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Reprise du festival Premiers Plans d’Angers à l’Institut français

Thibaut Bracq photo © Sandrine JousseaumeThibaut Bracq photo © Sandrine Jousseaume
Thibaut Bracq ©Sandrine Jousseaume
Écrit par Hélène Boyé
Publié le 14 septembre 2017, mis à jour le 24 septembre 2017

Du 18 au 20 septembre 2017, l’Institut français du Liban propose un Reprise du festival Premiers Plans d’Angers au Cinéma Montaigne. Depuis 30 ans, le festival angevin propose une sélection exclusive de courts et longs-métrages de jeunes réalisateurs européens. La « reprise libanaise » se fera en présence de son programmateur, Thibaut Bracq, qui a répondu en avant-première à nos questions.

 

Le Liban accueille du 18 au 22 septembre la reprise du festival « 1ers plans d’Angers ». Qu’est-ce qui vous a décidé à « délocaliser » ce festival au Liban ? Est-ce votre première « délocalisation » ? Pourquoi le Liban ?

Nous sommes très heureux d'avoir l'occasion de faire cette reprise au Liban cette année. Nous sommes toujours enchantés lorsque la possibilité nous est offerte d’élargir le public de ces films produits par des jeunes réalisateurs, d’autant que les courts métrages ne bénéficient pas des mêmes opportunités de diffusion en salles que les longs métrages.

Je voudrais également rendre hommage à l’équipe de l’Institut français du Liban qui a montré un vif intérêt pour cette reprise et a été très enthousiaste pour l’organisation de cet événement.

Nous avons déjà fait des reprises en Chine et aux Etats-Unis. Nous avons également organisé des échanges avec l'Algérie, puis une semaine de reprise il y a deux ans avec l'Institut français du Caire. Le Liban nous a semblé être dans la continuité.

C'est un pays qui a une cinématographie riche, avec un public ouvert et curieux et surtout francophone. C'est un plaisir d'y venir présenter une partie de notre sélection 2017 !

 

Depuis 12 ans, vous êtes programmateur au festival Premiers Plans d’Angers. Quels sont vos « critères » de sélection pour la programmation du festival ? Comment êtes-vous informé de l’« existence » de premiers films de jeunes réalisateurs ?

Nous sommes trois à quatre programmateurs, nos choix sont collectifs. Nos critères sont nombreux, sans pouvoir vraiment les lister, je dirais qu’il y a tout d’abord des critères objectifs qui concernent le scénario, la mise en scène, le découpage, le montage, la direction d'acteurs, la lumière, etc.
Et puis, il y aussi des critères plus subjectifs.  Est-on séduit par le scénario, surpris ou ému ? Il faut avoir envie de le partager à un large public. Nous montrons les premiers films que nous sélectionnons dans une salle de 1300 places, il faut donc que l'on ait envie de partager un film.

Ainsi, nous sommes aussi sensibles à ce que le film véhicule comme sous-texte, comme pensée. Nous privilégierons souvent des films qui interrogent le monde, sa complexité, par la comédie ou le drame, loin d’une morale toute faite. Nous aimons les films qui nous font réfléchir, voir nous perturber parfois. Nous pensons ainsi toujours à notre public, en n'hésitant pas parfois à le mettre dans des situations d'inconfort. Nous voulons montrer des films forts et qui parfois nous sortent un peu de notre zone de confort.

Trouver et avoir accès à ces films est le fruit d'un long travail. Nous sommes en lien avec de nombreux réalisateurs, producteurs, distributeurs, vendeurs de films, écoles. Certains nous envoient eux-mêmes leurs films. Nous devons aussi prospecter nous-mêmes, surveiller toutes les nouvelles tendances, les titres que l'on n'a pas reçus. Il ne faudrait pas que nous manquions un nouveau talent !

 

Qu’attendez-vous du public libanais ? Est-ce votre première fois au Liban ?

C'est ma première fois au Liban, mais j'en rêvais depuis longtemps !  Je ne connais Beyrouth et le Liban qu'à travers le cinéma. Je suis très heureux d'avoir la chance grâce à l'Institut Français du Liban de rencontrer le public libanais. Je n'attends rien de particulier, si ce n'est de la curiosité. J’espère que les films vont susciter des discussions, des interrogations…Je serai là pour y répondre !

 

Vous êtes aussi est programmateur international du festival d’Oulan Bator en Mongolie depuis juillet 2013. Pourquoi ? Qu’est-ce qui vous motive dans cette « mission » ? Comment effectuer vous votre programmation ?

Cette mission m’a été proposée par l’intermédiaire d’un ancien « collègue de festival » qui connaissait lui-même la responsable de l’ONG Arts Council of Mongolia, engagé par le gouvernement pour monter ce festival. Nous avons donc commencé à travailler ensemble il y a 5 ans et nous n'avons jamais cessé depuis lors.

C'est une expérience très riche, et très différente de celle de Premiers Plans. Il a fallu imaginer ce qui pourrait plaire à un public très peu habitué à voir des films internationaux. Les cinémas de la ville d'Oulan Bator ne diffusent que de grosses productions mongoles, chinoises, russes ou coréennes. C'est un travail sur le long terme.

C’est par exemple intéressant de voir à quel point les mongols sont sensibles au cinéma islandais. II y a des points communs dans les cultures, notamment le rapport aux chevaux, aux paysages, à la nature sauvage... J'ai ainsi appris à essayer de satisfaire un public très curieux, très avide de cinéma indépendant. J'essaie d'axer le festival sur des premiers et deuxièmes longs métrages également, qui viennent du monde entier, c'est un peu ma spécialité ! Mais nous leur montrons aussi des films de grands auteurs, des films primés à Cannes, Venise ou Berlin.

C'est un vrai plaisir de faire partie de cette expérience et toujours très intéressant de se demander quel est ce lien qui lie un programmateur à son public. Répondre à la question : comment le contenter, tout en l'amenant vers une cinématographie moins connue ou parfois plus difficiles d'accès. Seul un travail sur plusieurs années ou au quotidien permet d'y répondre, au moins en partie !

 

Programme Reprise du Festival d'Angers Liban

Hélène Boyé, directrice de la publication de LPJ Beyrouth
Publié le 14 septembre 2017, mis à jour le 24 septembre 2017

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