L’histoire birmane nous a transmis de nombreux contes, issus de tout le pays. Guillaume Rebière, auteur passionné de la Birmanie, en a fait la traduction. Lepetitjournal.com Birmanie vous les propose.
Il était une fois un village dans lequel vivait un vieil homme qui gagnait sa vie en vendant ses services de maison en maison pour concasser le riz à l’aide d’un mortier. Il n’avait ni ami ni compagnon, à l’exception d’un vieux lapin. Le vieil homme martelait le riz toute la journée et même une partie de la nuit, quand la Lune se montrait, son lapin assis à ses côtés et mangeant les causses que son maître lui lançait.
Une nuit de pleine Lune, le vieil homme se disait à lui-même tout en pilant le riz : « Quelle perte de temps que de séparer le bon grain de l’ivraie après l’avoir pilé. Si seulement j’avais la compagnie d’une vieille femme, elle pourrait s’occuper de trier les grains tout en me tenant compagnie ». La déesse de la Lune entendit ses lamentations et eut pitié de lui. Le jour suivant, elle prit la forme d’une vieille femme et elle vint tenir compagnie au vieil homme. Toute la journée, elle tria les grains, les séparant de l’ivraie, pendant que le vieil homme concassait le riz. La nuit venue elle retourna dans le ciel.
Chaque jour qui passait, la Lune assumait une femme humaine et venait tenir compagnie au vieil homme et à son lapin. A la tombée de la nuit, elle s’en allait toujours, puisqu’elle devait aller briller dans le ciel. Les semaines passèrent ainsi jusqu’à ce qu’un jour le vieil homme lui demande : « qui es-tu ? Pourquoi t’en vas-tu à chaque tombée de la nuit ? ». La vieille femme lui avoua alors qu’elle était la déesse de la Lune. « Emmène-nous avec toi, moi et mon lapin, sur la Lune », implora le vieil homme, « et laisse-nous vivre avec toi pour toujours, car nous nous sentons si seuls sans toi ». La déesse accepta et les emmena avec elle sur la Lune.
Aujourd’hui encore, quand la Lune est pleine, les petits enfants peuvent l’observer attentivement et y voir le vieil homme en train de piler du riz, son lapin assis à côté de lui.