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GÉNOCIDE ARMÉNIEN, mémoire vive

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Déportation de la population arménienne de la ville de Kharpout par les soldats ottomans, avril 1915. (Wikipédia)
Écrit par Sarah Delbos
Publié le 4 janvier 2019, mis à jour le 24 avril 2019

Dans la nuit du 23 au 24 avril 1915 à Istanbul, plus de 600 intellectuels arméniens sont arrêtés par les autorités turques pour être ensuite déportés. Cette date marque le début du génocide arménien. Estimée à 140 000 personnes, la communauté arménienne constitue l'une des sept principales composantes de la population libanaise.

 

Retour sur les événements
Entre avril 1915 et juillet 1916, 1 200 000 Arméniens sont assassinés, soit les deux-tiers de la population arménienne vivant à l'époque en Turquie.
Les actes pré-génocidaires contre les Arméniens commencent dès la fin du 19e siècle. De 1894 à 1896, 200 à 250 000 Arméniens sont massacrés sous les ordres du sultan Abdülhamid II. En 1909, les Jeunes-Turcs renversent le sultan et s'emparent du pouvoir. Longtemps basé sur une coexistence relativement pacifique entre les communautés, l'Empire Ottoman sombre dans l'ultranationalisme. Dès 1909, les Jeunes-Turcs multiplient les exactions contre les Arméniens d'Asie mineure : entre 20 et 30 000 sont tués à Adana le 1er avril de cette année-là.

Un projet d'épuration ethnique
La guerre qui éclate en 1914 est l'occasion pour les Jeunes-Turcs de mettre en place leur projet d'éradication qui consiste à « détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient les mesures à prendre. Il ne faut tenir compte ni de l'âge, ni du sexe. Les scrupules de conscience n'ont pas leur place ici » *.
Le samedi 24 avril 1915, à Constantinople, capitale de l'Empire Ottoman, 600 notables arméniens sont assassinés sur ordre du gouvernement. C'est le début du génocide. Le 27 mai 1915, une « loi provisoire de déportation » autorise l'expulsion de la population arménienne hors de l'Empire Ottoman « pour des raisons de sécurité intérieure ». Les déportations et massacres sont organisés depuis Constantinople, puis mis en ?uvre à l'échelle locale.
 

Déportation de populations arméniennes  avec le chemin de fer de Bagdad
Déportation de populations arméniennes  avec le chemin de fer de Bagdad

De mai à septembre, les Arméniens des provinces orientales d'Anatolie sont déportés vers Alep et des camps installés dans le désert. Durant le trajet, une partie des déportés sont massacrés par les Kurdes et les autres succombent aux conditions épouvantables des marches. Après les habitants des provinces orientales, vient le tour des Arméniens de Cilicie. Dans une ultime phase au début de l'été 2016, le gouvernement décide de liquider les 700 000 rescapés des marches de la mort.
À la fin de la guerre et ce malgré le traité de Sèvres qui prévoit la mise en jugement des responsables du génocide, Moustafa Kemal se ravise. Il décrète le 31 mars 1923 une amnistie générale. Depuis cette date, la Turquie nie toujours sa responsabilité dans le génocide arménien. Le parlement libanais a reconnu depuis 2000 le génocide arménien.

 

*télégramme du gouvernement des Jeunes-Turcs à la préfecture d'Alep
 

 

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Publié le 24 avril 2019, mis à jour le 24 avril 2019

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