Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Marc Guyon, candidat de l’Union des droites pour la 11ème circonscription (Europe orientale, Asie, Océanie), a répondu à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Au niveau politique, je viens de la droite classique, militant UMP et LR, j’ai soutenu Nicolas Sarkozy, puis en 2021 j’ai décidé de m’engager pour Eric Zemmour car le ressentais la même énergie, la même flamme, le même engouement populaire qu'avec Sarkozy.
Je suis également un élu, conseiller des Français de l’étranger pour Hong Kong et Macao. Aux élections des Français de l’étranger en 2021, j’ai présenté une liste « apolitique », c’est-à-dire sans étiquette. Tout le monde savait que j’étais de droite, mais je faisais de mon indépendance un sujet primordial. C’est seulement avec l’arrivée d’Éric Zemmour que j’ai décidé de « sortir » de mon indépendance car j’ai cru à un véritable renouveau, un bouleversement, un homme providentiel. Finalement, ce n’était pas tout à fait ça, mais quand même une très belle expérience.
Cela m’a d’ailleurs permis de devenir le candidat Reconquête aux élections législatives en 2022, ayant obtenu plus de 10% des suffrages, terminant en 3e position.
J’ai également été candidat aux élections sénatoriales de 2023, avec un résultat de 5 voix, ce qui était plutôt bon étant donné le nombre de grands électeurs « patriotes ». De plus, j’ai réalisé le meilleur score de la droite nationale, comparé au RN avec 3 voix, et Reconquête avec 0 voix.
Désormais, je suis à nouveau indépendant, même si je soutiens l’initiative de Marion Maréchal, et que je souhaite l’arrivée de Jordan Bardella comme premier ministre. Je serai certes un député indépendant, mais je siègerai et voterai avec la majorité de Jordan Bardella.
Au niveau professionnel, je suis contrôleur de gestion, devenu entrepreneur. Mes centres d’intérêt sont notamment les arts martiaux et sports de combat, ainsi que tout ce qui est lié au networking et à l’aide au développement des entreprises, notamment les entreprises françaises souhaitant se développer à l’étranger.
Au niveau personnel, j’ai 40 ans, je suis marié, j’ai deux 2 fils de 8 et 6 ans qui se prénomment François et Louis. Je réside à Hong Kong depuis 12 ans, après avoir effectué un VIE de 2 ans au Royaume-Uni.
Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Principalement 3 raisons : J’en ai le devoir, j’en ai la légitimité, et je dois faire passer un message.
Le devoir, car plus de 10% des électeurs en 2022 m’ont fait confiance afin de devenir le meilleur représentant de la droite, comparé à la candidate LR (6,37%) et au candidat RN (2,69%).
Depuis 2022, j’ai continué à travailler tous les jours, afin de rester au contact des compatriotes de ma circonscription. Beaucoup comptent sur moi pour défendre nos idées, au-delà de la politique : développer notre vision du patriotisme, en dehors des partis politiques. Ils me soutiennent pour que j’aille au combat ; je dois donc me montrer digne de leur confiance.
Je suis légitime, car je suis un élu local. Je réside dans ma circonscription, et comme je l’ai déjà dit j’ai été le premier représentant de la droite aux dernières législatives en 2022 et le premier représentant de la droite nationale aux sénatoriales en 2023. Dans ces conditions, il serait incompréhensible que je ne me représente pas. Si j’avais 60 ou 70 ans peut-être, mais là non. J’ai 40 ans ; la politique est pour moi un combat, pas un endroit où me caser pour ma retraite.
Enfin, j’ai un message à faire passer : celui de faire de la politique autrement, sans magouilles et copinage, et de prêter attention aux personnes, aux individus, avant les étiquettes et les accords politiciens.
Beaucoup me diront que je suis idéaliste, que la politique c’est comme ça, qu’on n’y peut rien. Mais je ne suis pas d’accord, je pense que l’engagement politique peut très bien se faire en dehors des partis, tout comme je le fais en tant que Conseiller des Français de l’étranger depuis 2021.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
J’y vis depuis 12 ans ; et je suis conseiller des Français de l’étranger pour Hong Kong et Macao. Je représente donc, avec mes 3 autres collègues, les compatriotes de notre circonscription.
