L’Union européenne a organisé samedi 15 juin, des activités à l’hippodrome de Beyrouth pour les petits, avec des jeux sportifs et éducatifs, pour leur permettre de découvrir la nature dans tous ces aspects et apprendre à protéger l’environnement.
Pari réussi pour cette deuxième édition du « EU Green Day », qui a été organisée à l’hippodrome de Beyrouth, par l’Union européenne (UE), en partenariat avec plusieurs ONGs qui œuvrent à la protection et la défense de l’environnement au Liban.
« Nous voulons créer une prise de conscience écologique à partir d’un événement divertissant et plaisant. L’idée est de permettre au public d’avoir des idées pour des initiatives personnelles afin de sauvegarder l’environnement », affirme Christina Lassen, ambassadrice et chef de la délégation de l’UE au Liban. « Le deuxième point sur lequel nous voulions insister est la promotion des espaces publics verts dans les villes libanaises, qui sont vraiment très rares. D’où notre choix de l’hippodrome, qui est un espace vert peu connu même des Beyrouthins », ajoute-t-elle.
Pour attirer le plus grand nombre de personnes, « nous avons fait appel aux écoles et aux ONGs, pour inviter les enfants et les élèves, afin de les initier dès leur plus jeune âge aux problèmes environnementaux », explique Mme Lassen. En effet, si beaucoup de parents -qui sont probablement avisés sur la protection de l’environnement- sont venus avec leurs enfants pour passer une journée agréable et ensoleillée sous l’ombre des pins parasols en leur donnant en même temps la chance de jouer à des jeux éducatifs et amusants, d’autres sont loin d’avoir ce comportement pédagogique. D’où l’idée d’inviter de jeunes libanais et syriens, venus de toutes les régions du pays du cèdre. « Nous avons plein d’espoir dans la nouvelle génération. C’est à elle de faire les changements de mentalité pour une meilleure protection de l’environnement au Liban », dit l’ambassadrice européenne.
Durant toute la journée du samedi 15 juin, des activités ont été organisées en pleine nature pour les petits, avec des jeux sportifs et éducatifs, pour permettre aux enfants de découvrir la nature dans tous ces aspects. Outre un coin pour la restauration, et un espace de relaxation pour les parents, des concerts ont accompagné les activités en début de soirée, en partenariat avec Onomatopeia.
Les jeunes ont pu ainsi visiter les stands des différentes ONGs qui participent à cet événement dans une ambiance de bonne humeur pour petits et grands.
Abeilles et cigognes
Au stand de Dar Onboz, une jeune femme est entourée d’un groupe d’enfants. « Comment fait le cheval qui court ? » demande-t-elle. « Clip clop », répondent les enfants. « Et quels sons font les abeilles quand elles volent ? » « Bzzzzz » s’accordent-ils tous ensemble. Une introduction pour leur expliquer l’importance des abeilles dans la nature…
Pour Nahida Salha, présidente de l’association des apiculteurs du Metn-Nord, l’importance d’un tel événement n’est pas uniquement la protection des arbres et de la flore en général, mais de la biodiversité dans son ensemble. « Le rôle des abeilles est primordial dans l’équilibre de l’écosystème. Elles sont les pollinisateurs principaux pour près de 80% des fleurs et des fruits. Il faut donc les préserver à tout prix », déclare Nahida. Au stand de l’association, cours de coloriage, « face painting » et autres jeux pédagogiques pour expliquer aux enfants ces enjeux importants. L’UE a d’ailleurs soutenu l’association en leur procurant le matériel essentiel pour une production de miel de haute qualité.
Outre les abeilles, une place importante a été consacrée cette année à la protection des oiseaux migrateurs. « Le Liban est considéré comme la deuxième plus importante zone de transit pour les oiseaux migrateurs, surtout pour les cigognes », estime Roger Saad de l’Association pour la protection des oiseaux au Liban. « Ces oiseaux migrateurs traversent chaque année 14.000 km dont seulement 200 km au-dessus du Liban, où malheureusement ils sont souvent abattus. Nous voulons donc expliquer aux jeunes que nous devons prendre soin d’eux, et non pas les tuer », précise-t-il, ajoutant : « On doit les aimer, les observer, les photographier, non les abattre ».
Perla Farhat est une volontaire de Jouzour Loubnan qui collabore avec l’Université Saint Joseph (USJ). L'UE a soutenu cette ONG libanaise par le biais de deux initiatives, l'une dans le cadre de ses efforts en faveur du reboisement et l'autre dans le cadre du fonds de partenariat pour l'écosystème, le Critical Ecosystem Partnership Fund, auquel l'UE contribue dans le but de garantir la conservation des plantes rares et endémiques du Liban. Perla explique de son coté à son audience composée d’enfants l’importance de préserver la nature. « A quoi on utilise les plantes et les arbres ? » demande-t-elle. « Pour faire du taboulé », répond une petite fille. « Pour faire une table », renchérit un petit garçon… Une manière pour Perla de leur expliquer qu’il ne faut pas abuser de la flore, mais de l’utiliser avec modération.
« Notre objectif c’est l’éducation des enfants. Ce sont eux l’avenir du Liban », explique Perla. « Il faut leur inculquer l’amour de la nature dès leur plus jeune âge. Et leur expliquer comment préserver notre riche patrimoine écologique, nos arbres, nos plantes, etc. », ajoute-t-elle.
Soutien de l’UE
Au stand de Lebanon Mountain Trail (LMT), ou « Darb el-Jabal », l’enthousiasme est à son comble. Plusieurs jeux de société à aspect éducatif sont organisés. On explique aux visiteurs les activités de l’association et son but. « Le parcours commence de Qobayat au Nord pour finir à Marjeyoun au Sud, en traversant 470 km et 75 villages, divisé en 27 zones », explique Takla Khoueiry. « Notre but est donc de protéger cette piste, à travers un plan d’action avec les municipalités, pour préserver le patrimoine écologique, gastronomique et culturel du Liban », précise de son coté, Mohamad Mourtada. A noter que le LMT a aussi bénéficié en partie du soutien de l’UE.
En effet, l’UE soutient plusieurs ONGs et des projets gouvernementaux liés à la défense de l’environnement, à la pollution de l’air et de la mer, à la protection des forêts, et ce afin de préserver la très riche diversité de la flore et de la faune au Liban.
« Cette initiative et beaucoup de nos projets éducatifs relatifs à la promotion et la protection d’un environnement sain sont des actions qui visent le long terme. Toutefois il y a plein de crises environnementales urgentes au Liban qui ont besoin de solution rapidement. L’UE est déjà le plus grand donateur au Liban pour encourager des projets liés à l’environnement. A titre d’exemple, nous discutons maintenant avec le ministère de l’intérieur pour former une police de l’environnement. Mais en fin de compte, c’est aux Libanais et au gouvernement de s’impliquer et notre rôle n’est que de les soutenir et les aider. Mais nous ne pouvons pas le faire à la place des Libanais », conclut l’ambassadrice Lassen.
par Antoine AJOURY