Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. François Asselineau, candidat du parti Union Populaire Républicaine pour la 11ème circonscription (Europe orientale, Asie, Océanie), a répondu à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
François Asselineau, 66 ans, marié, 2 enfants, j'ai un parcours professionnel dans la haute administration française. J'ai rejoint le service de l'État, attiré par le souci du bien commun et par amour pour mon pays et pour mes concitoyens. Après avoir été diplômé d'HEC et être sorti vice-major de l'ENA, j'ai débuté ma carrière à l'Inspection générale des finances. J'ai ensuite rejoint différents cabinets ministériels.
J'ai aussi créé un mouvement politique, l'Union populaire républicaine (UPR), le 25 mars 2007, pour appeler les Français à se rassembler en dehors du clivage droite-gauche pour faire sortir la France de l'Union européenne, de l'euro et de l'OTAN. Ce mouvement a constamment été classé en « DIVERS » par le ministère de l'Intérieur, y compris aux dernières élections européennes de 2024, c'est-à-dire ni à droite, ni à gauche, ni à l'extrême gauche, ni à l'extrême droite. J'ai été notamment candidat à l'élection présidentielle de 2017.
Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?
La France s'enfonce dans une situation catastrophique à tous égards, qu'il faut être aveugle pour ne pas voir : baisse du niveau de vie, disparition de nos agriculteurs familiaux, désindustrialisation, explosion de l'endettement public, sous-investissement chronique, fermeture de services publics, pression fiscale confiscatoire, dégradation de l'enseignement, immigration incontrôlée, montée de la violence, menace de guerre civile, incertitude sur la survie même de notre pays, etc.
Cette angoisse pour l'avenir de notre pays est encore accrue par la marche folle à la guerre avec la première puissance nucléaire mondiale, la Russie. Cette escalade nous est imposée par notre soumission aux intérêts géopolitiques des États-Unis, via l'OTAN, et par notre enfermement dans une « construction européenne » antidémocratique. Tout aussi funeste est le prochain élargissement de l'Union européenne à 9 nouveaux États, qui achèvera de ruiner la France.
J'ai donc décidé de me présenter à cette élection législative pour dire à nos compatriotes de ne surtout pas baisser les bras car le dernier mot de l'histoire de France n'est pas dit. S'ils m'élisent député, ils provoqueront un choc salutaire dans l'opinion publique.
Reprenant le flambeau de Philippe Séguin et de son discours historique de 1992 contre le Traité de Maastricht, j'imposerai le débat que cachent délibérément toutes les autres forces politiques, du RN au Nouveau Front Populaire y compris, sur les causes profondes du désastre national dans lequel le pays s'enfonce. À savoir notre appartenance à l'Union européenne, à l'euro et à l'OTAN.
Je mettrai également toute mon expérience pour faciliter la vie quotidienne de nos compatriotes de la 11e circonscription des Français établis hors de France, que ce soit en termes de fiscalité, de retraites, de scolarisation de leurs enfants et plus généralement de visas et de formalités administratives.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ? En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?
J’ai développé, depuis ma plus tendre enfance, une attirance et un goût profonds pour l'Asie et l'Océanie dont je crois pouvoir dire que je suis l'un des meilleurs connaisseurs. J'ai été en effet en charge de cette zone au plus haut niveau de l'État, à Bercy et au Quai d'Orsay, sous les présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac. En résumé, mon parcours a été le suivant :
- coopérant au Japon, dont je parle un peu la langue,
- responsable de l'Asie-Océanie à Bercy (négociation des protocoles d'aide au développement en Inde, Cambodge, Vietnam, Philippines, etc.),
- conseiller au cabinet du ministre des Affaires étrangères de 1996 à 1997, en charge de l'Asie-Océanie,
- membre et conseiller des délégations des plus hauts responsables français se rendant dans plusieurs de ces pays (François Mitterrand en Corée et au Kazakhstan, Jean-Noël Jeanneney à Taïwan, Gérard Longuet au Vietnam, en Chine, en Corée du Sud, au Japon, en Malaisie, Hervé de Charette et Jacques Chirac en Chine à Singapour, en Thaïlande, au Japon),
- responsable d'une mission pour le gouvernement français en Nouvelle-Calédonie et auprès des gouvernement fidjien et néo-zélandais, sur le problème des terres dans la zone Océanie suite à la crise calédonienne de 1986.
Il me semble que toute cette longue expérience doit être mise au service de nos compatriotes résidant dans cette circonscription.
Il y a une autre raison : ayant moi-même vécu au Japon, m'étant rendu en Russie et dans la grande majorité des États de la zone Asie-Océanie, je connais bien ce que ressentent nos compatriotes qui vivent en Asie : alors qu'ils vivent dans la zone du monde en plus forte croissance, ils constatent avec désespoir et impuissance que la France est entrée dans un déclin accéléré. Et ils ont raison.
Or les Français résidant dans cette zone, et notamment ceux qui vivent à Singapour, en Corée du Sud, à Taïwan, en Malaisie ou en Thaïlande, savent bien que la prospérité d'une nation ne découle pas de sa superficie ou de la taille de sa population, et encore moins d'une union artificielle à visée fédérale avec les 26 pays alentour. Ils sont donc plus conscients que les Français vivant en France de la fausseté de l'idéologie européiste qui voudrait nous faire croire que la France n'aurait pas d'autre choix que de disparaître dans une Europe fédérale sous commandement atlantiste pour continuer à exister au XXIe siècle.
Comment voyez-vous le mandat de député ? Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ? Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?
J'ai mis en ligne (à ce lien) une profession de foi électorale dans laquelle je présente mes 10 priorités au plan national et vers laquelle je renvoie nos lecteurs qui souhaiteraient en avoir le détail.
