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La troisième vague de Covid-19 prête à submerger la Birmanie

Covid-19 troisième vague BirmanieCovid-19 troisième vague Birmanie
La vague, d'Hokusai (DR)
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 5 juillet 2021, mis à jour le 5 juillet 2021

Dimanche 4 juillet, la Birmanie a enregistré 2 318 nouveaux cas de Covid-19, un record absolu pour les infections détectées quotidiennement. Et sur la même journée 35 personnes sont mortes officiellement de la maladie, ce qui porte le nombre total de décès à 3 419 dans tout le pays, selon le ministère de la Santé et des Sports (MOHS). Début juin 2021, le nombre de cas quotidien identifiés s’élevait à environ une centaine. Les cas se retrouvent désormais partout dans le pays, même si certaines régions sont devenues des foyers infectieux, comme le nord de l’état de Shan, la région de Mandalay et celle de Bago, la zone frontalière avec l’Inde, autour de Kalay notamment, une bonne partie du Sagaing, et le centre et nord de l’état de Chin. A tel point que le confinement est de retour dans plusieurs villes et que les restrictions un temps levées sont de retour.

 

Ainsi à Yangon, les autorités régionales ont ordonné aux restaurants de la région de ne plus accueillir de clients à table et de recommencer à ne servir que des plats à emporter. A Mandalay, la décision est plus radicale, avec un retour au confinement strict. Il en va de même dans la région de Bago, dans le Sagaing ou dans le nord de l’état de Shan. Ce sont pour l’instant en tout 26 villes du pays qui renouent avec les restrictions quant aux rassemblements et aux sorties, et qui vivent à nouveau sous le régime du « restez chez vous » sans qu’une date limite n’ait été à ce jour fournie. Dans d’autres zones, comme dans la région de Sagaing, ce sont tous les lieux de loisirs ou les gens se croisent - KTV, clubs, restaurants, tea-shops, etc. – qui ont reçu l’ordre de fermer entre le 5 au 19 juillet. Dans le Shan, les villes de Lashio, Laukkai et Naung Cho sont elles aussi placées sous le régime du « restez chez vous ». Seules les personnes travaillant pour le gouvernement sont autorisées à se rendre sur leur lieu de travail.

 

Depuis le début de la crise de la Covid-19 en Birmanie – le premier cas a été signalé le 23 mars 2020 -, les réponses des autorités ont été pour le moins chaotiques et approximatives, les dirigeants eux-mêmes s’affranchissant volontiers des règles qu’ils édictés pour la population. Aucun programme de vaccination n’a jamais vraiment commencé et le coup de force militaire du 1er février n’a certes pas aidé, des milliers de médecins, de volontaires et de fonctionnaires décidant de se mettre en désobéissance civile. Les données actuelles sur la maladie sont d’ailleurs partielles et l'ampleur réelle de l'épidémie est inconnue car de nombreux hôpitaux, cliniques et laboratoires fonctionnent au ralenti ou pas du tout du fait du manque de personnel avec le mouvement de désobéissance civile.

 

Quant à la vaccination, les généraux birmans ont demandé l’aide de leurs alliés chinois et russes et les médias d'Etat annoncent l’arrivée imminente de deux millions de doses de vaccins en provenance de Russie alors que le MOHS déclare négocier avec la Chine pour acheter davantage de doses. Des vaccins non-homologués circulent déjà dans certaines entreprises dont les dirigeants exigent même de leurs employés qu’ils les utilisent. Récemment, la Birmanie a confirmé la découverte des nouvelles mutations du coronavirus dans le pays, dont la variante Delta, dite « indienne », la plus infectieuse.

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