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Le masque « chirurgical » désormais obligatoire à Yangon et Mandalay

les masques deviennent obligatoires et devront être correctement portés par tous en Birmanieles masques deviennent obligatoires et devront être correctement portés par tous en Birmanie
les masques deviennent obligatoires et devront être correctement portés par tous

Le port du masque facial pour contenir la contagion par la Covid-19 va se généraliser en Birmanie, où plusieurs régions et états viennent de le rendre obligatoire. Le masque est obligatoire à Yangon depuis hier, à Mandalay depuis le 9 mai, dans le Tanintharyi, l’Ayeyarwady et le Kachin depuis quelques jours également, là sans précision car le flou juridique règne un peu…  Pour imposer le port du masque, les divers gouvernements régionaux se réfèrent en effet à la loi de 1995 sur la prévention et le contrôle des maladies contagieuses… mais souvent dans la gestion de la crise de la Covid-19, les décisions et les annonces ont été prises avant de spécifier dans quel cadre juridique elles seraient appliquées. Ici, la loi ouvre à des sanctions qui vont de 1 000 kyats (environ 70 centimes d’euro) d’amende jusqu’à six mois de prison ferme, tout dépendant de la politique et des recommandations locales. Aucun gouvernement n’a pour l’instant donné de date limite à ce port de masque.

A Mandalay, le gouvernement régional comme la municipalité ont opté pour une approche pédagogique : un peu de bâton, mais surtout beaucoup de carottes. Ceux qui sont pris sans porter de masque doivent payer une amende immédiate de 1 000 kyats mais reçoivent aussi deux masques de base – sachant qu’un tel masque revient entre 350 et 500 kyats dans les boutiques « normales » mais peuvent devenir bien plus chers dans certains cas de spéculation s’il y a pénurie locale – afin de commencer à en porter un devant les officiels dès l’infraction constatée. Lesquels officiels ont d’abord arpenté les lieux publics encore ouverts, tels les marchés. Et ce sont plus d’une centaine de marchands qui se sont fait prendre le nez hors du masque. Ils ont eu droit à leur amende, a leurs masques et à des explications sur la prévention et sur les raisons de l’importance de porter un masque, explications qui ont aussi bénéficié à toutes les personnes présentent sur le marché à ce moment-là. Et le gouvernement régional a clairement fait savoir qu’après cette phase de sensibilisation, ce serait le coup de massue à partir du 15 mai pour tous ceux qui ne veulent obtempérer, avec un relèvement conséquent des sanctions : d’abord l’amende montera à 5 000 kyats, et ensuite les peines de prison pourraient commencer à tomber…

Dans le Tanintharyi et l’Ayeyarwady, l’amende est d’ores-et-déjà de 5 000 kyats pour toute personne sortant sans le visage couvert d’un masque. Et à Yangon aussi, depuis hier 13 mai, le masque est devenu obligatoire en public. L’agglomération héberge l’écrasante majorité des cas positifs à la Covid-19 et le gouvernement régional a décidé de suivre l’exemple de celui de Mandalay en instituant un système d’amende, mais là sans la partie pédagogique : c’est 5 000 kyats immédiatement. Un élu explique que « la prévention a déjà été largement faite. Les gens doivent aussi être un peu responsable ». Partout en Birmanie, l’infraction visée n’est pas seulement l’absence de port de masque mais aussi un port inadéquat, comme l’avoir sur le menton, ce que beaucoup de gens font.

Une raison à cela est l’assuétude d’un très grand nombre de Birmans à la noix d’arec, également nommée bétel, que hommes comme femmes chiquent allègrement avant de recracher un jus carmin qui teinte les rues et les cours du pays. Lorsqu’on porte un masque, il est plus difficile de chiquer, mâcher et cracher, et retirer/remettre la protection durant la journée signifie qu’elle s’use très vite et oblige à en acheter plus, avec un coût au final non-négligeable pour les individus. Daw Aung San Suu Kyi elle-même a d’ailleurs reconnu avant-hier que les masques jetables n’étaient pas une solution à terme car cela coûter trop cher, sans compter la pollution engendrée. Elle prône les masques de tissus lavables et affirment qu’à l’avenir « tout le monde sortira avec un masque comme on sort avec des chaussures ». Il est courant en Birmanie de voir des gens circulant nus pieds…

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