Le 9 février, jour férié au Liban, on fête la Saint-Maron (Mar Maroun en arabe). Les maronites constituent la communauté chrétienne la plus importante du Liban, représentant plus de 25% de la population. L'histoire des maronites est profondément liée à celle du Liban.
Maron ou Maroun était un moine ermite chrétien qui vécut à la fin du IVème siècle et au début du Vème siècle au nord de la Syrie. Après sa mort, ses fidèles érigèrent un monastère sur le lieu de son tombeau qui deviendra un haut-lieu de pèlerinage. Cette communauté de chrétiens de Syrie se développe, ses membres deviennent "ceux de Maroun" ou maronites.
Durant les siècles suivants, les maronites se réfugient dans les montagnes du Liban, sous la pression et les persécutions commises d'abord par d'autres églises chrétiennes d'Orient, puis par des groupes musulmans.
Au cours du XIème et XIIème siècle, l'Eglise maronite se rapproche de l'Église catholique de Rome. Elle est la seule de toutes les Églises orientales à s'être rattachée entièrement à Rome après le Grand schisme de 1054. Elle garde cependant sa propre liturgie et rituels.
Les maronites participent avec les croisés à la prise de Jérusalem, ils seront ainsi les « protégés » de tous les rois de France jusqu'au mandat français au début du début du XXème siècle. C'est à cette période que l'état du Grand Liban sera créé par la France un système politique confessionnel au bénéfice des maronites.
Les Maronites au Liban, une communauté de destin
Aujourd'hui, la Constitution libanaise stipule que le Président de la République doit être un maronite. Par tradition, le poste de chef de l'armée dédié à un maronite et certains emplois de haute fonction publique sont aussi réservés.
La communauté maronite libanaise s'est disséminée à travers le monde, suite aux différentes vagues d'immigration qu'a connues le Liban au XIXème, au début du XXème siècle et surtout pendant la guerre civile. On compterait au Brésil aujourd'hui presque 10 millions de personnes d'origine maronite ! En France, malgré l'absence de statistique ethniques, on estime à 80% la proportion de maronites sur les 35 949 personnes « nées au Liban » recensées en 2008 selon l'INSEE.
Le chef de l'Église maronite - aujourd'hui, Mgr Bechara Rahi - porte historiquement le titre de patriarche d'Antioche des Maronites et sa résidence se trouve à Bkerké depuis 1830 après avoir longtemps été à Qannoubine, dans la vallée sainte de la Qadisha.