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Daw Aung San Suu Kyi de retour sur Facebook

La page d'accueil du compte Facebook de Daw Aung San Suu KyiLa page d'accueil du compte Facebook de Daw Aung San Suu Kyi
La page d'accueil du compte Facebook de Daw Aung San Suu Kyi

Alors que le président Win Myint est étrangement absent de la scène depuis le début de la crise du coronavirus dans le monde, Daw Aung San Suu Kyi fait feu de tout bois et retrouve sa communication un temps oublié de « mère protectrice » de la patrie. Elle a ainsi décidé le 1er avril dernier de réactiver son compte Facebook, ouvert le 6 avril 2016 mais en sommeil depuis. Dans son premier post, elle a été honnête, reconnaissant n’avoir aucune envie d’utiliser le réseau social, « mais je vais malgré tout m’y mettre parce que cela me permet d’être en contact direct et efficace avec la population dans cette crise du coronavirus ». En à peine une heure ce premier post a reçu 82 000 « Like », 13 000 commentaires – pas tous toujours positifs… - et 20 000 « Share » ce qui lui a donné une idée de la puissance de communication de l’outil.

Celle à qui il a été souvent reproché de vivre dans une tour d’ivoire depuis son succès aux élections de 2015 et de n’avoir que peu de prise avec la réalité à cause de son entourage, accusé de filtrer les informations qui lui sont transmises, n’a pas hésité à se montrer dans des échanges en direct avec divers responsables gérant la crise en cours ou à répondre en direct à des questions qui lui sont posées. Elle a reconnu « que ce n’est pas si facile d’utiliser Facebook. Cela me prend du temps de taper car j’en suis juste au début mais je suis heureuse de pouvoir échanger avec la population sur ses préoccupations principales. Avec la pratique je vais devenir plus rapide ».

D’après ses premiers échanges, la dirigeante retient quatre points essentiels qui posent problèmes à ses concitoyens :

  • les salaires journaliers et les revenus des gens durant cette période où le pays tourne au ralenti.
  • la difficulté à se procurer des masques et leurs prix parfois outrageux
  • le prix de l’électricité, avec une demande de réduire le coût de ce poste budgétaire pour les ménages
  • le coût de la facture internet

Elle a donc décidé de répondre point à point :

Pour le premier sujet, « des mesures sont prises pour essayer de faire le mieux possible avec l’argent de l’état et avec l’argent du fonds spécial pour le Covid-19 ». Elle a ajouté de manière assez étonnante – comme si cela n’allait pas de soi… - qu’il fallait « prendre en compte l’ensemble du pays, pas seulement quelques zones ou régions. Je vous demande à tous de contribuer à ce fonds car il y a beaucoup à faire ».

Sur le deuxième point, elle a expliqué que durant ce mois d’avril, le ministère de la Santé et des Sports prévoyait de distribuer 6,3 millions de masques à la population et que des commandes étaient déjà passées. La population de la Birmanie s’élève à 54 millions d’habitants.

Sur la facture d’électricité, il s’agit d’un point qui a suscité une vraie colère de la population l’été dernier au moment de la forte augmentation du prix de cette source d’énergie. Une augmentation qui a été jugée absolument essentielle par tous les acteurs économiques collaborant avec le gouvernement birman car l’électricité est très fortement subventionnée - encore aujourd’hui - et cela n’est pas tenable financièrement pour le pays sur la durée, d’autant qu’il se prive ainsi des moyens d’investir massivement dans d’autres secteurs importants, comme la santé et l’éducation. Percevant certainement dans les commentaires reçus à quel point le sujet est sensible, elle a juste répondu que « le gouvernement cherchait la meilleure solution pour faire en sorte de réduire cette facture ».

Et enfin pour conclure sur le coût de l’internet, elle a constaté que les opérateurs télécoms avaient déjà fait un effort de réduction de leurs tarifs.

Elle a ensuite repris son personnage maternel jamais avare de recommandations (sans jamais non plus s’étendre sur les moyens de mettre ces recommandations en œuvre…) en demandant à ses concitoyens de bien respecter une distance physique entre eux par précaution mais ce faisant de ne pas oublier les concepts bouddhistes de Metta (la bonté aimante) et de Karunar (la compassion). Depuis quelques semaines, Aung San Suu Kyi prend grand soin d’inclure systématiquement des références bouddhistes dans tous ses discours ou interventions.

Elle a conclu son dernier post en date du 6 avril 2020 sur Facebook en rappelant que « nous sommes tous des enfants de l’Union [de Birmanie] et que nous partageons tous le même pays ».

 

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