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Hausse du nombre de victimes de l’érosion des berges de l’Ayeyarwady

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Écrit par Julia Guinamard
Publié le 21 juillet 2020, mis à jour le 22 juillet 2020

Malgré le faible début de la saison des pluies, les crues menacent car l’eau est tombée en grande quantité là où les grands fleuves ou rivières de Birmanie prennent leur source.

Malgré les faibles pluies – pour une saison des pluies… - dans le centre et le sud du pays, les inondations menacent car à l’inverse l’eau est tombée du ciel en grande quantité dans le nord, là où les grands fleuves ou rivières de Birmanie prennent leur source. Le vice-président Henry Van Tho a d’ailleurs passé la journée du 20 juillet à inspecter les dégâts que les crues de l’Ayeyarwady ont occasionnés aux protections établies près d’Amarapura, à côté de Mandalay. Des protections qui n’ont guère été efficaces puisque plus de 4 000 personnes ont dû abandonner leurs foyers en urgence. C’est la porte d’une station de pompage qui a cédé, laissant passer d’un seul coup hectolitres et hectolitres. Les secours ont réparé tant bien que mal avec de grosses pierres déplacées par grues pour boucher les voies d’eau. Pour l’instant cela tient mais il va en falloir beaucoup plus avant que ces protections soient de nouveau aptes à tenir leur rôle protecteur.

Les zones non-protégées ont, elles aussi, commencé à souffrir comme à Amarapura. Ainsi dans la région de Magwé, le nombre de déplacés à cause de l’érosion des berges de l’Ayeyarwady est en hausse. Selon la direction de la gestion des catastrophes naturelles, entre le 1er avril et le 9 juillet, 300 foyers ont été déplacés, contre 200 en 2019. En cause, les importantes pluies qui touchent les régions du Nord, où l’Ayeyarwady prend sa source. Les pluies se répercutent sur le niveau de l’eau, causant ainsi des crues. Le débit des rivières est donc plus fort et l’eau grignote les berges. « Nous avons reçu une aide financière de la direction de la gestion des catastrophes naturelles. Néanmoins, nous devons hypothéquer nos biens pour pouvoir acheter un nouveau terrain. Nous avons également perdu des terres agricoles à cause de l'érosion des berges. Nous devons recommencer notre vie, construire des maisons et des bâtiments religieux », explique un habitant. La direction de la gestion des catastrophes naturelles a attribué à chaque ménage une aide de 100 000 kyats (environ 65 €) pour l’achat de matériaux de construction. Une aide alimentaire de 2 100 kyats (de l’ordre de 1,3 €) a également été attribuée à chaque membre d’un foyer. Au total, le département a consacré 30 millions de kyats (près de 19 000 euros) de compensation. Mais seulement 21 villages vont bénéficier de l’aide financière récemment votée alors qu’une cinquantaine l’ont demandée.

En mai en effet, un budget de 5,3 milliards de kyats (environ 3,5 millions d’euros) a été voté pour la protection des berges pour l’année fiscale 2020 – 2021. Mais les investissements sont majoritairement destinés à l’entretien des voies navigables au détriment de la protection des berges elles-mêmes. Pour faciliter la navigation, les digues sont souvent en bois ou en béton. Ces matériaux n’absorbent pas le surplus d’eau, contrairement à la terre. L’eau, piégée dans son lit, a son débit qui augmente ce qui favorise l’érosion des berges. Et donc entretien les craintes des riverains.

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