Le Bureau des Nations unies pour les droits humains a déclaré vendredi 8 octobre « qu'il craignait que l'armée régulière birmane ne prépare une attaque d’envergure contre ses opposants ». Une forme d’euphémisme pour dire ce que tout le monde sait : la Tatmadaw, le nom birman de l'armée régulière, déploie des troupes et des équipements lourds de combats dans les régions ou états - Chin, Sagaing, Magwé... - où les mouvements paramilitaires des « Forces de défense du peuple » (PDF) lui opposent la plus vive résistance et lui donnent le plus de fil à retordre.
Et parce que l’offensive qui va avoir lieu ne fera certainement pas dans la dentelle – seuls dans le monde les militaires occidentaux sont réellement formés à intervenir dans le respect des populations -, le haut-commandement a aussi pris soin de couper les communications locales, et notamment les accès à Internet, afin que rien de ce qui va se passer dans les jours à venir ne soit solidement documenté.
Ravina Shamdasani, porte-parole du bureau des Nations unies pour les droits humains, s’inquiète donc probablement à raison… Comme son institution s’inquiète de la situation au Yémen, en Syrie, en Libye, en Ethiopie, en Haïti, en Centrafrique ou dans quelques autres pays… sans que cela ne change quoi que ce soit concrètement sur le terrain pour les populations victimes de la violence.