Le mois du ramadan, moment sacré dans le calendrier musulman, se termine avec l’Eïd el-Fitr, la fête de la rupture du jeûne. Au Liban, pour les musulmans pratiquants ou non, c’est l’équivalent du Noël chrétien, une période chaleureuse et de partage en famille.
Chaque année, le jour de l’Eid el-Fitr est déclaré férié par les autorités libanaises après que les instances religieuses sunnites et chiites déterminent la date de la fête en fonction de l’observation de la lune - le calendrier islamique se basant sur le calendrier lunaire.
Ramadan, « le mois de l’Avent »
Pendant le ramadan, la vie est en sommeil le jour. Alors on vit la nuit. Comme pendant la période de Noël, les rues sont animées et décorées. Guirlandes colorées, lampions, étoiles et lunes s’illuminent dans la nuit. Ambiance magique !
Depuis le premier jour du mois sacré, le rythme de vie a changé dans les quartiers de Beyrouth et les villes musulmanes du pays. Pendant ce mois où les fidèles jeûnent du lever au coucher du soleil, les journées sont rythmées par l’iftar, le repas de rupture du jeûne. Dans une ambiance de trêve des confiseurs, les familles prennent le temps de se retrouver autour de mets plus cuisinés qu’à l’accoutumée. La table est remplie de mezzés, plats familiaux et de pâtisseries orientales ultras sucrées.
Après le premier repas, il faut tenir jusqu’au prochain, le souhour, vers deux heures du matin. Dans les rues, snacks et pâtisseries ouvrent jusque tard dans la nuit. Profitez-en pour goûter le kellage, un beignet frit fourré au fromage et arrosé de qater, un sirop de sucre. Pour tenir entre l’iftar et le souhour, certains restaurants proposent des spectacles de derviches tourneurs, des hommes en robe blanche qui exécutent une danse spirituelle en tournant sur eux-mêmes.
Les chaines de télévision locales et régionales vivent aussi à l’heure de ramadan. Comme les chaînes françaises proposent une grille de programmes aux couleurs de Noël, les chaînes arabes proposent des séries soap opéra programmés après l’Iftar. Produites en Turquie ou en Egypte, ces séries sont spécialement conçues pour tenir les téléspectateurs en haleine pendant le ramadan.
Le Fitr, une fête familiale
La dernière semaine du mois de ramadan, tout est tourné vers la préparation de l’Eïd el-Fitr. Comme à Noël, on se presse dans les magasins qui ferment pendant l’iftar et rouvrent leurs portes jusque tard dans la soirée. On achète les provisions pour le repas de fête, les cadeaux que l’on fera aux proches et les vêtements que l’on s’achète tout spécialement. A Fitr, on se met sur son 31.
Acte de contrition où il s’agit de renoncer aux plaisirs terrestres pour mieux se rapprocher de Dieu, le jeûne de ramadan est l’un des cinq piliers de l’islam, tout comme l’aumône au pauvre, la zakat. La veille de l’Ed el-Fitr, les croyants font un don en faveur des plus démunis, la fotra, pour qu’ils puissent aussi célébrer cette fête. Le montant du don est déterminé par le nombre de personnes vivant au sein du foyer.
Le Fitr se déroule sur 3 jours. Tôt le matin du premier jour, les croyants se rendent en famille à la mosquée pour la prière de fin de ramadan, l’équivalent de la messe de minuit. Ils se retrouvent ensuite pour un petit déjeuner, avant de se reposer en vue des préparatifs.
Côté cuisine, on s’affaire à mettre les petits plats dans les grands, comme pour le réveillon de Noël. Le déjeuner du Fitr se déroule généralement au domicile du doyen de la famille. Les jeunes mariés partagent cette fête entre les familles des deux époux. Certains optent pour le restaurant. Durant cette période, on rend visite aux membres de la famille, on mange des maamouls fait maison.
C’est aussi la période des cadeaux pour les enfants. Plutôt que des jouets, on offre de l’argent mis dans des enveloppes que les mamans s’empressent de ranger avant qu’elles ne se perdent. Plus on vieillit, moins on reçoit d’argent !
N’oubliez pas d’envoyer un message à vos amis musulmans. Souhaitez-leur un « Eid moubarak », littéralement « fête bénie ».