De plus, mes parents sont nés au Vietnam, ma mère d’origine chinoise, et mon père d’origine franco-vietnamienne.
Enfin, mon épouse est hong-kongaise, et nos enfants sont donc binationaux.
Je suis implanté dans la communauté française mais aussi locale, vous pouvez retrouver divers articles à mon sujet dans la presse locale ; au sujet des arts martiaux ou de mon engagement dans la communauté française.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?
Tout d’abord, permettez-moi de vous dire que je déteste l’écriture inclusive ! Mais bon, ce n’est que mon avis personnel, je respecte tout à fait ceux l’utilisent.
Le fait d’être un élu local me met au quotidien au contact des Français de l’étranger et de leurs problématiques. Cela dépasse ma circonscription consulaire, puisque je connais bien les pays de notre circonscription, ayant développé de nombreux réseaux et des contacts politiques et métapolitiques à travers ces pays.
J’ai été le président de l’UFE Hong Kong pendant plus de 5 ans, et administrateur de l’UFE Monde. Je connais bien les Français de l’étranger, autant au niveau associatif que politique.
En tant qu’élu local, je suis également impliqué dans les conseils consulaires, les commissions de bourses scolaires, les affaires sociales, je suis régulièrement sollicité par l’administration et les parlementaires afin de faire un point sur la situation des Français de ma circonscription ; c’est la raison pour laquelle je pense qu’une expérience d’élu local est importante avant d’avoir une expérience de parlementaire.
C’est pourquoi je crois en la légitimité des élus locaux pour se porter candidat à l’élection législative : ils connaissent les problématiques de terrain. Avoir une expérience d’élu local n’est pas indispensable, certes, mais c’est une garantie de préoccupation des intérêts des Français de l’étranger. Si un candidat sans expérience politique locale est élu essentiellement grâce à son étiquette et son parti, il y a toujours un risque qu’il fasse passer les intérêts de son parti avant les intérêts des compatriotes de sa circonscription (en supposant qu’il réside dans sa circonscription), comme l’a fait Mme Genetet au sujet de la CSG-CRDS.
Comment voyez-vous le mandat de député ?
Le député joue un double rôle : celui d’un élu national, et celui d’un représentant local.
Je suis contre le fait de parachuter des candidats, je souhaite la suppression de cette possibilité car je crois aux valeurs de légitimité : pour être candidat dans une circonscription, il faudrait idéalement habiter dans celle-ci. Et plus globalement, si on est candidat dans une circonscription dans laquelle on ne peut pas voter pour soi-même, peut-on dire qu’on est légitime ?
En tout cas, le mandat de député est bien entendu politique. Nous avons cette fois l’occasion historique de faire gagner la vraie droite, il faut voter. Je siègerai avec cette majorité menée par Jordan Bardella, je voterai les lois du groupe RN et de leurs alliés, tout en conservant mon indépendance.
Ce mandat de député doit être le mandat des Français de notre circonscription et non pas le mandat d’un militant d’un parti politique. La danger avec le fait d’avoir une étiquette RN, c’est le fait d’être soumis à des consignes de vote de son propre parti.
Moi député, au contraire, je serai libre de défendre les intérêts des Français de l’étranger, et de voter contre les propositions de loi gauchistes sur le plan économique, ou qui entrent en conflit avec les intérêts des Français de l’étranger.
Par exemple, Anne Genetet, notre députée, a dû défendre le maintien de la CGS CRDS, non pas parce qu’elle le voulait, mais parce qu’elle y était contrainte, par sa propre majorité. Ainsi, elle a trahi les intérêts des Français qui l’ont élue. Je ne ferai pas cela.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?
Il y a de nombreux défis « de terrain », le social, les visas, la santé, la CFE notamment pour nos compatriotes retraités en Thaïlande. Il y a aussi l’éducation et les bourses scolaires, dans des pays où la vie est chère comme au Japon.