Mais s'il faut les résumer, mettons en 3 axes principaux, je dirais :
- Tout faire pour empêcher la 3ème guerre mondiale.
Il faut mettre un coup d'arrêt immédiat au soutien militaire et financier de la France à l'Ukraine. Cette stratégie est non seulement ruineuse pour nos finances publiques, par ailleurs en très grande difficulté, mais en outre elle nous place en choc frontal avec la première puissance nucléaire mondiale, la Russie. Nous n'avons pas à nous mêler d'une guerre qui remonte, en réalité, à bien avant 2022, et qui est provoquée par la volonté des États-Unis d'accroitre sans cesse leur zone d'influence en Europe de l'Est, quitte à s'attaquer aux intérêts les plus vitaux de la Russie.
- Imposer le débat sur le rôle de l'Union européenne dans l'effondrement de la France
Toutes les promesses sur les bienfaits de l'Union européenne et de l'euro se sont révélées mensongères, qu'il s'agisse de la prospérité, du plein emploi, de la saine gestion des deniers publics, du renforcement de notre puissance économique et de notre indépendance. Le débat sur le « Frexit » doit être posé démocratiquement devant les Français et à l'Assemblée. S'il ne l'est pas, il s'imposera tôt ou tard de la pire des façons : par la violence et dans la rue.
Par exemple, l'euro et la libre circulation des capitaux avec tous les États du monde, imposée par les traités européens, sont les causes fondamentales des délocalisations qui vident progressivement la France de sa substance industrielle. Aucune réindustrialisation n'est envisageable sans revenir sur notre appartenance à l'Union européenne.
De même, l'euro est l'une des causes fondamentales de l'endettement public faramineux de la France en ce qu'il nous empêche d'avoir une économie compétitive, générant croissance et excédents financiers pour se désendetter.
Autre effet délétère de la « construction européenne » à avoir à l'esprit : celle-ci nous coûte des sommes astronomiques, dans la mesure où nous transférons bien plus de fonds au budget communautaire que nous n'en recevons. Cette opération de passe-passe coûte à la France environ une douzaine de milliards d'euros chaque année et coûtera bien davantage encore si les 9 nouveaux États qui patientent dans les couloirs de l'adhésion (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Géorgie, Macédoine du Nord, Moldavie, Monténégro, Serbie, Turquie, Ukraine) deviennent effecitvement membres de l'Union européenne.
- Protéger l'unité nationale
Sans que les Français ne s'en rendent compte, plusieurs projets sont en cours pour promouvoir l'« Europe des régions » qui signe à terme la fin des États-nations tels que l'histoire nous les a légués. C'est le sens de l'élargissement continuel des compétences dévolues aux régions au détriment de l'État ou encore de l'autonomisation sans cesse accrue de certains territoires comme la Corse ou l'Alsace. À brève échéance, nous faisons même face à des risques de guerre civile, avec le conflit en Nouvelle-Calédonie, au sujet de laquelle j'encouragerai l'instauration d'un dialogue pour restaurer la confiance entre les différentes parties prenantes.
J'ai également défini plus spécifiquement 5 priorités pour nos compatriotes résidant en Europe orientale, Asie et Océanie :
- Faciliter la mobilité entre la France et l'étranger : moderniser les services d'octroi de visas à distance et promouvoir des accords bilatéraux visant la gratuité de ceux-ci.
- Renforcer l'accès à l'éduction française : investir dans les écoles françaises à l'étranger et dans les systèmes de bourse, donner accès à un large panel de programmes scolaires comme en métropole, augmenter les moyens des alliances françaises.
- Améliorer la couverture des services consulaires : renforcer la présence consulaire là où la communauté française se développe. Il n'est par exemple pas normal qu'il n'y ait qu'un seul consulat général en Australie, à Sydney. Il faut aussi doter les services consulaires d'une assistance compétente en matière fiscale, de façon à éviter la double imposition et les erreurs de déclaration de revenus, et en matière de gestion des retraites.
Renforcer les liens avec les pays des BRICS+ situés dans la zone : les BRICS+ s'affirment de plus en plus comme un contrepoids à l'hégémonie américaine et constituent un pôle d'équilibre duquel la France doit se rapprocher. Ceci concerne particulièrement les Français vivant dans la 11e circonscription des Français établis hors de France puisque cette zone compte les 3 BRICS+ les plus importants : la Russie, l'Inde et la Chine.
Je me rendrai au moins dans 10 pays de la zone chaque année pour vous rencontrer.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Je vais tout faire pour me faire connaitre de nos compatriotes de cette circonscription, via les canaux qu’offre Internet. Je veux leur dire qu'en m'élisant, ils enverront à l'Assemblée nationale un député doté d'une forte capacité de travail, qui les défendra avec passion, rigueur et professionnalisme. Cela provoquera un changement spectaculaire avec l'actuelle députée sortante qui a brillé par son absence et que personne ne connaît à Paris. Les statistiques de l'Assemblée nationale sont formelles : depuis sa réélection il y a 59 semaines, elle s'est classée 510e député sur 577 en termes de présence dans l'hémicycle et 523e en nombre d'amendements déposés. En bref, elle se la coule douce aux frais des contribuables !
En m'élisant député, les Français de la 11e circonscription exprimeront aussi leur désir de renouer avec la noblesse de la politique. Ils montreront leur refus des jeux politicards parisiens des dernières semaines qui suscitent le dégoût des Français et qui sèment la confusion.
Ils enverront une voix différente à l'Assemblée nationale, une voix dont ils seront fiers parce qu'elle parlera en leur nom avec la hauteur de vue et la clarté nécessaires, avec le sens de l'intérêt national et de la grandeur de la France.