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Le leader rohingya Mohib Ullah abattu dans un camp au Bangladesh

Le leader rohingya Mohib Ullah assis dans une pièce mal éclairée Le leader rohingya Mohib Ullah assis dans une pièce mal éclairée
Le leader rohingya Mohib Ullah
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 30 septembre 2021, mis à jour le 1 octobre 2021

La méthode qui consiste à exécuter ses détracteurs pour faire taire tout désaccord – l’une des méthodes préférées de l’armée régulière birmane et des groupes qui s’opposent à elle – fait des émules dans les camps abritant les populations dites « Rohingyas » ayant fui l’Arakan en 2016 et 2017 afin de se protéger des massacres et exactions perpétrées par l’armée birmane avec l’appui du gouvernement civil d’alors.

 

C’est ainsi que Mohib Ullah, 48 ans, qui dirigeait la Société des Rohingyas d'Arakan pour la paix et les droits humains, a été abattu le 29 septembre vers 20h dans son bureau du camp de Kutupalong, à Cox's Bazar, au sud-est du Bangladesh. Au moins cinq hommes sont entrés dans l’espace où il travaillait et lui ont tiré dessus à bout portant. Il est mort peu après.

Mohib Ullah avait représenté la communauté rohingya au Conseil des droits de l'homme des Nations unies en 2019. Il a été abattu par des hommes armés non identifiés dans ce qui constitue de fait une guerre maffieuse entre trafiquants peu soucieux de laisser des militants exemplaires comme Mohib Ullah organiser la population contre eux.

Selon diverses Organisations non-gouvernementales (ONG) travaillant dans ces camps de réfugiés, le camp de Kutupalong est aujourd’hui devenu un terrain d’affrontements violents entre au moins deux factions rivales cherchant à contrôler le commerce illicite de médicaments de contrebande à l'intérieur des camps. Le 7 octobre 2020, une douzaine d'abris dans ce camp ont été réduits en cendres dans des affrontements et pendant ces derniers mois, au moins deux mille réfugiés ont été contraints de fuir leurs abris vers d'autres camps pour éviter de nouveau la violence.

Mohib Ullah, devenu un leader populaire et influent au sein de sa communauté en raison de ses initiatives pour garantir ses droits, était de ceux qui refuser ce régime des gangs et qui prônait un retour en Birmanie. Les soupçons de la police comme des ONGs présentent à Kutupalong portent d’ailleurs sur les membres d'un groupe mafieux opposé au rapatriement.

La police locale s’est déployée pour rechercher les tueurs dans les camps de Cox's Bazar et de ses environs mais ceux-ci abritent environ un million de personnes et respecter la loi du silence y est une condition essentielle de survie…

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