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9 février, les maronites du Liban fêtent leur saint patron

Le 9 février, le Liban célèbre Saint Maron, un jour férié national qui rend hommage à Saint-Maron (Mar Maroun en arabe), le saint fondateur de l'Église maronite. Cette journée revêt une importance particulière pour les Libanais, en particulier pour la communauté maronite, dont l'histoire est intrinsèquement liée à celle du pays.

Saint MaronSaint Maron
Saint Maron, le saint fondateur de l'Église maronite, est célébré chaque 9 février, jour férié national.
Écrit par Léa Degay
Publié le 7 février 2025, mis à jour le 10 février 2025

 

Saint Maron ou Mar Maroun en arabe, ermite syrien qui vécut à la fin du IVème siècle et au début du Vème siècle au nord de la Syrie, est à l'origine du mouvement maronite. Après sa mort, ses disciples ont fondé un monastère sur son tombeau et ont formé "ceux de Maroun", plus connu sous le nom de maronites. Ces derniers se sont installés dans les montagnes du Liban au fil des siècles, fuyant les persécutions, d'abord des autres églises chrétiennes d'Orient, puis des groupes musulmans. L’Église maronite, qui a conservé sa propre liturgie tout en étant rattachée à Rome, a joué un rôle clé lors des Croisades. Ils sont devenus à la fois les “protégés” de tous les rois de France jusqu'au mandat français au début du début du XXème siècle mais aussi des alliés stratégique du Royaume de France.

 

La communauté maronite ancrée dans l’histoire et la société libanaise

Aujourd’hui, cette communauté est un pilier de la société libanaise puisqu’elle est la communauté chrétienne la plus importante du Liban, représentant plus de 25% de la population. Selon la Constitution du pays, le président de la République doit être un maronite, grâce au système politique confessionnel au bénéfice des maronites créé par la France. 

La communauté maronite libanaise s'est disséminée à travers le monde, suite aux différentes vagues d'immigration qu'a connu le Liban au XIXème, au début du XXème siècle et surtout pendant la guerre civile, entre 1975 et 1990. On compterait au Brésil aujourd'hui presque 10 millions de personnes d'origine maronite mais aussi une importante diaspora en France et ailleurs.

La Saint Maron est l'occasion pour la communauté maronite de se retrouver et de célébrer son identité chrétienne. Au Liban, cette journée est marquée par des messes, des processions et des festivités dans les villages montagneux où les traditions ancestrales sont encore bien vivantes. La fête, bien que d'origine religieuse, s'inscrit désormais dans un cadre plus large de célébration de l'héritage spirituel et culturel des maronites, tout en soulignant l'unité du pays et de ses diverses communautés.

 

La Saint Maron, une fête pour tous les libanais

Dans son homélie, le patriarche maronite Béchara Raï insiste sur le rôle de cette fête comme symbole d'une citoyenneté libanaise plus inclusive, où les appartenances religieuses et communautaires laissent place à une identité nationale partagée. La Saint Maron, tout en honorant la mémoire du moine fondateur, incarne ainsi un idéal d'unité nationale, unis dans la diversité des religions et des traditions.

 

Mgr Béchara Raï est le chef de l'Église maronite et porte historiquement le titre de patriarche d'Antioche des Maronites. Sa résidence se trouve à Bkerké depuis 1830 après avoir longtemps été à Qannoubine, dans la vallée sainte de la Qadisha.

 

À travers cette fête, les maronites réaffirment leur foi, leur héritage et leur engagement envers le Liban. Plus qu’une simple célébration religieuse, la Saint Maron est devenue un vecteur de solidarité, d’unité et de résilience pour une communauté toujours vivante, non seulement au Liban, mais à travers le monde.