Mais au-delà de ces défis « apolitiques », pour moi le principal défi et de renouer avec la politique.
Je rencontre beaucoup de compatriotes qui « pensent comme moi » mais ne veulent pas être en politique, ils ne veulent pas d’étiquettes. Ils veulent agir, mais pas entrer dans des cases.
Comme Bruce Lee qui parlait de l’art de combattre sans vraiment combatte, pour moi c’est l’art de faire de la politique sans vraiment faire de la politique !
En d’autres termes, je veux réconcilier les Français avec le politique, en les aidant à recréer un lien avec la France à travers des engagements « apolitiques », dans le sens « sans étiquettes ».
Ceci pourrait être une façon de répondre à l’un des principaux défis de notre circonscription, qui est l’abstention. Nous ne sommes pas en Europe ; nous sommes loin de la France. Beaucoup de nos compatriotes sont déconnectés de la France et encore plus de la vie politique française ; je veux contribuer à régler ce problème.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Ma campagne est organisée avec de nombreux soutiens indépendants, rencontrés au fil des années et notamment depuis les élections législatives de 2022. Par exemple, le responsable 2022 de Reconquête aux Philippines et le responsable 2022 de Reconquête à Taiwan font partie des vrais patriotes de notre circonscription, qui continuent à me soutenir car ils ont compris comment les partis politiques fonctionnent.
Mon suppléant est celui qui a créé Reconquête Hong Kong. Quand il a fallu trouver un suppléant de toute urgence étant donné les délais de candidature pour ces élections, j’ai immédiatement pensé à lui. C’est un homme de convictions, jeune, dynamique, et au courant de tout mon parcours chez Reconquête. Nous faisons partie d’une nouvelle génération de militants politiques : ceux qui ont des convictions, mais aussi du bon sens et de la sincérité. Contre les appareils partisans ; pour la méritocratie et le travail de terrain.
Mon mandataire financier est une ancienne expatriée à Hong Kong, désormais de retour en France. Elle a été mon mandataire financier pour les législatives 2022 et sénatoriales 2023. Nous sommes toujours ensemble, et ensemble nous continuons à nous battre pour la France.
J’avais également des soutiens chez des responsables sympathisants de l’UPR, mais malheureusement tout cela s’est neutralisé avec l’arrivée surprise de Francois Asselineau « chez nous ». Là encore, j’appelle les sympathisants d’Asselineau à la raison, à voter pour un candidat de terrain, l’un des leurs. J’ai confiance en leur intelligence car ce sont généralement des personnes très cultivées et curieuses, qui se posent les bonnes questions. Ils savent suivre les analyses de François Asselineau lors de longues vidéos, ils sauront aussi analyser la situation de notre circonscription avec clairvoyance. L’élection législative est très différente de l’élection présidentielle ou des élections européennes ; je pense que nos électeurs comprennent cela.
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?
Je souhaite que la France redevienne la France. Je suis en Asie en partie car je ne reconnais plus la France. Je voterai toutes les lois qui rétabliront l’ordre et la sécurité en France, et permettront le retour de son rayonnement à travers le monde.
Je veux également une France compétitive et qui attire les investissements étrangers, comme Hong Kong ou Singapour.
J’ai de la peine pour mes amis asiatiques qui arrivent en France en touristes et qui se font agresser et racketter. Je veux que les choses redeviennent normales dans notre beau pays.
Par ailleurs, étant donné mon attache et mon affection pour notre circonscription, je souhaite également mener une action de terrain : le développement de réseaux locaux partout dans notre circonscription, afin de générer une communauté d’entraide. Cette élection est en quelques sortes le « premier round » des élections des conseillers des Français de l’étranger en 2026, j’en profite et je l’assume. Dès à présent, j’appelle tous les Français patriotes à rejoindre notre combat, afin de planter les graines d’une grande victoire patriote et indépendante des partis politiques en 2026.