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PU-AMI, le droit à la santé au Liban

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Écrit par Anna Monnereau
Publié le 14 octobre 2018, mis à jour le 14 octobre 2018

Résultat de la fusion entre deux ONG ayant l’expérience des conflits, Première Urgence - Aide Médicale Internationale œuvre à offrir des soins aux populations les plus défavorisées au Liban, dont les réfugiés.

 

L'ONG Première Urgence existe depuis la guerre de Bosnie en 1992. L'ONG Aide Médicale Internationale a été créée en 1979 pendant la guerre d'Afghanistan par d'anciens de Médecins Sans Frontières qui souhaitaient avoir un impact permanent sur les populations. En 2012, avec l'arrivée des réfugiés syriens au Liban, les deux ONG fusionnent pour créer Première Urgence - Aide Médicale Internationale (PU-AMI),  combinant plusieurs expertises et répondant à des crises humanitaires complexes et durables.

 

Aujourd'hui, un réfugié le reste pendant 10 à 15 ans. Les services mobilisés visent à subvenir à des besoins qui s'accumulent. PU AMI agit dans le domaine de la santé, des abris, de l'accès à l'eau, de l'aide alimentaire et des moyens financiers d'existence.

 

 « Aujourd'hui, nous soutenons près d’une vingtaine de centres de santé primaires de Tyr au Akkar délivrant des services abordables et de qualité à toutes les populations, quelque soit leur nationalité », explique Antoine Sagot-Priez, originellement membre de Première Urgence, qui présente l'aide de santé apportée aux populations pauvres du Liban. PU AMI compte comme partenaires International Medical Corpse, Fondation pour la Promotion Sociale et la Culture, et le Ministère de la Santé du Liban.

 

Mr Sagot Priez explique qu'ils choisissent des centres de santé situés dans des zones défavorisées, confrontées à la pauvreté. Il s'agit en majorité de centres approuvés par le ministère de la Santé. « Au Liban, une grande partie du système est privatisée mais il existe une accréditation publique de santé ». L'approbation étatique atteste du respect des standards et protocoles conformes, et permet le remboursement d'une partie des soins. PU AMI et l'OMS travaillent avec les centres qui visent à obtenir cette accréditation « On les forme et les accompagne jusqu'à ce qu'ils obtiennent la licence », selon Mr Sagot Priez.

 

« Bien se soigner au Liban, c'est faisable mais ça coute très cher. Nous sommes un l'équivalent de l'assurance maladie », explique-t-il. L'ONG rembourse 70% des consultations et l'ensemble des examens médicaux, médicaments vitaux et frais de santé pour les maladies aigues.

 

Des membres de PU AMI sillonnent le pays pour proposer des prix réduits pour certains services. Davantage de patients se présentent et l'ONG aide les centres à supporter cette demande croissante.

 

Certaines personnes dont les papiers ne sont pas en ordre ne peuvent pas se présenter régulièrement par peur d'être arrêtés. Mr Sagot Priez explique que PU AMI aide des ONG non subventionnées qui pratiquent la clinique à domicile. « Ce n'est pas entièrement accepté par le gouvernement libanais », confie-t-il.

 

Au Liban, il y a différents systèmes d'enregistrement et de prise en charge selon les populations. Par exemple, pour les réfugiés syriens et palestiniens, l'obtention du carnet de suivi des patients dépend du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés. Pour les Libanais, cela dépend du Ministère de la Santé pour les libanais. PU AMI complète l'aide financière directe apportée par l'UNHCR aux familles réfugiées. Antoine Sagot Priez rapporte qu'au Liban, beaucoup de familles, libanaises ou étrangères, dépensent la plus grande part de leurs revenus dans les frais de santé.

 

De plus, la Banque Mondiale a dernièrement redéfini avec le ministère de la Santé le « paquet de soin », c'est à dire l'ensemble des services médicaux remboursables. Alors qu'en 2000, environ 120 000 ménages étaient enregistrés à l’« Emergency National Poverty Targeting Program », environ 25 000 ménages sont aujourd'hui admissibles à ce paquet de soin.

 

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