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Lentement, la riposte médicale au Covid-19 s’organise

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Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 21 avril 2020, mis à jour le 21 avril 2020

Si la riposte administrative au Covid-19 a un peu tardé mais s’est progressivement mise en place – quarantaine ou confinement organisés, messages à la population, distanciation physique… -, la réponse médicale était attendue car les capacités hospitalières et d’analyses biologiques du pays sont notoirement insuffisantes pour l’instant. Des premiers pas sont enfin franchis, avec deux nouveaux établissements de santé équipés et préparés pour accueillir et soigner des patients atteints du Sars-nCov-2 et de nouveaux matériels afin de pouvoir opérer plus de tests et d’analyses dans le pays.

C’est tout d’abord l’hôpital pour les Femmes et les Enfants de South Okkalapa qui est désormais apte à recevoir des malades de Covid-19, et ce depuis le 18 avril dernier. Jusqu’à présent, seul l’hôpital de Wai Bar Gyi pouvait traiter efficacement les malades du coronavirus dans la région de Yangon, de loin pour l’instant la plus touchée par l’épidémie. Les cas critiques qui nécessitent intubation ou ventilation sont eux pris en charge par l’hôpital général de Yangon (ancien et nouveau). Désormais 17 patients sont soignés à l’hôpital pour les Femmes et les Enfants de South Okkalapa et 74 à Wai Bar Gyi, dont la capacité maximale se monte en théorie à 90 patients mais qui est déjà près de la saturation. La capacité de traitement du nouvel espace spécial de l’hôpital pour les Femmes et les Enfants de South Okkalapa s’élève à 200 lits, avec 70 soignants dédiés.

C’est donc pour faire face à une plus grande affluence éventuelle – et probable – que le gouvernement de la région de Yangon a transformé le pensionnat de l’Institut central de formation des fonctionnaires, situé dans le quartier de Hlegu, en un centre de traitement du Covid-19. L’établissement a été inauguré le 19 avril dernier et il offre d’ores et déjà 200 places pour d’éventuels malades. Sa particularité est d’être le fruit d’une collaboration entre la région et l’armée, à la demande de la région début avril dernier.

Une telle structure nécessite en effet beaucoup de personnels spécialisés, qui manquaient à la région. Les services médicaux de l’armée vont donc fournir une quarantaine de médecins, infirmiers, aides-soignants, qui viendront s’ajouter aux 70 personnes transférées en ce lieu par le ministère de la Santé et des Sports et aux quelque 60 autres soignants en provenance du secteur privé et qui viendront aussi renforcer l’équipe de ce nouvel « hôpital ».

L’autre bonne nouvelle est le renforcement des capacités de dépistage grâce au don par AA Medical Products, le principal distributeur de médicaments en Birmanie, d’une machine permettant de réaliser plus vite et plus facilement plus d’analyses. La machine, une Cobas 6800 M fabriquée en Suisse par Roche Diagnostic, arrivera en Birmanie à la fin de la semaine (elle est pour l’instant bloquée en Thaïlande pour des questions d’inspections douanières) et elle permettra de réaliser de l’ordre de 1 300 tests en 24h, contre les 300 tests quotidiens actuels que le laboratoire national de santé, le seul pour l’instant habilité pour ces analyses, réalise désormais à grand peine faute de suffisamment de personnel formé.

Pour pallier ce problème majeur du goulot d’étranglement des analyses, la direction de la recherche médicale de Yangon devrait bientôt être capable de procéder à des tests, ce qui soulagera en partie le laboratoire national de santé, et d’ici à deux semaines, le laboratoire de santé publique de Mandalay devrait être lui aussi en mesure de réaliser des analyses, tout comme des laboratoires de Mawlamyine normalement consacrés aux tests de la tuberculose vont être transformés pour tester également le Covid-19.

Selon le ministère de la Santé et des Sports, il y avait au mardi 21 avril au soir 4692 personnes à avoir été testée dans tout le pays, pour 119 cas positifs, 5 morts et 7 guérisons.

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