance aux oreilles des opposants à l’armée

Mais si la raison de ces libérations est réellement de lutter contre la Covid-19, deux problèmes demeurent. D’abord, au vu du nombre de détenus libérés, tous n’ont pas pu être testés négatifs de la maladie dans les 48h avant leur sortie. Certains peuvent donc être porteurs du mal et risquent alors de contaminer leurs proches et leurs voisins. Ensuite, seuls sont en cause les prévenus d’affaires datant d’avant le 1er février. Comme si les opposants aux militaires ne pouvaient pas tomber malades… ou comme si aux yeux des généraux cela importait peu !

Pour les adversaires du nouveau régime, la question se pose donc de savoir si ces libérations relèvent de la clémence ou plutôt de la volonté de faire de la place pour les victimes d’une vague d’arrestation à venir. Depuis leur arrivée au pouvoir, les généraux ont déjà libéré des prisons plus de 45 000 personnes.

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