

Plus d'un mois après l'élection de Michel Aoun à la tête de l'Etat, le Liban a un nouveau gouvernement dirigé par Saad Hariri et formé à l'issue d'âpres négociations entre les partis politiques du pays.
Comme promis ces derniers jours par l'ensemble des formations politiques du pays, le nouveau gouvernement d'union nationale composé de 30 ministres - 22 ministres et huit ministères d'Etat - est donc entré en fonction avant les fêtes de fin d'année.
Photo : Grand Sérail (siège du gouvernement libanais) - Wikipédia
Aoun, Hariri et les FL, grands gagnants
Par tradition politique, le chef de l'Etat se voit octroyer une part des portefeuilles ministériels. Ainsi, cinq ministres, affiliés à Michel Aoun, entrent au gouvernement.
A ceux-là s'ajoutent trois ministres désignés par le Courant patriotique libre (CPL), fondé par M. Aoun mais dirigé depuis plus d'un an par son gendre Gebran Bassil, lui-même reconduit au ministère des Affaires étrangères.
Avec sept ministres, le courant du Futur dirigé par Saad Hariri est l'autre grand gagnant de ce nouveau gouvernement.
De leur côté, les Forces libanaises (FL) obtiennent trois ministères.
Pour rappel, le CPL, le Futur et les FL avaient soutenu la candidature de Michel Aoun à la présidence.
Tous présents, à l'exception des Kataëb
Le Hezbollah, le mouvement Amal (dirigé par Nabih Berry, président de la Chambre des députés) et le Parti social-nationaliste syrien (PSNS) obtiennent à eux trois six ministères attribués à des personnalités membres de la communauté chiite.
Le parti de Walid Joumblatt et Talal Arslane, un autre responsable politique druze, obtiennent à eux deux trois ministères.
Le courant Marada, dirigé par Sleiman Frangié, candidat malheureux à l'élection présidentielle et le parti arménien Tachnag obtiennent chacun un portefeuille ministériel.
En revanche, les Kataëb ne sont pas représentés, refusant de se voir octroyer un ministère d'Etat.
Nouveaux ministères
A noter que de nouveaux ministères d'Etat ? équivalents aux secrétariats d'Etat en France ? ont été crées au sein de ce gouvernement.
Pour la première fois, le Liban compte un ministre d'Etat chargé du Droit des femmes. Paradoxe, le gouvernement Hariri ne compte qu'une seule femme, nommée ministre d'Etat chargée de la Réforme administrative.
Ce gouvernement compte également un ministère d'Etat chargé de la lutte contre la corruption, un ministère d'État chargé des Droits de l'homme, un ministère d'État chargé des réfugiés et un ministre d'État chargé des affaires présidentielles.
Déclaration ministérielle
"Ce gouvernement sera chargé de mettre en place une nouvelle loi électorale", a déclaré M. Hariri, annonçant son intention d'y inclure un quota de sièges réservés aux femmes. Il a ajouté que le gouvernement « s'attellera à résoudre les principaux problèmes dont souffrent les Libanais, à savoir la crise des déchets, l'eau et l'électricité".
Le premier Conseil des ministres, lors duquel un comité ministériel chargé d'écrire la « déclaration ministérielle » (l'équivalent du discours de politique générale) sera nommé, aura lieu mercredi après la photo traditionnelle des membres du gouvernement.
L'étape suivante sera le vote, au Parlement, de la confiance au gouvernement.
Composition du gouvernement
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- Président du Conseil des ministres : Saad Hariri (Futur, sunnite) |
- Ministre des Déplacés : Talal Arslane (Parti démocratique libanais, druze) |
Pour aller plus loin : GOUVERNEMENT ? Comment est-il formé au Liban ?
La Rédaction (www.lepetitjournal.com/Beyrouth) dimanche 18 décembre 2016
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