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Le médecin qui a failli se faire lyncher mis en détention provisoire

Kyaw Win Thant lors de ses excuses forcéesKyaw Win Thant lors de ses excuses forcées
Kyaw Win Thant lors de ses excuses forcées

Kyaw Win Thant, le médecin qui a failli se faire lyncher par une foule en délire mardi dernier serait en détention provisoire depuis jeudi dernier, selon l’agence Reuters. Mardi 19 mai, il avait dû se rendre au monastère Koenawin de Meiktila afin d’y faire des excuses forcées pour ses propos tenus contre les moines sur Facebook et là plusieurs centaines de moines et de militants intégristes bouddhistes l’attendaient pour essayer de le lyncher. Difficilement exfiltré par la police, le praticien de 31 ans avait ensuite disparu.

La nouvelle est donc tombée vendredi dernier, affirme Reuters : il a été mis en examen et en détention préventive pour « insulte à la religion et aux croyances religieuses », une disposition de la loi birmane qui n’est appliquée dans le pays que contre ceux qui « insultent » le bouddhisme, les attaques contre les autres religions se faisant systématiquement en toute impunité, voire étant dans certains cas encouragées, comme celles allant à l’encontre de l’Islam.

Dans des messages aux invectives de fait très violentes à l’encontre des moines du monastère Koenawin, Kyaw Win Thant, 31 ans, s’en prenait à tous ceux qui s’opposent à l’introduction de l’éducation sexuelle au programme du Grade 11, l’équivalent de la terminale française. Ce nouveau sujet dans le programme scolaire fait en effet l’objet d’une forte polémique aujourd’hui, entre ceux qui, comme les moines de Koenawin et plus généralement la partie conservatrice de la population, déclarent que « l’éducation sexuelle est contraire au bouddhisme et la culture birmane » et ceux qui, comme le médecin de 31 ans, rappellent qu’environ « 50 000 adolescentes se retrouvent enceintes contre leur gré chaque année en Birmanie » et que l’éducation sexuelle serait un moyen d’éviter cela en partie.

L’article 295(a) du Code pénal birman prévoit une peine maximale de deux ans de prison pour le crime « d’insulte à la religion ».

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