

Dans la très violente répression – plusieurs charniers ont été découverts dans des forêts de la région - que l’armée régulière mène contre les milices des Forces de défense du peuple (PDF) de Kani et de Mingin (Les PDF sont des milices combattantes qui déclarent obéir au gouvernement d’unité nationale (Nug) en exil), les militaires ont décidé de jouer la carte de la communication. Ou plutôt de l’absence de communication… Les autorités locales ont fait couper tous les réseaux de téléphonie des circonscriptions de Kani et Mingin à l'exception de celui de Mytel, dont les actionnaires en Birmanie sont… les militaires. En temps normal, la population de cette région utilise surtout les opérateurs MPT et Ooredoo, les seuls à proposer une connexion de qualité correcte. Il leur faudra désormais recourir à Mytel s’ils veulent téléphoner ou accéder à internet. Selon un journaliste local, la Tatmadaw fait couper les communications au fur et à mesure que se troupes progressent d’une circonscription à une autre. En conservant Mytel, les militaires font preuve de finesse tactique puisqu’ils ne privent pas la population de communication tout en limitant l’accès à la téléphonie, donc en limitant la possibilité d’envoyer des photos ou des vidéos, et en se facilitant la surveillance des échanges passant par Mytel, puisqu’ils en sont les propriétaires. Il est évident que les PDF locales vont avoir de plus en plus de difficultés à s’organiser si elles ne peuvent plus communiquer par téléphone.
Sur le même sujet
