COMMUNIQUÉ
La 9ème édition de BEIRUT ART FAIR se déroulera du 20 au 23 septembre prochains (vernissage le 19 septembre) dans la capitale libanaise avec un accroissement de 63% des surfaces d’exposition et 32.000 visiteurs attendus (contre 28.000 en 2017).
Axée sur la découverte, BEIRUT ART FAIR poursuit sa mission : l’édition 2018 s’articulera notamment autour d’une exposition de référence dédiée à la photographie moderne & contemporaine libanaise. S’appuyant sur le succès de l’an passé, la foire se renforce aussi avec une section REVEALING by SGBL agrandie, la 7ème édition du BYBLOS BANK AWARD, un nouveau vivier de galeries internationales et un programme VIP à la rencontre des meilleures collections libanaises.
Enfin, BEIRUT ART FAIR révèle son nouvel atout : la foire fait appel à la célèbre commissaire d’exposition franco-libanaise, Joanna Abou Sleiman-Chevalier, en tant que « special advisor » de BEIRUT ART FAIR 2018.
Quatre questions à… Joanna Abou Sleiman-Chevalier
Beyrouth apparaît aujourd’hui, dans le domaine artistique, comme un réel incubateur. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
Beyrouth est au Moyen-Orient ce que Berlin est à l’Europe : une ville-monde, cosmopolite, en mouvement ; une ville qui se réinvente sans cesse, une énergie qui construit, déconstruit et reconstruit autrement. Cette disposition s’impose à toutes les formes de créativités, qu’elles soient architecturales, musicales, plastiques, de design. Le Liban appelle toujours à se renouveler, à imaginer un autre horizon. Il y a sur ce sol des dons d’adaptation et de résilience inégalés. Les événements passés ont imposé le pragmatisme et le besoin de rebondir, de ne jamais se résigner. De plus, Beyrouth est aussi une ville portuaire où les passages, les retrouvailles, les aventures et leurs récits tracent les sillons d’une énergie singulière. C’est une terre d’accueil avide de nouveautés où règnent émulation artistique et liberté d’expression.
Quelle est l’importance de BEIRUT ART FAIR pour la scène artistique libanaise et régionale ?
Justement, la liberté d’expression que permet Beyrouth est inégalée au Moyen-Orient. Cette richesse fait d’elle un hub artistique. Tant pour les artistes régionaux (de Syrie, d’Irak, de Palestine, d’Iran) que pour les créateurs internationaux de tous pays et surtout de territoires émergents (comme l’Inde, l’Afrique, le Pakistan…). Elle offre de nombreuses opportunités de rencontres et de découvertes. Il faut dire que, depuis la nuit des temps, Beyrouth est une ville culturellement active, riche, sollicitant la part créative de chacun. Les Libanais sont par tradition des amateurs d’art, des collectionneurs et des acquéreurs. BEIRUT ART FAIR a fédéré ces énergies locales, s’est appuyée sur elles pour exister depuis neuf années. Je salue la ténacité de Laure d’Hauteville et de son équipe qui ont cru à cet événement, à sa nécessité et lui ont donné les fondements pour qu’elle s’impose sur la scène internationale.
Quel est votre rôle au sein de la foire ?
Ma collaboration concerne l’art contemporain. Je veux affermir la dimension prospective et exigeante des œuvres présentées, en attirant des galeries de renom et de qualité. Ces dernières auront l’opportunité d’exposer leurs artistes émergents. BEIRUT ART FAIR va devenir le lieu où l’on découvre les grands artistes du futur ! Ils ne sont pas toujours présents dans les autres grandes foires. Dans le monde entier, une pléthore de foires se crée et se développe. Certaines galeries participent à douze foires par an. Dans un tel contexte, il me tient à cœur que BEIRUT ART FAIR soit au centre d’une vaste constellation créative. J’ai la volonté de construire des ponts entre la foire, les musées, les fondations privées, les collectionneurs, les galeries, les associations, les ateliers et résidences d’artistes. Un parcours programmera des visites d’ateliers, des rencontres et d’autres événements innovants.
D’où vient votre motivation ? Quelle est votre légitimité ?
Je suis franco-libanaise. J’ai un lien viscéral avec le Liban. D’ailleurs, en 2015, j’ai organisé à Beyrouth une exposition dénommée « Territoires d’affects ». Elle explorait le lien symbolique qu’entretiennent des artistes, vivant ici ou ailleurs, avec le Liban. Mona Hatoum, Etel Adnan, Nabil Nahas, Joana Hadjithomas & Khalil Joreige, Simone Fattal et bien d’autres ont répondu à l’appel. J’ai été la curatrice de nombreuses expositions dont « Art in Sport » au musée d’art contemporain de Shanghaï pour les Jeux Olympiques de 2007, « Qui es-tu Peter ? » à l’Espace culturel Louis Vuitton de Paris. Dans le cadre de « La Nuit des musées », j’ai produit et programmé des films au musée de la Chasse et de la Nature, à Paris. Ils rapprochaient musique classique et art vidéo. J’ai également développé une société de production et de distribution, « Talents Vidéo », qui m’a confirmée sur la scène artistique française. Difficile de citer ici tout mon parcours professionnel. Je vous invite à visiter mon site www.joannachevalier.com pour en savoir plus… Je dois ajouter que je suis passionnée d’art contemporain depuis l’enfance. Ma mère m’a offert mon premier tableau alors que j’avais neuf ans. Ma passion ne date pas d’aujourd’hui. Et elle s’est développée au fil des années et des rencontres.
Propos recueillis par Annabelle Gugnon
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