Agés de 4000 ans pour certains et jusqu'à 6000 ans pour d'autres, les 16 oliviers de Bchaalé figurent parmi les rares arbres les plus vieux au monde.
Miraculeusement préservés et nichés à 1300m d'altitude, aux confins de la région de Batroun (Liban-nord), à 83kms de Beyrouth, ils sont signalés par un panneau officiel du Ministère du Tourisme libanais. Leur datation officielle remonte à 1999 mais reste approximative.
« Sur le soir, la colombe revint vers Noé, et voilà qu'elle avait au bec un rameau frais d'olivier. Noé sut alors que le niveau des eaux avaient baissé. » (Genèse, 8.11). La légende qui entoure les oliviers de Bchaalé veut qu'ils soient ceux de la Bible. Plantés à intervalles réguliers, attestant du geste de l'homme depuis des temps immémoriaux, ces oliviers séculiers de type Olea europaneae seraient les plus anciens mais également les plus hauts du monde. Une position exceptionnelle leur ayant permis d'affronter les pires déluges.
Au Liban, l'olivier est, après le cèdre, symbole national, le deuxième arbre sacré du pays. Des recherches archéologiques en Méditerranée prouvent qu'on extrayait l'huile d'olive dès le IVe millénaire avant JC au Liban, à Chypre et en Crète. Lorsqu'il vieillit, l'olivier produit des « souquets » à sa base lui permettant de ne pratiquement jamais mourir de vieillesse. Toutefois, sous le poids des siècles, le tronc tortueux finit par se fissurer puis par s'écarter au point de pouvoir abriter un homme debout. Sa circonférence laisse souvent le visiteur contemplatif et sans voix. Son aspect devient crevassé. Parfois, dans des cas extrêmes, il n'affiche même plus l'allure d'un arbre mais d'une large couronne de souquets.
L'huile d'olive, naturelle et vertueuse, servait à de multiples usages : alimentation, éclairage, soins, pratiques religieuses, hygiène (savon). Son commerce débute à l'âge du bronze (de -3000 à -1100). Les Phéniciens puis les Athéniens détiendront le monopole du négoce, ils propageront la culture de l'olivier et l'oléiculture sur tout le pourtour méditerranéen. L'olivier ne produit qu'une année sur deux. Il atteint sa pleine maturité et sa production optimale entre 35 et 150 ans. Au-delà, il vieillit et ses rendements deviennent aléatoires. Les arbres de Bchaalé fleurissent toujours. Une ONG locale « Sisters Olive Trees of Noah » se charge de récolter et presser leurs olives ancestrales puis de commercialiser l'huile et le savon pour financer divers projets culturels et de sauvegarde de ce patrimoine écologique unique.
La visite de Bchaalé signifiant « l'éminent endroit élevé » se poursuit au nord-est par les ruines de la citadelle Al-Hosn, d'époque phénicienne, dévastée en -64. La route mène ensuite à Douma, village pittoresque et ancien carrefour commercial, à l'environnement boisé, connu pour ses 240 maisons traditionnelles aux toits rouges, classées au patrimoine national et ses circuits de randonnées. Idéal pour les amoureux de la promenade.
Liens utiles :
- Site du village de Bchaalé : www.bchaaleh.com
- Page Facebook ONG « Sisters Olive Trees of Noah »
- Vue panoramique 360° sur http://www.discoverlebanon.com/en/panoramic_views/north/al_batroun/view_bshehle.php
Publié le 23 septembre 2016