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Le point sur le Coronavirus en Birmanie

La situation du coronavirus en Birmanie au 12 mars 2020La situation du coronavirus en Birmanie au 12 mars 2020
La situation du coronavirus en Birmanie au 12 mars 2020, 20h
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 12 mars 2020, mis à jour le 13 mars 2020

Six citoyens birmans revenant des régions de Corée du Sud les plus touchées par l’épidémie de SARS-CoV-2 (anciennement nCoV-2019) ont été placé à l’isolement dans l’hôpital des Femmes et des Enfants de Yangon, où ils vont demeurer en observation durant 14 jours. Les autres passagers du vol, même s’ils provenaient de régions encore officiellement indemnes, ont été mis en quarantaine chez eux ou à l’hôtel. Selon le ministère de la Santé et des Sports, en tout, Il existe aujourd’hui 88 personnes en observation médicale dans tout le pays, toute provenant de pays touchés comme la Chine et la Corée du Sud, et toutes testées négatives pour l’instant. Deux cas suspects, dans la région de Magwé, attendent pour l’instant le résultat de leur test de laboratoire.

Toujours par souci de prévention, Nay Pyi Taw a fait savoir à l’Italie, la Corée du Sud et l’Iran que pour entrer en Birmanie leurs ressortissants devraient dorénavant disposer d’un certificat médical attestant qu’ils n’étaient pas porteurs du SARS-CoV-2 et que cela avait été vérifié par un test officiel. En revanche, les vols en provenance de ces pays continueraient à être accueillis, ce qui de fait ne concerne que la Corée du Sud. A ce jour, seuls trois Birmans ont été testés positifs au SARS-CoV-2, deux prisonniers dans le Hubei, en Chine, et une femme de ménage à Singapour.

Avec cette politique de prévention et de confinement des malades éventuels mais aussi de ceux qui ont été en contacts avec eux, associée à des ateliers d’informations et de formations des personnels médicaux, la Birmanie suit à la lettre à la fois les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et celles des experts sur place dans le pays, dont le médecin français Olivier Cattin, de l’hôpital Parami/Samitivej, un des rares praticiens de Birmanie avec l’expérience d’une épidémie similaire puisque lorsqu’il était au Vietnam, il a dû faire face à l’explosion du Sras en 2002-2003, officiant à l’époque dans un service spécialisé qui recevait les patients atteints de ce mal d’un nouveau genre.

Ce que les médecins savent pour l’instant avec certitude sur le SARS-CoV-2

Au point de vue purement médical, les dernières études ou résultats, constitués à partir d’observations collectées et regroupées dans de nombreux hôpitaux de la planète, et notamment des Etats-Unis, aboutissent aux constatations suivantes :

  • Les symptômes les plus courants sont une semaine de douleurs musculaires, de malaises, de toux et de faible fièvre qui évoluaient vers un état plus sérieux durant la deuxième semaine. En moyenne, les problèmes pulmonaires et respiratoires apparaissent au bout de 8 à 9 jours seulement. La fièvre est rarement très forte, le développement de la maladie est lent et progressif, à la différence de la grippe classique qui frappe vite et fort.
  • Les co-infections avec d’autres virus s’attaquant aux systèmes respiratoires sont inférieures à 2%, ce qui signifie que quelqu’un ayant un de ces virus n’a pas besoin d’être testé pour le SARS-CoV-2.
  • Jusqu’à présent, on n’a quasiment pas observé de maladies bactériennes opportunistes, qui constituent une forte source de morbidité et mortalité dans le cas des infections de grippe classique.
  • Aux Etats-Unis, tous les patients qui l’ont accepté sont traités au Remdesivir, ce qui est également la recommandation en France. Les résultats sont pour l’instant satisfaisants.
  • Dans les hôpitaux, pour soulager la pression sur les soignants, toutes les personnes peu ou très peu exposées à la maladie mais ne présentant aucun symptôme ont été autorisées à revenir travailler après seulement 9 jours de quarantaine. Un système qui repose sur l’observation collectée à partir d’une cohorte chinoise, dont le sérieux a été confirmé par l’OMS, que les symptômes apparaissent entre 2 et 9 jours après la contamination, avec une médiane à 5 jours.
  • Pour considérer un patient comme guéri ou pouvant quitter l’isolement, il convient d’avoir deux tests ARN négatifs consécutifs à plus de 24h.
  • Le séquençage de plus de 200 exemplaires du virus sur le temps moyen montre une homologie de 99,9% et pas d’évolution, ce qui signifie que le SARS-CoV-2 ne mute pour l’instant pas. Une excellente nouvelle puisque les mutations augmentent souvent la virulence et la transmission. Celle-ci semble finalement moins efficace qu’avec la grippe, une autre bonne nouvelle.

Le risque principal ? Faire n’importe quoi en se croyant très malin

L’OMS et les divers experts des maladies comme le SARS-CoV-2 recommandent avant tout une stratégie d’évitement, de prévention et d’isolement. Tout cas suspect doit être isolé, toutes les personnes ayant été en contact avec le dit suspect doivent alors tracées, retrouvées et isolées à leur tour. Cette deuxième étape n’est pas encore assez suivie et c’est une erreur, estime l’OMS. A l’isolement, les malades sont traités avec des antivirus comme le Remdesivir et mis en assistance respiratoire dans les cas les plus graves. Il est important de noter que les victimes qui décèdent du mal sont presque toutes des personnes déjà fragiles. Un individu en bonne santé qui pense être atteint et suit alors les procédures normales (ne pas se déplacer, éviter les contacts avec d’autres, appeler pour une consultation afin qu’une ambulance spécialisée vienne le prendre en charge si besoin, accepter l’isolement comme un bon moyen de se soigner et de protéger les autres) n’a de fait pas beaucoup à s’inquiéter. Ce qui ne doit bien sur pas faire baisser sa garde mais juste garder la tête froide et ne pas s’affoler sans raison.

La Food and Drug Administration, l’instance de régulation des biens alimentaires et de santé, signale qu’outre-Atlantique (ou outre-Pacifique selon l’endroit où on se situe…), les produits frauduleux pullulent déjà, avec tous en commun leur inefficacité absolue, leur coût vertigineux et de vrais risques d’empoisonnement en absorbant des matières dangereuses. Le nombre de cas médicaux liés à tous ces produits « miracles » est en forte augmentation, note l’instance. C’est ballot !

 

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